Charles VIII
(Amboise 1470-Amboise 1498), roi de France (1483-1498), fils de Louis XI et de Charlotte de Savoie.
1. Sous la régence de sa sœur
Il est confié par son père mourant à la tutelle de sa sœur aînée, Anne, et du mari de celle-ci, Pierre II de Bourbon, sire de Beaujeu. Dès les premiers mois de la régence d'Anne de Beaujeu, tous ceux qui ont eu à se plaindre de Louis XI relèvent la tête. Ils obtiennent un châtiment pour ses principaux conseillers et la réunion des états généraux à Tours en 1484. Ceux-ci exposent leurs doléances fiscales et obtiennent quelques satisfactions théoriques. Leur appui permet à Anne de réprimer aisément la Guerre folle des grands seigneurs, dirigée par Louis d'Orléans (→ futur Louis XII), et qui prétend tirer le roi de la sujétion des Beaujeu. Elle prépare l'annexion de la Bretagne par le mariage, en 1491, de son frère avec la duchesse Anne de Bretagne. Mais, à partir de cette date, l'influence des Beaujeu diminue rapidement.
2. La coûteuse et « grande entreprise » italienne …
Impatient de régner, Charles VIII, qui a hérité des prétentions de René Ier d'Anjou sur Naples, se lance dans la « grande entreprise » italienne. Cette orientation politique l'amène à payer fort cher la neutralité de ses voisins : les traités de Narbonne et de Barcelone (1492 et 1493) abandonnent à Ferdinand II le Catholique le Roussillon et la Cerdagne. La paix de Senlis (1493) cède à l'Autriche l'Artois et la Franche-Comté ; et, au traité d'Étaples (1492), 745 000 écus d'or ont été promis à Henri VIII d'Angleterre.
3.… buttant sur la ligue de Venise
L'expédition en Italie est menée d'autant plus rapidement que les États italiens sont divisés, et, en 1495, le royaume de Naples est occupé. Mais ce rapide succès effraie Maximilien Ier d'Autriche et Ferdinand II d'Aragon, qui aident à la formation d'une dangereuse coalition (→ ligue de Venise), réunissant autour d'eux contre Charles VIII le pape Alexandre VI et presque tous les princes d'Italie ; le roi doit rentrer en France après avoir traversé les lignes ennemies à Fornoue (→ bataille de Fornoue, 1495) et contraint Ludovic Sforza le More à signer la paix de Verceil. Cependant, derrière lui, les Aragonais réoccupent le royaume de Naples : les dernières garnisons françaises capitulent en 1497.
L'année suivante, Charles VIII, qui se consacrait à la préparation d'une nouvelle expédition en Italie (conclusion d'un traité de partage de l'Italie avec le roi d'Aragon, 25 novembre 1497), meurt après avoir heurté de front le linteau d'une porte basse du château d'Amboise.
Pour en savoir plus, voir les articles guerres d'Italie, Valois.