Le nouveau gouvernement demeure minoritaire, mais il peut, compte tenu des divisions de l'opposition, être assuré d'une majorité parlementaire pour mener une politique anticrise jusqu'à la fin de la législature.
Difficultés sociales
Le plan d'austérité présenté à l'automne 1978 comprend une série de mesures destinées à réduire la dette extérieure, qui représente un quart du produit national brut, et le déficit du commerce extérieur : blocage des prix et des salaires, freinage des dépenses publiques, relèvement de la TVA, imposition du capital. En outre, les projets de liaisons routières et ferroviaires entre la Suède et le Danemark sont de nouveau reportés.
Cette alliance rouge-verte entre socialistes et agrariens est vue d'un mauvais œil par la puissante centrale ouvrière LO, qui mène la vie dure au gouvernement. Les négociations sur le renouvellement des conventions collectives sont les plus difficiles depuis vingt ans. Au cours de l'hiver, des préavis de grèves et de lock-out touchant plusieurs centaines de milliers de travailleurs sont déposés.
L'intervention du gouvernement permet d'éviter de justesse un conflit majeur, et, le 28 mars 1979, les députés décident de proroger pour deux ans les conventions paritaires en vigueur. Durant cette période, les prix seront de nouveau bloqués, les salaires augmenteront d'environ 8 % et les Danois obtiendront progressivement la cinquième semaine de congés payés.
Après cinq ans de crise économique, le Danemark ne voit toujours pas le bout du tunnel : 200 000 personnes sont sans emploi (7 %), le déficit de la balance des paiements est de l'ordre de 7 milliards de couronnes et aucune amélioration sensible n'est à prévoir. Ces problèmes sont-ils dus à l'adhésion au Marché commun ? Beaucoup de Danois le pensent, et le Front national contre la CEE recueille aux élections européennes un plus grand nombre de sièges que les sociaux-démocrates au pouvoir !
Les problèmes énergétiques ne laissent pas les Danois indifférents. Le gouvernement mise sur le gaz naturel, mais les groupes antinucléaires mobilisent l'opinion contre la présence de la centrale suédoise de Barsebaeck à 25 km à vol d'oiseau de Copenhague. Peu après l'accident de Harrisburg, plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestent dans la capitale danoise pour réclamer la fermeture des réacteurs suédois, qui représentent à leurs yeux une menace.
Groenland
Le 1er mai 1979, le Groenland accède officiellement à l'autonomie, en application des résultats du référendum de janvier. Plus de 70 % des 30 000 électeurs se prononcent pour le nouveau statut. Cette autonomie est cependant limitée puisque la défense et la politique étrangère relèvent toujours du Danemark. Mais le Groenland aura à partir de 1984 son propre Parlement et son propre gouvernement. Le nom même du pays changera : officiellement, on parlera désormais du Kaladit Nunat, ce qui signifie « notre pays ». Colonie depuis 1732, le Groenland avait obtenu le statut de province danoise en 1953.
Aux îles Féroé, les élections du 6 novembre 1978 voient une forte progression des unionistes favorables aux liens avec le Danemark. Mais la coalition sociale-démocrate, républicaine et populaire conserve 30 des 32 sièges et continue à gouverner.
Espagne
Madrid. 36 670 000. 74. 1 %.
Économie. PIB (76) : 2 909. Production (75) : A 9 + I 38 + S 53. Énerg. (76) : 2 399. CE (76) : 9 %.
Transports. (*76) : 16 686 M pass./km, 9 842 Mt/km. (*76) : 5 351 400 + 1 091 600. : 7 186 000 tjb. (76) : 7 383 M pass./km.
Information. (75) : 115 quotidiens ; tirage global : 3 491 000. (75) : *8 075 000. (75) : *6 525 000. (75) : 2 550 000 fauteuils ; fréquentation : 255,8 M. (76) : 8 605 000.
Santé. (75) : 55 000. Mté inf. (76) : 10,7.
Éducation. Prim. (76) : 3 624 136. Sec. et techn. (74) : 2 918 126. Sup. (74) : 453 389.
Armée. : 315 500.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution promulguée le 27 décembre 1978 (approuvée par référendum le 6 décembre 1978). Souverain : Juan Carlos Ier, proclamé roi le 22 novembre 1975 après la mort du général Franco. Premier ministre : Adolfo Suarez Gonzalez.
Climat de désenchantement avec l'inflation et la série des attentats
Les Espagnols ont forgé un néologisme pour définir leur état d'âme : c'est le pasotismo, que l'on peut traduire, selon l'humeur, par désenchantement ou par je m'en-foutisme, une certaine lassitude, après l'explosion de joyeuse liberté qui a suivi la mort de Franco, devant la monotonie des rites de la démocratie — trois consultations électorales en six mois —, la permanence de la violence et la crainte de l'avenir.