Paul Touvier
Policier français (Saint-Vincent-sur-Jabron, Basses-Alpes, 1915-Fresnes 1996).
Chef de la Milice lyonnaise pendant l'Occupation allemande, Paul Touvier est le premier Français condamné pour crimes contre l'humanité.
Membre zélé de la Milice
Expéditionnaire aux Chemins de fer à Ambérieu, Paul Touvier participe à la « drôle de guerre ». Dans les rangs de la Légion nationale des combattants en 1941 à Chambéry, il est notamment chargé du fichage des résistants. Il adhère à la Milice dès sa création par le gouvernement de Vichy et devient à l'automne 1943 chef local du deuxième service de la Milice à Lyon (service de renseignements) aux côtés de Joseph Lécussan.
En janvier 1944, son service est compromis dans l'arrestation et l'assassinat de Victor Basch, cofondateur et ancien président de la Ligue des droits de l'homme, et de son épouse, Hélène. Le 29 juin 1944, en représailles à l'assassinat, la veille, de Philippe Henriot, secrétaire d'État à l'Information de Vichy, Touvier fait fusiller par la Franc-Garde (le bras armé de la Milice) sept otages juifs contre le mur du cimetière de Rillieux-la-Pape. Fin 1944, il quitte clandestinement Lyon.
Arrêté, évadé, grâcié puis condamné à perpétuité
Condamné à mort par contumace à Lyon et à Chambéry, il est arrêté fortuitement à Paris en juillet 1947 mais parvient à s'évader. Il s'installe clandestinement dans la maison familiale de Chambéry et obtient le soutien actif des autorités ecclésiastiques.
En 1967, les peines sont prescrites mais Touvier est encore interdit de séjour dans plusieurs départements et ne peut rentrer en possession de ses biens. À la suite de nouvelles démarches, le président Georges Pompidou signe le 23 novembre 1971 un décret de grâce. Cette mesure ayant été révélée par l'Express en juin 1972 ainsi que son refuge, il s'enfuit de nouveau et se cache dans plusieurs monastères.
Les premières plaintes pour crimes contre l'humanité sont déposées à Lyon en 1973 et une information judiciaire est ouverte en 1979. Le mandat d'arrêt lancé contre lui en novembre 1981 conduit à son arrestation en mai 1989 dans un prieuré intégriste de Nice.
Malgré de nombreux imbroglios judiciaires, Touvier est jugé en mars et avril 1994 par la cour d'assises des Yvelines, qui le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité.
Pour en savoir plus, voir les articles la collaboration, gouvernement de Vichy, Seconde Guerre mondiale.