Europe

Albanie

Tirana. 2 550 000. 89. 2 %.
Économie. Énerg. (*75) : 741.
Information. (74) : 2 quotidiens ; tirage global : 115 000. (74) : 173 000. (74) : *4 000.
Éducation. (71). Prim. : 518 002. Sec. et techn. : 85 441. Sup. : 28 668.
Institutions. République populaire proclamée le 11 janvier 1946. Nouvelle Constitution adoptée par l'Assemblée le 28 décembre 1976. Président du présidium : major général Hadji Lleshi, élu en 1953. Président du Conseil : colonel général Mehmet Chehou. Premier secrétaire du Parti : général Enver Hodja.

Idéologie

Tirana tient toujours affectueusement, au début 1977, la main du grand frère chinois, qu'elle n'a jamais lâchée depuis la rupture entre Pékin et Moscou en 1959. Soudain tout change : le 7 juillet, le journal du Parti, Zeri I Popullit, attaque les défenseurs de la théorie des trois mondes, attitude des gouvernements socialistes qui fondent leur politique étrangère sur la distribution entre pays socialistes, pays capitalistes et tiers monde. Pour Tirana, un seul critère est à retenir : celui de la révolution prolétarienne.

Cette réfutation du révisionnisme moderne vise bien entendu l'URSS, La Yougoslavie, mais aussi, fait surprenant, la Chine. La Chine qui ménage les États-Unis, grands rivaux de l'URSS, et qui ne désapprouve pas la présence militaire américaine en Europe, la Chine qui encourage les Européens à s'unir et signe des accords avec les Neuf, en vue d'endiguer l'expansionnisme soviétique.

Mais, brouillée avec Moscou, l'Albanie peut-elle se permettre de rompre réellement avec Pékin ? La Chine lui a jusqu'ici fourni une aide économique, technologique, scientifique précieuse. Les 2 550 000 Albanais parviendront-ils à vivre dans ce « splendide isolement » ? Au cours de l'année, l'escalade continue et s'amplifie ; au début juin, on en arrive à la violence verbale non déguisée. Devant le 8e congrès des femmes albanaises, la présidente met directement en cause la Chine comme « antimarxiste et contrerévolutionnaire ».

Allemagne de l'Est

Berlin. 16 790 000. 156. – 0,2 %.
Économie. Production (75) : G 130 + I 137. Énerg. (*75) : 6 835.
Transports. (*75) : 21 305 M pass./km, 55 357 Mt/km. (*75) : 1 880 500 + 534 000.  : 1 437 000 tjb.
Information. (74) : 40 quotidiens ; tirage global : 7 753 000. (74) : 6 114 000. (74) : 5 096 000. (74) : 339 900 fauteuils ; fréquentation : 79,5 M. (75) : 2 570 000.
Santé. (74) : 30 798. Mté inf. (75) : 16.
Éducation. Prim. (75) : 2 578 782. Sec. et techn. (75) : 460 639. Sup. (74) : 306 783.
Institutions. République démocratique allemande, proclamée le 7 octobre 1949. Constitution de 1968, amendée le 27 septembre 1974. Président du Conseil d'État et premier secrétaire du parti : Erich Honnecker ; succède à Willi Stoph, le 29 octobre 1976. Premier ministre : Willi Stoph.

Le freinage de l'économie favorise la contestation

L'économie de la RDA s'est présentée sous des aspects assez contradictoires au cours de l'année 1977-1978 ; car ses indéniables succès n'excluent pas des revers lourds de conséquence pour l'avenir du régime. À l'actif, on note un taux de croissance assez régulier (5,5 % environ), salaires et retraites augmentent malgré une réduction de la durée du travail hebdomadaire ; le prix des biens de première importance (loyers, transports, produits de base) reste stable grâce à d'importantes subventions de l'État. La différence entre le niveau de vie de la RDA et ceux des autres pays de l'Europe de l'Est s'accentue.

Besoins

Pauvre en matière première (pétrole notamment), la RDA doit faire face à une forte augmentation de ses importations d'URSS et à une détérioration accélérée de sa balance commerciale. Les besoins croissants de la population en biens d'équipement et de consommation poussent les dirigeants à une fuite en avant économique. Le régime fait des concessions et autorise par exemple l'importation de 10 000 Golf Volkswagen ; il laisse se développer le système des Intershop où des produits de consommation (introuvables ailleurs) s'échangent contre des devises occidentales. Pour contenir l'impatience de la population, le gouvernement l'engage à travailler avec plus d'efficacité : il demande aux cadres de développer la qualité de la planification et de la gestion.