Ligue des droits de l'homme (LDH)
Association française ayant pour but de défendre les principes de liberté, d'égalité et de justice énoncés dans les Déclarations des droits de l'homme de 1789, de 1793 et dans la Déclaration universelle de 1948.
1. Origine
Fondée au moment de l'affaire Dreyfus, et plus précisément à l'issue du procès de Zola (février 1898), sur l'initiative du sénateur républicain modéré Ludovic Trarieux, ancien ministre de la Justice et partisan de Dreyfus, la Ligue s'est attachée depuis à faire respecter ces droits fondamentaux lorsqu'ils sont menacés par l'arbitraire et l'injustice des pouvoirs administratifs, politiques ou judiciaires.
2. Missions
Son premier combat, pour la réhabilitation de Dreyfus, l'oppose en effet aux milieux conservateurs, catholiques, nationalistes et antisémites, tandis que ses membres se recrutent, sous la IIIe République, surtout parmi les radicaux et les socialistes. Sous les présidences successives de Ludovic Trarieux (1898-1903), Francis de Pressensé (1903-1914), Ferdinand Buisson (1914-1926), Victor Basch(1926-1944), Paul Langevin (1944-1946), Sicard de Plauzoles (1946-1953), Émile Kahn (1953-1958), Daniel Mayer (1958-1975), Henri Noguères (1975-1984), l'association est intervenue dans les grands problèmes de la vie politique française, jouant notamment un rôle actif, face à la montée du fascisme et du nazisme, au moment du Front populaire et pendant la Résistance, puis la guerre d'Algérie (contre les juridictions d'exception et la torture). S'ajoutant à ces notions essentielles, d'autres droits ont été progressivement définis : droits politiques et sociaux, droits à l'éducation, à l'environnement, liberté de l'information et indépendance des médias, droits et libertés au sein de l'institution militaire, droit d'asile, défense des étrangers et des immigrés. Sur le plan international, la LDH lutte, en liaison avec la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) qu'elle a contribué à fonder en 1922, tant contre le colonialisme, l'apartheid en Afrique du Sud que contre les internements psychiatriques en URSS ou les atteintes aux libertés dans les dictatures d'Amérique latine.
Marquée, dès son origine, par son appartenance à la gauche française et à la tradition républicaine, démocratique, laïque et pacifiste, la LDH est un contre-pouvoir (mais ne constitue pas un parti politique et affirme son indépendance par rapport aux partis), dont l'action s'inscrit dans le cadre de l'État de droit et de la démocratie. Elle est présidée par Yves Jouffa (1984-1991), Madeleine Rebérioux (1991-1995), Henri Leclerc (1995-2000), Michel Tubiana (2000-2005), Jean-Pierre Dubois (2005-2011), Pierre Tartakowsky (depuis 2011).
3. Organisation
La Ligue est organisée en sections locales, et en fédérations départementales, placées sous le contrôle d'un comité central permanent siégeant à Paris et élu par les membres des sections. Elle s'est dotée d'un important service juridique chargé d'étudier les dossiers, lui permettant ensuite d'intervenir auprès des pouvoirs publics, des tribunaux et des juridictions, où elle peut éventuellement se constituer partie civile. À l'étranger, l'association envoie des observateurs judiciaires, dont les rapports sur les violations des droits de l'homme sont présentés aux Nations unies. Une grande part de l'action de la Ligue est consacrée à l'information et à l'éducation de l'opinion publique par des journaux, des conférences-débats ou des groupes d'étude et de réflexion.
Consulter aussi le site de la Ligue des droits de l'Homme http://www.ldh-france.org/.