Artois

Artois et Picardie
Artois et Picardie

Ancienne province du nord de la France, correspondant à la majeure partie du département du Pas-de-Calais.

GÉOGRAPHIE

L'Artois, en tant que région historique, correspond au seuil topographique entre la Picardie, au S., et la plaine flamande, au N., mais s'étend aussi en partie sur cette plaine, étiré du littoral au seuil de Bapaume. On peut alors y distinguer deux domaines. Au S. s'élèvent des collines (collines de l'Artois) dont l'altitude générale décline de l'O. (culminant à 209 m) vers l'E. vers Arras, capitale historique et principale ville (150 m dans le Cambrésis) ; d'orientation N.-O.-S.-E., souvent crayeuses, elles ne présentent des conditions favorables à la culture que sur les plaques de limon (association des céréales à la betterave à sucre et aux plantes fourragères) ; vers le Boulonnais, la pellicule d'argile à silex favorise les herbages (élevage bovin). Au N., des collines dominent la plaine flamande par un talus de 100 à 150 m de haut et sur la rive droite de la Lys commençait le « bassin houiller ». Dans l'E., des plaines s'insinuent parmi des collines sableuses : Gohelle, dans la région de Lens, et, plus au S., plaine agricole d'Arras, que sa couverture de limon apparente au Cambrésis.

HISTOIRE

L'Artois (Pagus Atrebatensis) fait partie intégrante de la Flandre, sous la maison comtale issue de Baudouin Ier, gendre de Charles le Chauve. En 1180, le comte de Flandre Philippe d'Alsace le donne en dot à sa nièce, Isabelle de Flandre et de Hainaut, qui épouse le roi de France Philippe Auguste.

Cédé à la couronne de France en 1191 par Baudouin VIII de Flandre, l'Artois est incorporé au domaine royal par LouisVIII à son avènement, en 1223. Saint Louis l'érige en comté et le donne en apanage, conformément au testament de son père (1225), à son frère Robert Ier (1237).

Les descendants de celui-ci en héritent, mais, l'Artois ignorant la représentation, la cour des pairs reconnaît à deux reprises (1309 et 1318) les droits de la tante de Robert III, Mahaut (1302). Par le jeu des mariages, l'Artois passe successivement dans la première maison capétienne de Bourgogne, dans celle de Dampierre-Flandre et dans la seconde maison capétienne de Bourgogne.

À la mort de Charles le Téméraire (1477), il est, avec la Flandre, incorporé aux biens des Habsbourg du fait du mariage de sa fille avec Maximilien d'Autriche et malgré les prétentions et les efforts de Louis XI. Cédé à ce roi par le traité d'Arras (1482), il est, au traité de Senlis (1493), rendu par Charles VIII à la maison d'Autriche, sans qu'il cesse de relever du royaume de France. Celui-ci en perd la suzeraineté au profit des Habsbourg par les traités de Madrid (1526) et de Cambrai (1529).

Conquis difficilement entre 1640 et 1658, l'Artois, moins les châtellenies de Saint-Omer et d'Aire (« Artois réservé »), revient à la France par le traité des Pyrénées (1659) ; le traité de Nimègue (1678) donne à la France l'« Artois réservé ». Le titre de comte d'Artois est, en 1757, donné par Louis XV à son petit-fils Charles Philippe, le futur Charles X, qui en sera le dernier titulaire.