Asie

Afghanistan

Kaboul. 18 800 000. 29. 2,3 %.
Économie. PNB (70) : 88. Production : A(73) 129. Énerg. (*73) : 30. C.E. (70) 6 %.
Transports. (71) : 38 400 + 26 100. (73) : 250 M pass./km.
Information. (70) : 18 quotidiens ; tirage global : 101 000. (70) : 12 000 fauteuils ; fréquentation : 19,2 M. (72) : 23 000.
Santé. (71) : 937.
Éducation. Prim. (71) : 604 795. Sec. et techn. (71) : 161 839. Sup. (70) : 7 302.
Institutions. État indépendant depuis 1921. Un coup d'État militaire, le 17 juillet 1973, dirigé par le général Sadar Mohamed Daoud Khan renverse le roi Mohamed Zahir Chah, son cousin et beau-frère. La république est proclamée, la Constitution de 1964 est abolie, le Parlement dissous. Chef de l'État : Sadar Mohamed Daoud Khan.

Autorité

Trois ans après l'avènement de la république, le 17 juillet 1973 (Journal de l'année 1973-74), l'activité politique reste en sommeil. Il n'y a toujours ni séparation des pouvoirs, ni Parlement, ni partis. La constitution républicaine, annoncée à plusieurs reprises, demeure à l'étude.

La presse est très étroitement surveillée. Les promesses de démocratisation semblent totalement tombées dans l'oubli. Parallèlement, le pouvoir se personnalise à l'extrême. Déjà seul maître à bord, Mohamed Daoud s'emploie à consolider son autorité.

Une révolte secoue la vallée du Panjshir, à une centaine de kilomètres de Kaboul, au début d'août 1975. Un communiqué officiel dénonce les agitateurs armés par le Pakistan. De cet événement mystérieux, le président Daoud tire promptement la leçon, en limogeant plusieurs gouverneurs de district, qu'il remplace par des hommes à poigne. En septembre 1975, le chef de l'État prend ses distances à l'égard des officiers, trop gauchisants à son goût qui l'ont porté au pouvoir. Trois d'entre eux sont écartés du gouvernement. En octobre, Mohamed Daoud affirme à nouveau sa mainmise, en libérant les deux grands commis de la monarchie défunte : Moussa Shafik, ex-Premier ministre, et Abdul Wali, ancien chef de l'armée.

Réforme agraire

Entre les jeunes militaires souvent formés à Moscou, impatients d'arracher le pays de ses structures moyenâgeuses, et les notables de province accrochés à leurs privilèges féodaux, Mohamed Daoud s'efforce de suivre prudemment une voie réformiste. Avec plus ou moins de bonheur, il lutte contre l'inflation, la corruption et la contrebande. « Objectif prioritaire de la révolution », la réforme agraire est publiée le 6 août 1975. Elle ne doit entrer en vigueur qu'en août 1976. La propriété est limitée à 20 ha en terres irriguées, à 40 ha en terres sèches. Réforme timide, qui tolère nombre d'exceptions et ne règle pas la question cruciale du paiement des droits d'eau.

L'assistance étrangère est la principale ressource nationale. Au nom du « neutralisme positif », Mohamed Daoud poursuit un délicat jeu de bascule entre les Grands. Premier client, premier fournisseur de l'Afghanistan, l'URSS entend demeurer son alliée privilégiée. En 1975, Moscou quadruple son aide, qui atteint désormais 1,7 milliard de F. Ces attentions n'empêchent pas Kaboul d'élargir le cercle de ses amitiés. Ainsi, l'Iran, partenaire aussi neuf que généreux, accepte de financer la construction d'un chemin de fer, ce vieux rêve afghan. Grâce au jeu de la solidarité islamique, les pétrodollars se déversent abondamment à Kaboul. Au total, un pactole de 16 milliards de F sera investi dans les 7 années à venir.

Pachtounes

Le Pakistan reste l'ennemi no 1 de la République afghane. La brouille, qui resurgit périodiquement, est vieille de soixante-treize ans. L'Afghanistan n'a jamais reconnu la ligne Durand, frontière arbitraire qui, en 1893, taillada le territoire des Pachtounes. Quatre millions d'entre eux vivent aujourd'hui sous suzeraineté pakistanaise. Champion intransigeant de la cause pachtoune, Mohamed Daoud réclame, sans obtenir gain de cause, l'autonomie pour ses frères de race.

Le 31 octobre 1975, Ali Bhutto, Premier ministre pakistanais, se déclare prêt à se rendre en Afghanistan pour examiner ce différend. Ce geste d'apaisement suscite un écho favorable à Kaboul. Ali Bhutto se rend, début du mois de juin 1976 dans la capitale afghane.

Arabie saoudite

Riyad. 8 200 000. 4. 2,9 %.
Économie. PNB (72) : 1 195. Production : G(71) 115. Énerg. (*73) : 1 023. C.E. (72) : 61 %.
Transports. (*73) : 61 M pass./km, 62 M t/km. (70) : 64 900 + 50 400. (73) : 534 M pass./km.
Information. (72) : 7 quotidiens ; tirage global : 61 000. (70) : *85 000. (70) : *18 000. (73) : 85 000.
Santé. (73) : *2 000.
Éducation. (71). Prim. : 469 800. Sec. et techn. : 118 496. Sup. : 9 471.
Institutions. État indépendant depuis 1927. Monarchie. Souverain et chef de l'exécutif : Khaled ben Abdel Aziz ; succède à son frère Fayçal ben Abdel Aziz, assassiné le 25 mars 1975.

Inflation malgré une situation financière florissante

Le nouveau visage que tente d'imprimer le roi Khaled au régime wahabite ressemble singulièrement à celui que lui avait légué son prédécesseur, le roi Fayçal. Le gouvernement constitué le 13 octobre, élargi de 16 à 20 membres, introduit un nombre plus élevé de techniciens, mais les titulaires des postes clefs, tous membres de la famille royale, demeurent inchangés. La déclaration ministérielle, diffusée le 1er avril 1976 avec un certain retard, ne répond pas aux espoirs suscités concernant la modernisation des structures de l'État et la libéralisation de la vie politique.