La position des chrétiens-démocrates est rendue délicate par la démission du chef de leur groupe, Willem Aanties, à la suite de la publication par l'Institut gouvernemental de documentation sur la dernière guerre mondiale d'un rapport l'accusant d'avoir collaboré avec les nazis. Joseph Luns, secrétaire général de l'OTAN, ancien ministre des Affaires étrangères, est également compromis pour avoir appartenu au Mouvement national-socialiste néerlandais de 1933 à 1936.
Le 30e anniversaire de l'intronisation de la reine Juliana est célébré le 6 septembre 1978, mais sans aucun faste.
Pologne
Varsovie. 34 700 000. 110. 1 %.
Économie. Production (76) : A 15 + I 65 + S 20. Énerg. (76) : 5 253.
Transports. (*76) : 42 799 M pass./km, 130 857 Mt/km. (*76) : 1 290 100 + 467 100. : 3 448 000 tjb. (76) : 1 164 M pass./km.
Information. (75) : 44 quotidiens ; tirage global : 8 429 000. (74) : 7 988 000. (75) : 6 100 000. (75) : 532 800 fauteuils ; fréquentation : 140,8 M. (76) : 2 753 000.
Santé. (75) : 58 226. Mté inf. (76) : 23,8.
Éducation. (75). Prim. : 4 309 823. Sec. et techn. : 1 440 796. Sup. : 575 499.
Armée. : 306 500.
Institutions. État indépendant le 10 novembre 1918. République démocratique populaire en 1947. Nouvelle Constitution adoptée le 10 février 1976. Chef de l'État : Henrik Jablonski ; succède à Jozef Cyrankiewicz, démissionnaire, le 28 mars 1972. Président du Conseil : Piotr Jaroszewicz. Premier secrétaire du parti Edward Gierek.
La machinerie de l'État se grippe lentement
« Prolétaires de tous les pays, pour l'amour de Dieu, unissez-vous ! » C'est peut-être cette trouvaille de l'humour slave qui permet le mieux de percevoir l'étrangeté de la situation polonaise.
D'un côté un État marxiste affronté à de sérieux problèmes économiques doublés de tensions sociales profondes sinon explosives. De l'autre, une nation où 75 % des citoyens croient qu'il y a mille ans la Pologne a contracté des noces mystiques avec le catholicisme romain. Épousailles qu'ils estiment solennellement reconduites avec l'accession d'un archevêque polonais au trône de Pierre.
Mécontentement croissant
Entre Marx et Jésus, entre la solidarité avec les pays frères du bloc socialiste et la tentation d'une ouverture à l'Ouest, les dirigeants polonais ont du mal à se frayer un chemin sans chausse-trapes. Jusqu'ici ils ont préféré piloter à vue, évitant les plus gros écueils. Mais le dernier semestre 1978 ne laisse plus guère d'illusions au gouvernement. De toutes parts la machine grippe, la contestation devient multiforme. Le pouvoir est lui-même convaincu de la nécessité pressante de faire des réformes, mais il hésite devant l'ampleur de la refonte. Les communistes les plus orthodoxes craignent qu'en changeant les structures on lâche tout ou partie du socialisme.
C'est ainsi que le système de planification centrale demeure, bien qu'ayant perdu toute efficacité. Les décisions importantes sont prises par des idéologues au lieu d'être confiées à des experts. Tout ce qui pourrait un tant soit peu corriger la dérive de la bureaucratie par rapport au pays réel, c'est-à-dire Parlement et syndicats, n'a aucun pouvoir. En résumé, l'infrastructure primitive des années 50 ne répond plus à l'industrialisation rapide et sophistiquée de la Pologne de Gierek.
Il en résulte un mécontentement croissant de la population et souvent une incompréhension totale des initiatives du pouvoir. Ainsi en est-il pour une loi de 1977 instituant une retraite pour les paysans âgés qui la désiraient. En présentant ce projet, le président du Conseil Piotr Jaroszewicz avait parlé d'un nouveau « pas historique » après l'octroi, quelques années auparavant, de la sécurité sociale aux paysans. Le gouvernement pensait ainsi regagner la confiance bien altérée des campagnes.
Plan d'assainissement
L'été 1978 démontre le contraire avec une série de manifestations, dont le refus de 250 000 paysans de payer les cotisations compensatoires des non-livraisons à l'État. Deux raisons à cette impopularité de la loi : l'attachement viscéral du paysan à sa terre et la crainte d'une récupération déguisée du secteur privé. La fixation du montant de la retraite en fonction des livraisons faites à l'État les cinq dernières années d'activité apparaît à l'exploitant individuel comme un piège destiné à le lier plus étroitement à l'Administration.