L'autre rôle dévolu à cet engin était celui d'un satellite de télécommunications : il était chargé de caper, d'amplifier et de retransmettre à a Terre les faibles signaux émis par les petites sondes larguées sur Vénus par l'autre Pioneer, appelé aussi Bus en raison de son caractère de véhicule porteur de ces sondes, tombées sur la planète le 9 décembre 1978. Aucune de ces sondes n'était prévue pour fonctionner au sol. Leur mission se limitait à étudier l'atmosphère et les nuages pendant leur descente en parachute. Elles étaient au nombre de 4. La plus grande, le Sondeur, fit sa descente le jour, en un point proche de l'équateur ; Nord atterrit dans une région septentrionale plongée dans la nuit ; Jour et Nuit se posèrent dans l'hémisphère austral, respectivement de jour et de nuit.

Programme

La mission des engins Venera 11 et 12 s'inscrivait dans le programme systématique d'exploration de Vénus poursuivi depuis de longues années par la recherche soviétique. Tout comme celles qui les ont précédées, ces sondes ont été conçues de sorte qu'elles puissent étudier d'abord l'atmosphère pendant leur descente en parachute, puis, après leur atterrissage en douceur, la surface de la planète. Le travail au sol devait se poursuivre, pendant une heure au moins, jusqu'à la mise hors service des équipements par la fournaise vénusienne. En fait, Venera 12, arrivée le 21 décembre 1978, a tenu pendant 110 minutes, tandis que Venera 11, descendue le 25 quelque 800 km plus loin, fonctionnait pendant 95 minutes.

L'importante moisson de découvertes est loin d'avoir été engrangée, mais déjà on connaît quelques découvertes qui ne manquent pas de surprendre. La haute atmosphère de Vénus, à 80 km d'altitude, est plus chaude au-dessus des pôles que dans les régions équatoriales. L'atmosphère vénusienne contient de l'acide sulfurique. Qui plus est, les nuages, dont la base se trouve à près de 48 km du sol, consistent en des gouttelettes de cet acide. Il semble que, à la température de 480 °C, le sulfure de fer du sol et l'atmosphère réagissent activement, donnant lieu à la formation de divers composés du soufre (sulfure de carbonyle, oxydes sulfureux et sulfurique et acide sulfurique).

La couche nuageuse tourne autour de la planète à environ 400 km/h ; au sol, en revanche, les vents sont modérés, mais leur poussée est grande, puisque l'air vénusien est plus de 90 fois plus dense que le nôtre.

Les épaisses nuées ne laissent arriver au sol que de 2 à 3 % de la lumière solaire qui les atteint. Aussi la lumière ambiante est-elle comparable à celle qui nous éclaire sur la Terre par temps couvert, avec cette différence que, sur le sol de Vénus, la lumière donne des ombres.

Enfin, l'atmosphère de Vénus est le siège d'orages et de violentes décharges électriques produisant des éclairs. Cependant, nulle pluie ne parvient au sol.

États-Unis : les temps sont durs

Le 5 mars 1979, l'un des deux protagonistes d'une aventure encore plus extraordinaire que l'expédition vénusienne s'est rappelé à notre souvenir. Ce jour-là, Voyager 1, qui avait été lancé le 5 septembre 1977, survola la planète Jupiter et réussit une des opérations parmi les plus brillantes de la recherche spatiale. Les photographies remarquablement détaillées transmises par cet engin ont révélé une atmosphère jovienne particulièrement turbulente, une mosaïque cataclysmique de cyclones, tourbillons, remous, courants qui doivent permettre aux spécialistes d'élucider les règles de la violente circulation générale de cette enveloppe gazeuse.

Mais l'aspect inédit, et le plus spectaculaire, de cette mission aura été l'observation de 5 des 13 satellites de Jupiter : les quatre plus grands et le plus petit de tous. Celui-ci, Amalthée, un rocher informe de 220 × 130 km, n'est probablement qu'un astéroïde capturé par Jupiter.

Ce qui étonnera les astronomes, c'est l'extrême diversité de ces astres, dont on sait maintenant que, malgré leur appartenance à une même planète, ils sont très différents par leur âge, leur aspect et leur composition. Callisto (4 820 km de diamètre), le plus éloigné des cinq, est composé pour moitié de roche et de glace ; il a une surface foncée, ridée, parsemée, comme celle de la Lune, de cirques et de cratères d'impact. On attribue à Ganymède (5 400 km) un noyau boueux et une écorce de glace. Sa surface, où abondent les fractures, présente aussi des cirques et des cratères produits par l'impact de grosses météorites. Europe (3 056 km) aurait un noyau rocheux sous une croûte de glace. Plus intéressantes encore sont les photographies du satellite Io (4 218 km), que Voyager 1 a croisé à la distance de 18 170 km. C'est un monde jaune orangé, entouré par une atmosphère aux nuages rendus jaunes par la présence de sodium. Sur le sol, où les cratères d'impact sont très rares, se dressent de nombreux volcans, dont une centaine mesurent plus de 25 km de diamètre à la base.