vanité

Composition, nature morte le plus souvent, évoquant les fins dernières de l'homme.

BEAUX-ARTS

Opposant la vie terrestre et ses richesses à la mort inéluctable et égale pour tous, la vanité associe de multiples objets symboliques évoquant le pouvoir et la puissance, les sciences et les arts, le plaisir ou la volupté à d'autres symbolisant la mort ou la fuite du temps, pour proposer une réflexion, voire lancer un avertissement. Ainsi fleurs épanouies, coquillages et coraux, perles, bijoux, objets précieux ou argent, heaumes et dagues, livres, instruments scientifiques ou de musique côtoient-ils fleurs séchées, fruits défraîchis, sabliers ou horloges, bougies éteintes ou insectes morts, pierres lézardées, crânes (souvent associés au thème de saint Jérôme dans sa cellule), etc.

La réflexion sur la vanité des choses de ce monde est ancienne (crâne d'une mosaïque de Pompéi, au revers d'un volet du Triptyque Braque [1450] de Rogier Van der Weyden, ou dans un panneau en marqueterie de Vincenzo da Verona [xve siècle]; thème de la Danse macabre); mais c'est au xviie siècle, en Hollande, notamment à Leyde à partir de 1620, que le genre se développe de façon autonome (David Bailly [1584-1657], les frères Harmen [1612-vers 1666] et Pieter [xviie siècle] van Steenwyck, Pieter Claesz, Heda, Leonard Bramer, Jan Davidsz De Heem, Paulus Potter, Gerard Dou, etc.). Il se répand en France (Philippe de Champaigne, Simon Bernard de Saint-André [1613 ou 1614-1677], Sébastien Stoskopff, Jacques Linard, etc.) ainsi qu'en Espagne (Antonío de Pereda [1611-1678], Juan de Valdés Leal).

Le thème apparaît de nouveau à partir du xixe siècle, entre-autres chez Paul Cézanne (Nature morte, crâne et chandelier, 1866-1867), Georges Braque (l'Atelier au crâne, 1938) et Pablo Picasso (Crâne, oursins et lampe sur une table, 1946 ; Vanité, id.).