polyphonie
(grec poluphônia)
MUSIQUE
La polyphonie est née d'une manière spontanée d'accompagner le chant monodique en lui ajoutant une voix. Cet accompagnement prendra son indépendance mélodique et rythmique au xie s. Au siècle suivant, ainsi qu'au xiiie s., les conduits de l'école de Notre-Dame de Paris, puis les motets de l'Ars antiqua ajoutent à ces deux parties une ou deux voix supplémentaires. Au xve s., l'homogénéité de l'ensemble s'accroît en prenant appui sur la basse, dont le rôle devient déterminant. Josquin Des Prés, G. Dufay, J. Ockeghem sont les maîtres de cet art, qui utilise le procédé de l'imitation, repris par Palestrina, Victoria, Lassus. La réforme liée à la naissance du drame musical (vers 1600) transpose ce type d'écriture dans le domaine instrumental (ricercare, fugue). Cependant, la polyphonie vocale continuera à fleurir chez certains maîtres (cantates de J. S. Bach, messes de Mozart, oratorios de Händel, Mendelssohn, Honegger) ou même dans des motets ou chansons a cappella.