Sciences
Prix Nobel
Chimie
Les métaux dits de transition, parce qu'ils possèdent une couche électronique incomplète, se lient facilement à des corps pouvant leur donner des électrons. Avec des molécules organiques, ils forment des complexes dits organométalliques. Certains de ceux-ci existent dans la nature, comme l'hémoglobine, qui contient un atome de fer, ou la vitamine B12, qui contient un atome de cobalt. Les lauréats du prix de chimie ont découvert un grand nombre de combinaisons nouvelles des métaux de transition, tels les composés sandwich, dans lesquels un atome de fer est pris entre deux molécules organiques en forme de cycles, ou les composés stables de carbènes, molécules carbonées qui jusqu'alors n'étaient connues qu'à l'état fugace. Ces travaux ont jeté un pont entre les deux branches traditionnelles de la chimie (organique et minérale) et ouvert la voie à d'importantes applications, notamment en catalyse.
Ernst Otto Fischer
Né en 1918 à Munich. Études à l'École polytechnique supérieure de cette ville. Professeur associé à l'Université. En 1959, directeur du laboratoire de chimie inorganique. À trouvé, avec les composés sandwich, un nouveau type d'arrangement spatial des atomes, les complexes π. Grand amateur de musique et de peinture.
Geoffrey Wilkinson
Né en 1921. Études à l'Imperial College de Londres. De 1943 à 1946, travaille pour la division de l'énergie atomique au Conseil national de la recherche du Canada. Poursuit ses recherches à l'Université de Californie et à l'Institut de technologie du Massachusetts. Professeur à Harvard. Rentré en Grande-Bretagne, enseigne la chimie inorganique à l'Université de Londres.
Physique
Les lauréats sont des physiciens de l'état solide, domaine dans lequel la théorie et la recherche appliquée sont étroitement liées. Les propriétés des semiconducteurs, comme celles des métaux devenant supraconducteurs aux basses températures, ont été comprises ou prévues à partir de la mécanique ondulatoire et de la théorie des quanta. Tel est l'effet tunnel. Pour la mécanique classique, une particule qui rencontre une barrière de potentiel de hauteur supérieure à son énergie cinétique est arrêtée. Pour la mécanique ondulatoire, si la barrière est très mince, l'amplitude de l'onde associée à la particule, bien que très diminuée, n'est pas nulle de l'autre côté de la barrière, et il existe une probabilité statistique pour que la particule se retrouve ainsi de l'autre côté. Esaki a mis cet effet en évidence dans des semiconducteurs d'un type nouveau (utilisés pour les hyperfréquences) ; Gievaer s'en est servi pour démontrer la réalité du couplage des électrons dans les supraconducteurs, postulé par la théorie BCS (Journal de l'année 1972-73). Partant de l'interprétation physique de la fonction d'onde, Josephson a prévu l'apparition dans les supraconducteurs de plusieurs effets électriques qui portent son nom, et qui ont donné naissance à la cryoélectronique.
Leo Esaki
Né en 1925 au Japon. Docteur ès sciences à Tokyo en 1959. Carrière dans l'industrie : au Japon, à la Kogyo Corporation, puis chez Sony ; actuellement aux États-Unis, au Centre de recherches de la compagnie IBM à Yorktown Heights, près de New York. En distinguant Esaki et Ivar Gievaer, le jury suédois a reconnu l'importance prise dans la recherche fondamentale par les laboratoires privés.
Ivar Gievaer
Né en 1929 à Bergen (Norvège). Docteur en physique depuis 1964. Partant de la théorie BCS, Gievaer a postulé que, pour obtenir l'effet tunnel dans un supraconducteur, il faut fournir à l'électron l'énergie nécessaire pour briser la paire d'électrons, et il a prouvé expérimentalement sa thèse. Travaille au laboratoire de la General Electric, à Schenectady (État de New York).
Brian D. Josephson
Né en 1940 en Grande-Bretagne. Docteur ès sciences à Cambridge en 1964. C'est à l'âge de 22 ans qu'il a prévu théoriquement plusieurs effets de la supraconductivité, vérifiés depuis et baptisés de son nom, ce qui lui vaut de recevoir le Nobel à 33 ans. Sa courte carrière s'est entièrement déroulée à Cambridge (directeur-assistant de recherche en 1967 et professeur en 1972).
Médecine et physiologie
L'attribution du prix Nobel de médecine et de physiologie à trois fondateurs de l'étude du comportement animal s'explique par l'apport de leurs travaux à la connaissance de l'homme. À la différence des psychologues de l'école pavlovienne et des béhavioristes américains, les éthologistes ont entrepris d'observer les comportements animaux non plus par des artifices de laboratoire, mais dans des conditions aussi proches que possible des conditions naturelles. Ils ont ainsi mis en lumière l'importance soit des comportements innés, soit de l'aptitude innée à acquérir des comportements à des phases définies de l'existence individuelle. Cette attitude leur a souvent valu les critiques des spécialistes de l'apprentissage comme des neurophysiologistes. Mais la vie est un phénomène suffisamment complexe pour exiger des approches différentes, qui peuvent devenir complémentaires en dépit de leur apparente opposition.