Les accords conclus à Moscou, tout autant variés qu'étendus, instaurent une coopération étroite dans l'économie, le commerce, les affaires culturelles et scientifiques, ainsi que dans le domaine des fournitures d'armement. L'URSS, qui participera à la création d'un institut du pétrole, contribuera à la construction, entre autres, d'une importante ligne de chemin de fer, d'unités de dessalement de l'eau de mer, d'une usine d'éléments préfabriqués pour le bâtiment, de complexes métallurgiques. Les deux pays, enfin, s'accordent mutuellement la clause de la nation la plus favorisée.

Troc

Le gouvernement de Tripoli entreprend, parallèlement, des efforts pour développer et consolider ses relations avec l'Europe occidentale. En Italie, en République fédérale allemande, en Suède, en Espagne, où il se rend successivement en février, mars et avril, Abdel Salam Jalloud multiplie également les accords de troc.

Mais c'est avec la France que la Libye entretient des relations privilégiées. Les critiques lancées publiquement contre la politique du président Pompidou, en août 1973, au sujet des essais nucléaires, et en octobre, à l'occasion du conflit israélo-arabe, n'affectent en rien les rapports confiants entre Paris et Tripoli. Le colonel Kadhafi reconnaît à la France le mérite de faire des efforts « pour arracher l'Europe à l'orbite américaine ». La visite privée qu'entreprend le colonel Kadhafi, du 23 au 25 novembre, et au cours de laquelle il est reçu par le président Pompidou, relance la coopération entre les deux pays, laquelle est « portée à un niveau supérieur » lors du séjour de A. Jalloud à Paris du 13 au 19 février. Le protocole d'accord signé à l'issue de la visite prévoit la conclusion de contrats spécifiques portant sur le pétrole, la pétrochimie, la construction de centrales nucléaires, l'investissement de capitaux libyens en France, le développement agricole et l'armement.

Avant même la livraison, début mai, des derniers appareils Mirage (110 au total), commandés par Tripoli fin 1969, des négociations s'engagent pour la vente de patrouilleurs et d'armes navales d'une valeur de 900 millions de francs, ainsi que pour la conclusion d'un nouveau contrat portant sur un nombre indéterminé d'avions de combat.

Ces dépenses n'empêchent pas Tripoli de se lancer dans la réalisation d'ambitieux plans de développement dont le coût, de 1973 à 1975, est évalué à 35 milliards de francs.

Madagascar

Tananarive. 6 750 000. 12.
Économie. PNB (71) 141. Énerg. (*71) : 71. C.E. (71) : 15 %.
Transports. (*71) : 200 M pass./km, 256 M t/km. (*70) : 45 500 + 42 300. (*71) : 256 M pass./km.
Information. (70) : 13 quotidiens ; tirage global : 53 000. (70) : *540 000. (70) : *3 200. (69) : 16 700 fauteuils ; fréquentation : 4,5 M. (71) : 28 000.
Santé. (71) : 685. Mté inf. (66) : 102.
Éducation. Prim. : (68) 815 307. Sec. et techn. (68) 103 107. Sup. : (69) 4 219.
Institution. État indépendant le 26 juin 1960. République (14 octobre 1958). Exerçant les fonctions de chef de l'État : général Gabriel Ramanantsoa. Le référendum du 8 octobre 1972 écarte le président Tsiranana et abroge la Constitution de 1959 ; un Conseil national populaire de développement remplace le Parlement. L'ensemble de ces dispositions tient lieu de constitution provisoire.

Malawi

Zomba. 4 670 000. 39.
Économie. PNB (71) 85. Production (70) : G 137. Énerg. (*71) : 49. C.E. (71) : 19 %.
Transports. (*71) : 64 M pass./km, 203 M t/km. (*71) : 10 200 + 7 600. (*71) : 39 M pass./km.
Information. (70) : *90 000. (65) : 1 900 fauteuils. (71) : 14 000.
Santé. (69) : 114.
Éducation. (68). Prim. : 333 876. Sec. et techn. : 10 904. Sup. : 788.
Institutions. État indépendant le 6 juillet 1964. République proclamée le 6 juillet 1966. Constitution de 1966. Président de la République nommé à vie et Premier ministre : Dr Hastings Kamuzu Banda, investi par le Parlement le 20 mai 1966.

Mali

Bamako. 5 260 000. 4. 2,1 %.
Économie. PNB (69) 99. Énerg. (*71) : 25. C.E. (69) : 4 %.
Transports. (68) : 77 M pass./km, 110 M t/km. (69) : 4 500 + 5 700. (*71) : 49 M pass./km.
Information. (68) : 3 quotidiens ; tirage global : 3 000. (70) : *60 000. (68) : 17 100 fauteuils ; fréquentation : 2,5 M. (71) : 5 000.
Santé. (71) : 124.
Éducation. (69). Prim. : 218 416. Sec. et techn. : 7 181. Sup. : 628.
Institutions. État indépendant le 22 septembre 1960. République (24 novembre 1958). Constitution du 2 juin 1974. Chef de l'État et de l'exécutif : lieutenant Moussa-Traoré ; succède à Modibo Keita après le coup d'État du 19 novembre 1968.

Un climat politique étouffant

Soucieux de se donner un label démocratique, les officiers putschistes du 19 novembre 1968 avaient appelé, le 2 juin, le corps électoral aux urnes, pour soumettre à son approbation un projet de Constitution.

Liquidation

Officiellement, ce texte recueille près de 100 % des suffrages exprimés. Cependant, aucune illusion n'est possible quant au caractère dictatorial du régime militaire : scrutin truqué le 2 juin pour une Constitution autocratique, liquidation ou maintien à l'écart des partisans de l'ancien régime, répression féroce contre ceux des militaires qui critiquent l'orientation en cours et contre les populations Touareg réduites à merci par la faim.