Ariel Sharon
Général et homme politique israélien (Kefar Malal, Israël, 1928-Tel Hashomer, près de Ramat Gan, 2014).
1. Le militaire
Engagé à 14 ans dans l'organisation de résistance juive à la Grande-Bretagne, il prend part à la guerre de 1948. Quelques années plus tard, il crée et dirige l'Unité 101, formation de commandos chargés de mener des raids dans les États arabes limitrophes. Il s'illustre lors des deuxième et troisième guerres israélo-arabes, puis participe à la fondation du Likoud. Il reprend du service la même année au moment de la guerre du Kippour. Commandant de division blindée, il franchit le canal de Suez au cours d'un raid particulièrement audacieux, coupant en deux les forces égyptiennes.
2. Carrière politique
Revenu à la vie politique, le général Sharon rejoint Menahem Begin, dont il devient le ministre, d'abord de l'Agriculture, puis de la Guerre en 1981. À ce titre il organise l'intervention israélienne au Liban en juin 1982. À la suite des massacres de réfugiés palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila, à Beyrouth-Ouest, perpétrés, sous le regard des soldats de Tsahal, par les milices chrétiennes libanaises en représailles à l'assassinat du président Bachir Gemayel en septembre 1982, il est contraint de démissionner, sa « responsabilité indirecte » ayant été prouvée par une commission d'enquête israélienne.
Ministre de l'Industrie et du Commerce dans les gouvernements d'union nationale de 1984 à 1990, il est ensuite ministre du Logement et de la Construction dans le gouvernement de droite formé par Yitzhak Shamir (1990-1992), ministre des Infrastructures (1996-1999) et des Affaires étrangères (1998-1999) dans le gouvernement Netanyahou.
Président intérimaire du Likoud en mai 1999 à la suite de la démission de son leader, Benyamin Netanyahou, il est élu à la tête du parti en septembre de la même année (réélu en 2002). Il remporte les élections au poste de Premier ministre en février 2001 face à un Ehoud Barak politiquement diminué par le déclenchement de la seconde Intifada. Dans ce contexte difficile, il parvient à constituer un gouvernement d'union nationale avec le parti travailliste mais il est obligé de convoquer des élections anticipées en janvier 2003 ; son parti, le Likoud, les remporte haut la main et il redevient Premier ministre, cette fois-ci à la tête d'un gouvernement de droite.
3. La voie de l'unilatéralisme
En février 2004, il présente un plan de retrait unilatéral de Gaza et du nord de la Cisjordanie (incluant le démantèlement de 21 colonies israéliennes), rejeté par ses partenaires d'extrême droite, qui quittent la coalition et ne lui laissent d'autre choix que de s'allier, à nouveau, au parti travailliste en janvier 2005. Ce gouvernement d'unité nationale mettra en œuvre le désengagement au cours de l'été 2005, malgré les protestations des colons et de leurs soutiens. Ce choix d'une politique unilatérale se fait au détriment d'une relance de négociations bilatérales malgré l'élection d'un nouveau président palestinien, Mahmud Abbas. En novembre 2005, lassé de dépendre d'un Likoud réservé sur ses options politiques, Ariel Sharon crée un nouveau parti, Kadima (En avant) et provoque des élections législatives anticipées. Victime d'une attaque cérébrale le 4 janvier 2006, il n'aura pu assister à la victoire de Kadima, désormais dirigé par Ehoud Olmert, fin mars (29 sièges). Il meurt le 11 janvier 2014 après huit années de coma.
Pour en savoir plus, voir l'article Israël : histoire.