Jules Grévy
Homme politique français (Mont-sous-Vaudrey, Jura, 1807-Mont-sous-Vaudrey, Jura, 1891).
Avocat de tendance républicaine, il est nommé en 1848 commissaire du gouvernement par Ledru-Rollin dans le Jura. Élu à l'Assemblée constituante (avril 1848), il dénonce le danger de l'élection présidentielle au suffrage universel. À l'Assemblée législative (1849), où il siège avec la gauche, il défend la liberté de la presse, vote contre l'état de siège et s'oppose à l'expédition de Rome. Après le coup d'État du 2 décembre 1851, il se consacre au barreau.
À la fin de l'Empire, élu triomphalement dans le Jura (1868-1870), il prend la tête de l'opposition. Avec Thiers et Gambetta, il s'oppose à la déclaration de guerre (1870), puis organise la défense nationale et se range parmi les républicains modérés. Député à l'Assemblée nationale de Bordeaux (février 1871), il devient président de l'Assemblée, puis de la Chambre des députés (février 1876). Il montre alors une grande fermeté lors de la crise du 16 mai 1876.
Successeur de Mac-Mahon à la présidence de la République (30 janvier 1879), il est partisan d'une politique de « recueillement », hostile au nationalisme revanchard (dont les partisans se retrouvent dans le boulangisme) et à l'expansion coloniale. Désireux de faire du président du Conseil le véritable chef de gouvernement, il confine Gambetta et Jules Ferry dans un rôle effacé, recourant à des modérés comme Freycinet. Réélu en 1885, le scandale du trafic des décorations, où est impliqué son gendre Wilson, l'oblige à démissionner (1887).
Pour en savoir plus, voir l'article IIIe République