L'équipe en place est sans doute déçue par le peu d'empressement que mettent les États-Unis, les puissances européennes et les pays arabes conservateurs à lui fournir les moyens de résoudre quelques-uns des problèmes économico-sociaux qu'elle affronte (le revenu mensuel par tête d'habitant est de l'ordre de 30 F !), ou même à participer à des problèmes de développement. Les dirigeants soudanais sont d'autant plus amers qu'ils pratiquent, depuis l'écrasement de l'insurrection procommuniste de juillet 1971, une politique qui est résolument pro-occidentale. Celle-ci satisfait tous les richissimes États producteurs de pétrole.

Aides modestes

Les réticences manifestées par ces derniers ne sont pas cependant motivées par des raisons politiques. Les besoins financiers du Soudan leur paraissent, à juste titre, gigantesques, compte tenu de l'état de sous-développement du pays. Les projets économiques qui devraient être réalisés ne sont pas de ceux qui sont rentables, en tout cas à court terme. Les placements aux États-Unis et en Europe sont plus sûrs et mieux rétribués.

Le Soudan a surtout besoin de prêts pour édifier de coûteuses infrastructures ou bien de dons en nature pour répondre aux besoins immédiats de la population. L'aide fournie par les pays frères est donc singulièrement modeste. Le plus généreux d'entre eux est l'Iraq, qui s'engage en septembre à financer des projets pour 300 millions de dollars. Les prêts fournis par tous les autres pays arabes pétroliers atteignent, au total, à peine ce chiffre au cours de l'année 1975. Le général Nemeiry est dès lors obligé de réduire le budget de développement et celui des forces armées. Les crédits militaires sont, proportionnellement, les plus bas du monde arabe : ils représentent, en 1975, à peine 5 dollars par tête d'habitant (163 dollars en Égypte, 91 en Syrie, 712 en Arabie Saoudite, à titre d'exemple).

Coup d'État

Le général Nemeiry affronte une opposition grandissante dans son pays, où toutes les formations traditionnelles (dont l'influence est étendue) contestent son pouvoir. Cependant, le chef de l'État parvient, grâce à l'armée, à étouffer dans l'œuf une tentative de coup d'État qui se produit le 5 septembre 1975. Au total, 19 officiers félons sont fusillés entre le 23 janvier et le 23 février. L'université, qui sympathise avec les mutins et leur prête main-forte, est fermée sine die à partir du 8 septembre.

Malgré le soutien qu'accorde le général Nemeiry au président Sadate, notamment après la signature de l'accord sur le Sinaï, lequel mécontente l'URSS, les rapports entre Moscou et Khartoum paraissent se détendre à l'automne. Fin septembre, en effet, on apprenait que les Soviétiques avaient repris leurs livraisons d'armement au Soudan, tandis que la RDA accordait au régime du général Nemeiry un prêt de 42 millions de dollars.

Swaziland

Mbabane. 480 000. 26. 4,3 %.
Économie. PNB (71) : 333.
Transports. (72) : 4 800 + 3 500.
Information. (72) : *50 000. (71) : 2 400 fauteuils. (73) : 6 000.
Santé. (73) : 64.
Éducation. Prim. (72) : 76 343. Sec. et techn. (72) : 11 347. Sup. (71) : 215.
Institutions. État indépendant le 6 septembre 1968. Constitution de 1968, abrogée en 1973. Le roi Sobhuza II prend les pleins pouvoirs. Premier ministre : colonel Maphevu Dlamini.

Tanzanie

Dodoma. 14 760 000. 16. 2,7 %.
Économie. PNB (73) : 127. Production : G(73) 115. Énerg. (*73) : 75. C.E. (73) : 17 %.
Transports. (*73) : 36 400 + 39 600. (73) : 92 M pass./km.
Information. (69) : 4 quotidiens ; tirage global : 61 000. (73) : *230 000. (69) : *4 000. (71) : 13 500 fauteuils. (73) : 51 000.
Santé. (73) : *540.
Éducation. (71). Prim. : 922 083. Sec. et techn. : 47 570. Sup. : 2 220.
Institutions. République proclamée le 29 octobre 1964 (Tanganyika, indépendant le 9 décembre 1961, et Zanzibar, indépendant le 10 décembre 1963). Constitution de 1961, révisée en septembre 1965. Président de la République : Julius K. Nyerere, élu pour un quatrième mandat le 1er novembre 1975 ; premier vice-président : Aboud Jumbe ; second vice-président et Premier ministre : Rachid Kawawa.

Tchad

N'Djamena. 3 950 000. 3. 2 %.
Économie. PNB (70) : 74. Énerg. (*73) : 21. C.E. (70) : 13 %.
Transports. (*73) : 5 800 + 6 300. (73) : 91 M pass./km.
Information. (69) : 1 quotidien ; tirage global : 600. (72) : *70 000. (68) : 5 900 fauteuils ; fréquentation : 1,3 M. (73) : 5 000.
Santé. (72) : 60.
Éducation. (71). Prim. : 184 020. Sec. et techn. : 11 500. Sup. : 46.
Institutions. État indépendant le 11 août 1960. République (26 octobre 1958). Constitution de 1964. Chef de l'État et président du Conseil supérieur militaire : général Félix Malloum. Succède au président Ngarta Tombalbaye, tué au cours du coup d'État du 13 avril 1975. Constitution suspendue. Assemblée nationale dissoute.

Crise entre N'Djamena et Paris

Mis à part la tentative d'assassinat contre le général Félix Malloum, le 13 avril 1976, attentat dont le Front de libération nationale (Frolinat) revendique la paternité, c'est l'affaire Claustre qui domine l'actualité tchadienne (Journal de l'année 1974-1975).