Au total, sept des onze membres du Conseil de la révolution sont écartés de cet organisme, soit parce qu'ils faisaient partie du complot, soit parce qu'ils n'approuvent plus les méthodes autoritaires et la politique du colonel Kadhafi. Des dizaines d'arrestations au sein des forces armées parviennent à assainir la situation à l'automne. Début janvier, cependant, des émeutes estudiantines à Benghazi prennent les allures d'une insurrection populaire dans la deuxième métropole de la Libye. L'énergique intervention des forces de police, qui provoque la mort de quatre personnes, permet de rétablir l'ordre.

Les relations se détériorent avec la Tunisie et l'Égypte en février, après que Le Caire a offert, à son tour, l'asile politique au colonel Meheichi. Ce dernier publie une série d'articles dans la presse cairote dénonçant « le régime de dictature » établi à Tripoli. Le 9 mars, la police égyptienne arrête une vingtaine de Libyens qu'elle accuse d'avoir été envoyés au Caire pour assassiner les deux anciens compagnons du colonel Kadhafi, les colonels Meichi et Houni.

La semaine suivante, les autorités de Tripoli procèdent à l'expulsion de milliers de ressortissants égyptiens et tunisiens, qui travaillaient en Libye, soutiennent-elles, illégalement. Le 22 mars, trois Libyens sont arrêtés à Tunis sous l'inculpation d'avoir cherché à tuer le Premier ministre Hedi Nouira.

Malentendus

Le président Kadhafi se brouille également avec le roi du Maroc, à qui il reproche d'avoir annexé le Sahara occidental « avec la complicité des impérialistes et de pratiquer dans l'ancien protectorat espagnol une politique de génocide ». Le chef de l'État libyen ne s'aligne pas pour autant sur les positions du colonel Boumediene. Sa position dans le conflit algéro-marocain demeure ambiguë, dans la mesure où il prône l'exercice du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui tout en se prononçant contre la création d'un micro-État sur le territoire contesté.

Le président libyen se félicite de la position officielle de Paris dans ce conflit, mais lui en veut de livrer discrètement des armes au Maroc. Dans une interview au Monde publiée le 11 février, il accuse la France de se comporter en « marchand de canons » puisqu'elle fournit des armes aux deux parties antagonistes. Le colonel Kadhafi reproche encore au président Giscard d'Estaing d'avoir pris parti en faveur du camp arabe conservateur, de pratiquer une politique « moins indépendante » à l'égard des États-Unis, de négliger la Libye sur le plan économique.

La visite qu'entreprend en Libye le Premier ministre Jacques Chirac, du 20 au 22 mars, permet cependant de dissiper les malentendus et de rétablir une certaine sérénité dans les relations entre les deux pays.

Madagascar

Tananarive. 6 750 000. 12.
Économie. PNB (71) : 137. Énerg. (*73) : 79. C.E. (71) : 15 %.
Transports. (*73) : 212 M pass./km, 206 M t/km. (*72) : 49 200 + 40 300. (73) : 194 M pass./km.
Information. (72) : 13 quotidiens ; tirage global : 103 000. (73) : *700 000. (73) : 7 500. (72) : 15 000 fauteuils. (73) : 29 000.
Santé. (72) : 667. Mté inf. (66) : 102.
Éducation. (71). Prim. : 1 004 445. Sec. et techn. : 114 487. Sup. : 6 683.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République (14 octobre 1958). La nouvelle Constitution, approuvée par référendum le 21 décembre 1975, institue la République démocratique de Madagascar. Président de la République : capitaine de frégate Didier Ratsiraka. Premier ministre : lieutenant-colonel Joël Rakotomalala.

Par consultation populaire directe, le peuple malgache a ratifié la charte de la Révolution socialiste malgache et adopté le projet de Constitution, donnant ainsi naissance à la deuxième République de Madagascar. Elle a été proclamée le 30 décembre 1975. Voici les résultats chiffrés du référendum qui s'est déroulé le 21 décembre 1975 :

Inscrits : 3 683 831

Votants : 3 426 351 (90 %)

Blancs ou nuls : 32 001

Oui : 3 213 071 (94,6 %) ; Non : 181 279 (5,34 %)

Malawi

Lilongue. 4 900 000. 41. 2,6 %.
Économie. PNB (73) : 110. Production : G(72) 126. Énerg. (*73) : 50. C.E. (73) : 19 %.
Transports. (*73) : 70 M pass./km, 290 M t/km. (*73) : 10 200 + 9 000. (73) : 71 M pass./km.
Information. (73) : 112 000. (71) : 5 000 fauteuils. (73) : 17 000.
Santé. (69) : 114.
Éducation. (70). Prim. : 355 004. Sec. et techn. : 11 727. Sup. : 1 037.
Institutions. État indépendant le 6 juillet 1964. République proclamée le 6 juillet 1966. Constitution de 1966. Président de la République nommé à vie et Premier ministre : Dr Hastings Kamuzu Banda, investi par le Parlement le 20 mai 1966.

Mali

Bamako. 5 560 000. 5. 2,1 %.
Économie. PNB (70) : 53. Énerg. (*73) : 22. C.E. (70) : 12 %.
Transports. (*73) : 95 M pass./km, 152 M t/km. (69) : 4 500 + 5 700. (73) : 62 M pass./km.
Information. (68) : 3 quotidiens ; tirage global : 3 000. (72) : *75 000. (68) : 17 100 fauteuils ; fréquentation : 2,5 M. (71) : 5 000.
Santé. (72) : 135.
Éducation. Prim. (71) : 243 886. Sec. et techn. (70) : 8 444. Sup. (70) : 731.
Institutions. État indépendant le 22 septembre 1960. République (24 novembre 1958). Constitution du 2 juin 1974. Chef de l'État et de l'exécutif : lieutenant Moussa Traore ; succède à Modibo Keita après le coup d'État du 19 novembre 1968.

Maroc

Rabat. 16 880 000. 36.
Économie. PNB (73) : 306. Production (73) : G 111 + A 136 + I 129. Énerg. (*73) : 235, C.E. (73) : 16 %.
Transports. (*73) : 629 M pass./km, 3 308 M t/km. (72) : 260 400 + 97 700.  : 53 000 tjb. (73) : 648 M pass./km.
Information. (72) : 11 quotidiens ; tirage global : *234 000. (73) : 1 200 000. (73) : 331 000. (67) : 107 700 fauteuils ; fréquentation : 18,2 M. (73) : 208 000.
Santé. (70) : 1 163.
Éducation. Prim. (70) : 1 175 277. Sec. et techn. (71) : 313 424. Sup. (71) : 16 971.
Institutions. État indépendant le 2 mars 1956 (le 8 avril 1956 pour l'ex-zone nord espagnole). Monarchie constitutionnelle. Nouvelle Constitution du 1er mars 1972, approuvée par référendum. Souverain : Hassan II ; succède le 3 mars 1961 à son père Mohamed V, décédé. Premier ministre : Ahmed Osman.

L'union sacrée

La Marche verte vers le Sahara a été, pour le roi du Maroc, un coup de poker doublement réussi.