L'AD-500, un semi-rigide de 5 000 m3, a commencé ses essais en Grande-Bretagne en février 1974. Sa construction a largement fait appel aux firmes françaises déjà spécialisées dans la fabrication des ballons stratosphériques du CNES et des ballons captifs du CEA. Une autre firme britannique lance la construction du Thermo-Skyship un dirigeable lenticulaire de 40 000 m3 et 45 m de diamètre, capable de transporter une soixantaine de passagers à 160 km/h ; il doit voler fin 1981. En France, on réalise un projet analogue, œuvre de M. Balaskovic, et la Météorologie nationale procède aux essais du Dinosaure, minidirigeable télécommandé, de formule catamaran. La SNIAS poursuit l'étude d'un hélicostat, conçu pour le débardage et utilisant le rotor de l'hélicoptère Écureuil. L'ONERA effectue des recherches de base concernant, en particulier, l'aérodynamique et le pilotage.

Après avoir fait sourire, le nouveau dirigeable est donc bel et bien en train de naître. On saura, dans trois ou quatre années, si cette renaissance a quelque chance de déboucher sur une utilisation à grande échelle.

Agronomie

L'amélioration de la productivité agricole

Face aux contraintes économiques actuelles, l'INRA entreprend de concevoir une agriculture exigeant moins d'importations et d'investissements, tout en améliorant la productivité. Les recherches visent notamment à :
– optimiser l'emploi des facteurs de production (engrais, pesticides, aliments du bétail), dont le prix croît plus vite que celui des productions elles-mêmes ;
– mieux maîtriser les productions, par une bonne connaissance du milieu physique ;
– recourir à la génétique et aux techniques physiologiques pour améliorer le matériel végétal et animal, protéger les races ou les espèces en péril, créer des variétés nouvelles ;
– valoriser les sous-produits et déchets agricoles.

D'intéressants résultats sont déjà enregistrés dans ces diverses voies.

Azote

Une tonne d'azote rendue au niveau de la racine représente 1,7 t de pétrole consommée par l'industrie des engrais : d'où la nécessité d'éviter un gaspillage qui, de surcroît, risque de polluer les nappes phréatiques. Les chercheurs de l'INRA avaient depuis longtemps signalé l'inutilité, voire le danger des surfertilisations, en particulier avec les engrais phosphatés et azotés. Ils ont maintenant mis au point une méthode simplifiée du bilan de l'azote qui permet de définir à l'avance le montant global des apports et le mode de fractionnement le mieux approprié à la conduite de la fumure azotée du blé d'hiver.

Un autre moyen d'économiser les engrais azotés est de tirer profit de la fixation biologique de l'azote atmosphérique. Les légumineuses (luzerne, trèfle, lupin) vivent en symbiose avec des bactéries (rhizobium) qui fixent l'azote de l'air. L'INRA encourage la culture de ces plantes en rotations. Un million d'hectares de luzerne fait économiser environ 500 000 t de pétrole. Par ailleurs, l'INRA met sur le marché une souche de bactéries symbiotiques particulièrement efficaces, qu'on peut associer aux légumineuses.

Phéromones

Les cultures sont protégées par divers agents chimiques actifs contre les mauvaises herbes, les champignons, les insectes, les vers. Mais un emploi excessif de ces pesticides peut nuire à la qualité des produits agricoles ou à l'équilibre biologique de l'environnement.

Les recherches visent à réduire le nombre des traitements appliqués aux cultures et, dans certains cas, à remplacer les traitements chimiques par des méthodes biologiques. Un exemple est celui du ver de la pomme. Pour diminuer les populations de ce parasite, l'INRA propose la méthode dite de confusion des mâles, avec une phéromone sexuelle de synthèse. On diffuse en permanence, dans une parcelle de terrain, une certaine quantité d'une substance identique à celle qui est normalement sécrétée par les femelles d'une espèce pour attirer les mâles. Lorsque ces derniers, ainsi attirés, évoluent dans un tel environnement, ils deviennent incapables de localiser les appels odorants des femelles et de venir les féconder. La population diminue ou même est éliminée, et la récolte est ainsi préservée.

Protéines

Les aliments riches en protéines destinés aux animaux domestiques représentent annuellement 3 milliards de F d'importation (notamment pour le soja). L'INRA étudie les possibilités d'implanter le soja dans le sud-ouest de la France, dont le climat est favorable à cette culture. Pour les céréales, on s'efforce d'augmenter leur teneur en matières azotées. L'extension de la culture des graines oléagineuses — colza, tournesol — permet, tout en donnant de l'huile pour l'alimentation humaine, de produire des tourteaux pour le bétail.