De 2 250 hommes, les effectifs des troupes françaises stationnées à Dakar seront ramenés à 1 300, selon un plan qui doit arriver à échéance en avril 1975. La totalité de la base française installée dans la capitale sénégalaise est transférée au pays hôte, tandis que l'arsenal de Dakar cesse d'appartenir à la Marine nationale française pour être transformé en société d'économie mixte. Il est vrai que, dans une phase transitoire, ce sont des techniciens français qui conservent la charge de gérer l'établissement.

Aux termes de la nouvelle convention d'établissement, les Français deviennent étrangers au Sénégal et les Sénégalais étrangers en France, étant entendu que des titres de séjour spéciaux seront délivrés aux personnes déjà installées dans chacun des deux pays avant la conclusion des nouveaux accords.

Contrairement à ce qui s'est passé pour Madagascar en 1973, le Sénégal reste dans la zone franc. L'essentiel des problèmes monétaires franco-sénégalais avait d'ailleurs été traité un an plus tôt, dans le cadre d'une négociation globale intéressant l'ensemble des pays membres de l'Union monétaire ouest-africaine.

Toujours considérée comme exemplaire, la coopération franco-sénégalaise n'est pas remise en cause par les nouveaux textes, dont la signature était rendue nécessaire à la fois par l'évolution générale du Sénégal depuis quatorze ans et par les revendications de caractère nationaliste d'une fraction de l'opinion publique locale.

Guinée

Alors que le Sénégal entretient d'excellentes relations tant avec la plupart de ses voisins immédiats qu'avec l'ensemble des pays de l'Ouest africain, il est, en septembre 1973, acculé à la rupture avec la république de Guinée. Toujours hanté par la psychose du complot, Sékou Touré accuse, à cette époque, les présidents Senghor et Houphouët-Boigny (Côte-d'Ivoire) d'entraver ses efforts de réconciliation avec la France.

Se livrant à une violente escalade verbale, le président guinéen qualifie ses collègues sénégalais et ivoirien de « traîtrest et de « fantochest, provoquant une véritable crise. Le Sénégal saisit d'abord l'Organisation de l'unité africaine, lui demandant d'intervenir pour régler le différend qui l'oppose à la Guinée. Embarrassée, l'OUA tarde à faire connaître la suite qu'elle entend donner à la demande sénégalaise.

Le 18 septembre, les dirigeants de Dakar font alors savoir qu'ils rompent les relations diplomatiques avec Conakry. De son côté, Sékou Touré réplique qu'il n'appliquera aucune mesure de rétorsion à l'encontre des Sénégalais, mais le dialogue est néanmoins suspendu entre les deux capitales. Cette situation est la conséquence de profonds désaccords, qui portent à la fois sur les options idéologiques des deux régimes, sur l'affrontement personnel entre deux chefs d'État (dont l'un manifeste un extrémisme agressif), sur l'accueil que réserve le Sénégal aux innombrables réfugiés politiques guinéens installés sur son territoire, sur la façon dont le turbulent leader guinéen envisage l'avenir de la Guinée-Bissau.

Précisément, le 24 septembre, la première Assemblée nationale populaire réunie dans les régions libérées proclame la république dans les territoires qu'elle contrôle. La Guinée et le Sénégal comptent parmi les premiers pays à reconnaître le nouvel État. Mais il est clair qu'à Conakry comme à Dakar on ne conçoit pas de la même façon l'évolution du statut politique de la province portugaise de Guinée-Bissau.

Les dirigeants de la république de Guinée, dont le régime a été sauvé en novembre 1972 grâce à l'intervention des troupes du PAIGC en faveur de Sékou Touré, caressent le projet d'une Grande Guinée, dont pourrait éventuellement faire partie la Guinée-Bissau. D'autre part, ils espèrent l'instauration d'un régime de type marxiste à Bissau, après le départ des Portugais.

À Dakar, où l'on n'a cessé d'accroître le soutien diplomatique, et même militaire, accordé aux nationalistes de Guinée-Bissau au cours des dernières années, on se proclame farouchement partisan de la libre autodétermination des populations. Au sein même du Conseil d'État, mis en place en septembre par les nationalistes, et dans les instances supérieures du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et des îles du Cap-Vert, les partisans du maintien de l'alliance exclusive avec Sékou Touré et les zélateurs de l'alliance avec Senghor s'affrontent sourdement. Cependant, le président de la République sénégalaise, qui s'était déjà efforcé de rapprocher les nationalistes et les dirigeants de Lisbonne avant même le coup d'État du 25 avril, poursuit de discrets et efficaces efforts de médiation entre la junte portugaise et les dirigeants du PAIGC.

Sierra Léone

Freetown. 2 630 000. 36. 1,6 %.
Économie. PNB (69) 166. Production (68) : G 135. Énerg. (*71) : 109. C.E. (69) : 26 %.
Transports. (64) : 43 M pass./km, 16 M t/km. (70) : 23 400 + 9 200.
Information. (69) : 5 quotidiens ; tirage global : 40 000. (69) : *140 000. (71) : *3 100. (69) : 5 500 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (71) : 10 000.
Santé. (70) : 149.
Éducation. (69). Prim. : 154 898. Sec. et techn. : 30 797. Sup. : 1 119.
Institutions. État indépendant le 27 avril 1961. République le 19 avril 1971. Constitution de 1961 amendée le 21 avril 1971. Président de la République et chef de l'exécutif : Siaka Probyn Stevens, élu le 21 avril 1971.

Somalie

Mogadiscio. 2 940 000. 4. 2,3 %.
Économie. PNB (69) 65. Énerg. (*71) : 31. C.E. (69) : 18 %.
Transports. (*71) : 7 100 + 4 700.  : 873 000 tjb. (*71) : 9 M pass./km.
Information. (70) : 2 quotidiens ; tirage global : 5 000. (70) : *50 000. (70) : 23 000 fauteuils ; fréquentation : 4,7 M. (70) : 5 000.
Santé. (70) : 132.
Éducation. (69). Prim. : 31 589. Sec. et techn. : 23 434. Sup. : 548.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République proclamée le 1er juillet 1960. Constitution de 1961. Président du Conseil suprême de la révolution : Mohammed Ziyad Barre, mis en place par le coup d'État du 21 octobre 1969 ; succède à Abdirashid Ali Shermake, président de la République, assassiné le 15 octobre 1969.

République démocratique du Soudan

Khartoum. 16 490 000. 6. 2,8 %.
Économie. PNB (69) 110. Production : G (65) 102 + A (*71) 145. Énerg. (*71) : 119. C.E. (69) : 15 %.
Transports. (*71) : 2 636 M t/km. (70) : 27 400 + 16 500.  : 36 000 tjb. (*71) : 132 M pass./km.
Information. (70) : 22 quotidiens ; tirage global : *127 000. (68) : *180 000. (70) : *45 000. (71) : 84 000 fauteuils ; fréquentation : 16 M. (71) : 46 000.
Santé. (71) : 1 168.
Éducation. (69). Prim. : 610 798. Sec. et techn. : 175 958. Sup. : 11 691.
Institutions. République indépendante le 1er janvier 1956. République démocratique proclamée par la nouvelle Constitution provisoire du 13 août 1971. Président de la République et chef du gouvernement : général Gaafar el-Nemeiry, ancien président du Conseil de la révolution, élu le 12 octobre 1971. Le vice-président, Abel Alier, dirige depuis le 6 avril 1972 le Conseil exécutif provisoire régional du Sud-Soudan.

République Sud-Africaine

Le Cap. 22 990 000. 19. 3,1 %.
Économie. PNB (71) 860. Production : G (71) 154 + A (*71) 135 + I (70) 132. Énerg. (*71) : 2 895. C.E. (71) : 11 %.
Transports. (*71) : 57 233 M t/km. (70) : 1 534 700 + 427 200.  : 511 000 tjb. (*71) : 1 945 M pass./km.
Information. (70) : 22 quotidiens. (67) : *2 700 000. (71) : 1 624 000.
Santé. (67) : 12 473.
Éducation. Prim. : (63) 2 546 824. Sec. et techn. : (63) 532 299. Sup. : (67) 67 363.
Institutions. État indépendant le 31 mai 1910. République proclamée le 31 mai 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Jim Fouché, élu le 19 février 1968 ; succède a Theophilius Donges, décédé. Premier ministre : Balthazar Johannes Vorster.

Continuité

À l'occasion des élections du 24 avril 1974, le Parti nationaliste du Premier ministre Johannes Vorster renforce la majorité, enlevant 122 sièges (il en disposait de 116 dans la précédente assemblée) sur 169. Le Parti uni obtient 41 sièges, au lieu de 46, et le Parti progressiste voit sa représentation passer de 1 à 6 sièges, puis à 7, en juin, lorsque, à l'élection partielle de Pinelands, dans la province du Cap, le Dr Alex Boreine bat la candidate du Parti unioniste.