Les pressions qu'exercent les États-Unis pour amener la Turquie à assouplir ses positions, tant dans les questions chypriotes que dans celles de la Grèce, incitent également Ankara à accroître les crédits militaires. En effet, l'embargo imposé par Washington sur les livraisons d'armement contraint la Turquie à s'approvisionner ailleurs. L'administration Ford, favorable à la suppression de l'embargo, se heurte à la tenace opposition du Congrès américain (où le lobby grec est puissant) et ce malgré la fermeture, le 26 juillet, en guise de représailles, de toutes les installations militaires américaines en Turquie.
Environ 8 000 soldats américains sont répartis dans les 25 bases dont disposent les États-Unis en Turquie, soit à titre propre, soit dans le cadre de l'OTAN. Une escadrille de bombardiers dotés de bombes atomiques stationne à la base d'Incirlik, la seule qui soit autorisée à fonctionner normalement.
Le président Ford, après l'accord du Congrès, signe le 7 octobre 1975 un décret allégeant l'embargo. Le 29 mars 1976, un accord global est conclu entre les deux capitales aux termes duquel les bases américaines seraient commandées par des officiers turcs et contrôlées par eux, tandis que Washington s'engagerait à verser, en guise d'aide, un milliard de dollars au cours des quatre prochaines années.
Il ne restait plus, fin juin, que la ratification de l'accord par le Congrès, qui insistait cependant encore pour que le gouvernement Demirel procède, en échange, au retrait de ses troupes de Chypre.
La terre tremble en Anatolie
Le 6 septembre 1975, vers 12 h 20, une violente secousse ébranle la région de Diyarbakir (Anatolie orientale). En 23 secondes à peine, trois villes. Lice, Hani et Kulp, sont pratiquement rayées de la carte. Selon un bilan établi les jours suivants, le nombre des morts dépasse 3 000. Chiffre impressionnant pour une région relativement peu peuplée, mais qui s'explique à la fois par l'absence de technique anti-sismique de la construction et surtout par le fait que la catastrophe s'est produite la veille du ramadan, au moment de la prière dans les mosquées.
Viêt-nam du Nord
Hanoi. 23 240 000. 144. 2 %.
Éducation. (69). Prim. et Sec. et techn. : *4 500 000.
Institutions. Partition du Viêt-nam : 20 juillet 1954 (accords de Genève). République démocratique, proclamée en 1954. Constitution de 1960. Président de la République : Ton Duc Thang, succède à Hô Chi Minh, décédé. Président du Conseil : Pham Van Dong.
Viêt-nam du Sud
Saigon-Ville-Hô-Chi-Minh. 19 954 000. 114. 1,8 %.
Économie. PNB (73) : 161. Production : G(72) 106 + I(73) 87. Énerg. (*73) : 274. C.E. (73) : 2 %.
Transports. (*73) : 170 M pass./km, 1 M t/km. (*73) : 66 100 + 97 700. (73) : 159 M pass./km.
Information. (70) : 56 quotidiens ; tirage global : 1 221 000. (70) : *2 200 000. (73) : *500 000. (71) : 134 800 fauteuils ; fréquentation : 62,1 M. (73) : 47 000.
Santé. (72) : 1 883.
Éducation. Prim. (69) : 2 375 982. Sec. et techn. (69) : *730 000. Sup. (70) : 57 574.
Institutions. Partition du Viêt-nam : 20 juillet 1954 (accords de Genève). République, proclamée le 26 octobre 1955. Constitution du 1er avril 1967, amendée en janvier 1974. Les forces du GRP détiennent le pouvoir depuis le 30 avril 1975, date de la reddition du gouvernement de Saigon.
Le chemin de la réunification
« Le Viêt-nam est un, le peuple vietnamien est un, aucune force au monde ne pourra effacer cette vérité. » Ce slogan proclamé, répété, le voici désormais à l'épreuve des faits.
Sans doute, le Viêt-nam est-il « un » dans son peuple, son histoire, sa langue, sa culture, mais trente ans de guerre et vingt ans de séparation ne permettent pas de forger en quelques mois l'unité de 24 millions de Nordistes et de 19,5 millions de Sudistes. La ligne de démarcation du 17e parallèle est abolie, mais d'autres frontières subsistent que le processus de réunification mis en œuvre dès l'été 1975 s'efforce de faire disparaître.
En novembre, précédée d'une vaste campagne d'explication, une conférence nationale pour la réunification s'ouvre à Hô-Chi-Minh-Ville (ex-Saigon).
Élections
Chaque délégation est composée de vingt-cinq personnes et les membres du Parti des travailleurs (communiste) sont les plus nombreux, mais, aussi bien dans le Nord que dans le Sud, des représentants des autres forces du pays (neutralistes, bouddhistes et catholiques, dont la hiérarchie a décidé de collaborer avec le GRP) ont été désignés. Il est manifeste que les autorités souhaitent associer la totalité des tendances révolutionnaires à une opération délicate. Une semaine plus tard, les deux délégations se séparent après avoir décidé, pour le premier semestre 1976, l'élection d'une assemblée nationale chargée d'élaborer une nouvelle constitution.