Giuseppe Verdi
Compositeur italien (Roncole, près de Busseto, province de Parme, 1813-Milan 1901).
Génial et généreux, Giuseppe Verdi fut le compositeur dont les opéras accompagnèrent l'émergence de l'Italie en tant que nation. Avec Victor Hugo en littérature, il incarna la toute-puissance des effusions romantiques. Aujourd'hui encore, tous les grands théâtres lyriques du monde perpétuent sa gloire.
L'ascension d'un jeune homme d'origine modeste
Fils d'un aubergiste qui lui offre la meilleure éducation possible, Giuseppe Verdi révèle ses dons musicaux dès les bancs de l'école de Busseto (province de Parme) et, adolescent, peut les développer grâce à l'aide que lui apporte Antonio Barezzi (1787-1867), riche négociant et actif mélomane. À 19 ans, c'est grâce à une bourse qu'il se rend à Milan pour y préparer le conservatoire. Recalé en raison de son niveau insuffisant en piano, Verdi demeure cependant dans la capitale du bel canto et fréquente assidûment le théâtre de la Scala, qui en est le temple. À son retour, il obtient, non sans mal, un poste d'organiste à Busseto en 1836. Cette même année, il épouse Margherita Barezzi (1814-1840), la fille de son mécène. Cependant, l'impatience de faire carrière dans l'art lyrique le ronge et, en 1838, il repart pour Milan.
Premiers succès
Verdi obtient un succès d'estime avec un premier opéra, Oberto (1839), mais il essuie un échec avec le deuxième, Un giorno di regno (Un jour de règne, 1840). Affligé par la perte de sa femme et de ses deux enfants, morts de tuberculose, il se jette à corps perdu dans la composition de Nabucco, dont la création, le 9 mars 1842, se fait dans un enthousiasme inouï. Célébré non seulement en Italie mais dans toute l'Europe, Verdi enchaîne œuvre sur œuvre : I Lombardi (1843), Ernani (id.), I Due Foscari (1844), Jeanne d'Arc (1845), Alzira (id.), Attila (1846), Macbeth (1847), Il Corsaro (1848). À 35 ans, il est déjà au faîte de la gloire et à la tête d'une grande fortune, alors qu'il n'a pas encore écrit ses principaux chefs-d'œuvre.
Les trois opéras de la consécration
Le génie musical de Verdi éclate dans les trois opéras de la consécration : Rigoletto (1851), dont le grand air La donna è mobile (« Souvent femme varie ») est connu dans le monde entier ; Il Trovatore (le Trouvère, 1853), applaudi dans une ambiance indescriptible ; la Traviata (id.), créé à la Fenice de Venise dans une ambiance cette fois différente en raison des tracasseries de la censure, qui s'effraie de ce sujet tiré de la Dame aux camélias d'Alexandre Dumas. Remanié par Verdi, la Traviata triomphe l'année suivante. Dès lors, la musique italienne domine sans partage la scène internationale et, en Italie même, à la veille de l'unité politique, les airs de Verdi retentissent comme autant d'hymnes nationaux.
Viva Verdi !
Verdi n'est pas, à proprement parler, un homme engagé. Mais les livrets de ses opéras, le souffle épique de son orchestration et la force communicative de ses chœurs, dont le summum est le mythique Va, pensiero (chœur des esclaves) de Nabucco, agissent comme si le compositeur orchestrait la lutte menée par Cavour et par Garibaldi pour libérer l'Italie du joug autrichien. C'est alors que le public acclame ses œuvres en criant à tout rompre : « Viva Verdi ! » Ce que les Autrichiens ne savent pas, c'est que son nom est l'acronyme de « Vittorio Emanuele Re D'Italia » (« Victor-Emmanuel Roi D'Italie »)…
La seule concession que Verdi fera à la politique sera d'accepter, en 1861, d'entrer au Parlement de Turin. Au demeurant, il y jouera un rôle discret.
Le reclus de Sant'Agata
Volontiers solitaire, voire effacé, si ce n'est lors des coups de colère dont les librettistes, musiciens et chanteurs font les frais, Verdi préfère à l'agitation des grandes capitales européennes le calme de la villa Sant'Agata, près de Busseto, acquise en 1848. Il s'y retire avec la cantatrice Giuseppina Strepponi (1815-1897), qu'il épousera en 1859. Depuis la Traviata, son activité créatrice ne s'est pas ralentie : ainsi se succèdent I Vespri siciliani (les Vêpres siciliennes, 1855), Simon Boccanegra (1857), Un ballo in maschera (Un bal masqué, 1859), La Forza del destino (la Force du destin, 1862), Don Carlos (1867) et Aïda (1871).
En 1873, Verdi publie un premier quatuor à cordes et, cette même année, la mort du romancier Alessandro Manzoni, qu'il vénère, lui inspire un transcendant Requiem (créé en 1874).
Derniers triomphes
Pendant plusieurs années, Verdi travaille à un nouvel opéra, gardé secret : ce sera Otello, dont la création à la Scala de Milan, le 5 février 1887, déclenche d'interminables ovations. Son vingt-huitième et ultime opéra, Falstaff, en 1893, lui permet d'achever dans un énorme éclat de rire sa carrière de musicien lyrique. En 1898 paraîtront encore de lui Quatre Pièces sacrées.
Le 22 janvier 1901, alors que le monde apprend la disparition de la reine Victoria, un autre drame se joue en Italie : depuis plusieurs jours, il maestro Verdi ne quitte plus sa chambre d'hôtel à Milan. Lorsque sa mort survient, celle-ci est ressentie comme un deuil national, et le jour où sa dépouille est transférée à la maison de retraite des musiciens, qu'il avait lui-même fondée, elle est suivie par une foule innombrable – tandis que, sous la direction d'Arturo Toscanini, 900 choristes, accompagnés par l'orchestre de la Scala de Milan, entonnent le Va, pensiero de Nabucco.
L'œuvre de Giuseppe Verdi
L'ŒUVRE DE GIUSEPPE VERDI | |
La musique dramatique | |
Milan, Scala, | |
Milan, Scala, | |
Milan, Scala, | |
Milan, Scala, | |
Venise, La Fenice, | |
Rome, Teatro Argentina, | |
Milan, Scala, | |
Naples, San Carlo, | |
Venise, La Fenice, | |
Florence, La Pergola, | |
Londres, Her Majesty's Theatre, | |
Paris, Opéra, | |
Trieste, Teatro Grande, | |
Rome, Teatro Argentina, | |
Naples, San Carlo, | |
Trieste, Teatro Grande, | |
Venise, La Fenice, | |
Rome, Teatro Apollo, | |
Venise, La Fenice, | |
Paris, Opéra, | |
Version italienne sous le titre Giovanna de Guzman(A. Fusinato) | Parme, Teatro Regio, |
Nouvelle version : I Vespri siciliani (E. Caimi) | Milan, Scala, |
Venise, La Fenice, | |
Rimini, Teatro Nuovo, | |
Rome, Teatro Appolo, | |
Saint-Pétersbourg, Théâtre Impérial, | |
Paris, Opéra, | |
Le Caire, Opéra, | |
Milan, Scala, | |
Milan, Scala, | |
Milan, Scala, | |
Milan, Scala, | |
La musique vocale profane | |
Deux recueils de six romances ( Notturno Hymne Suona la tromba Inno delle nazioni | |
La musique vocale religieuse | |
Messe de requiem pour solistes, chœur et orchestre (Milan, Pater noster et Ave Maria Quattro Pezzi sacri (Ave Maria, | |
La musique instrumentale | |
Quatuor à cordes en mi mineur |