À court terme, M. Eyskens se demande s'il ne faudrait pas instaurer, au bénéfice de l'assurance maladie, une cotisation qui serait réclamée aux pensionnés dont les revenus dépasseraient un certain plafond ; mettre à la retraite anticipée les invalides âgés ; supprimer tout ou partie du 14e mois.

Mark Eyskens envisage également de demander à l'assuré social une contribution de 75 F belges par jour à partir du 41e jour d'hospitalisation ; de renforcer le contrôle du chômage et d'obliger certains chômeurs un peu trop sélectifs à considérer comme convenable l'emploi qu'on leur propose. Il veut diminuer les dépenses des communes et couper dans les crédits destinés aux constructions scolaires ; s'attaquer à l'aménagement de la pension des indépendants qui coûte chaque année 15 milliards à l'État ; revoir les dispositions qui permettent certains cumuls abusifs de pensions.

Le jeune secrétaire d'État cherche à obtenir des communes qu'elles alignent les barèmes de leurs fonctionnaires sur ceux des agents de l'État (les fonctionnaires communaux, électeurs proches des bourgmestres et échevins, gagnent jusqu'à 30 % de plus que les serviteurs de l'administration centrale).

Le ministre propose également une restructuration des fonds sociaux (il s'en est créé 22 au cours des dernières décennies). D'autres mesures portent sur la santé, l'aide aux entreprises privées et au chômage.

Mesures

Les ministres socialistes sont prêts à entériner cette politique budgétaire avec ses conséquences sociales si l'équipe gouvernementale s'engage à réaliser rapidement plusieurs réformes de structure anticapitalistes. Le 12 avril 1978, le Premier ministre annonce au Parlement une série de mesures : pas d'impôts supplémentaires ; là où c'est possible, diminution des budgets (– 2 %), des dépenses de fonctionnement de l'administration (– 5 %), baisse de 10 % des achats de biens durables dans l'administration et de 20 % des frais de déplacements.

Pour 1979, la croissance des dépenses publiques ne pourra être supérieure à celle du PNB. Avant la fin du mois de mai, le gouvernement entend déposer un projet de loi « proposant un ensemble équilibré de mesures d'assainissement et de réorientation », baptisé projet anti-crise.

Bulgarie

Sofia. 8 760 000. 79. 0,6 %.
Économie. Production : G (73) 125 + I (75) 157. Énerg. (*75) : 4 781.
Transports. (*75) : 7 569 M pass./km, 17 285 Mt/km.  : 933 000 tjb. (75) : 270 M pass./km.
Information. (74) : 13 quotidiens : tirage global : 1 971 000. (74) : 2 273 000. (74) : 1 457 000. (74) : 735 900 fauteuils ; fréquentation : 112,2 M. (75) : 777 000.
Santé. (74) : 18 238. Mté inf. (75) : 23.
Éducation. (74). Prim. : 979 173. Sec. et techn. : 369 336. Sup. : 127 319.
Institutions. République populaire proclamée le 15 septembre 1946. Nouvelle Constitution du 8 mai 1971, qui proclame la Bulgarie État socialiste. Président du Conseil d'État et Premier secrétaire du Parti : Todor Jivkov, élu le 7 juillet 1971 ; succède à Georghiu Traikov. Premier ministre : Stanko Todorov.

Réformes

Le plus suiviste des pays de l'Est, la Bulgarie bouge. Une profonde refonte économique s'amorce. Le centralisme, jusqu'ici règle d'or, est désormais combattu comme un frein au développement. La concentration abusive aboutissait à une situation qui faisait que Sofia fournissait 17 % du revenu national brut et regroupait 70 % du potentiel scientifique de la Bulgarie.

La Commission du plan déterminait les objectifs, non seulement à l'échelon national, mais encore à celui de la région ou des grandes entreprises. Dorénavant, chaque atelier d'usine devra élaborer son plan. Chaque entreprise devra signer ses contrats avec ses fournisseurs, avant l'élaboration du Plan national.

Cette réforme décidée par la Conférence nationale du parti (avril 1978) s'accompagne de deux nouveaux impératifs : un accroissement de la productivité et une amélioration de sa qualité. Pour stimuler cette profonde réforme, le mode de rémunération est changé. Au lieu d'un relèvement général tous les quatre à cinq ans, les salaires de base seront arrondis d'une prime liée au rendement de la brigade ou de l'atelier. Autre mesure annoncée par le chef du gouvernement Stanko Todorov : la réduction des effectifs de l'administration, qui, de 13 % de la population active devrait passer fin 1978 à 9 %.

Économie

L'agriculture pose, elle aussi, des problèmes. Elle a été organisée en complexes agro-industriels (25 000 hectares chacun) qui devraient se consacrer essentiellement à l'exportation massive. Pour satisfaire la consommation intérieure, un décret de décembre 1977 recommande que chaque lopin laissé au paysan (0,7 hectare), chaque jardin ouvrier serve exclusivement à l'auto-approvisionnement. Soit en tout 12,5 % des terres arables. Ce même décret recommande la mise en culture de tout terrain urbain abandonné, de toute cour d'école.