hormonothérapie

Glandes endocrines
Glandes endocrines

Utilisation des hormones pour compenser un défaut de sécrétion endocrinienne ou modifier une fonction de l'organisme.

1. Compensation d'un déficit hormonal

Les hormones sont sécrétées par les glandes à sécrétion interne, dites endocrines, dont les principales sont l'hypophyse, la thyroïde, les parathyroïdes, les glandes surrénales, les glandes génitales (ovaires et testicules) et le pancréas. Les hormones utilisées pour compenser une insuffisance de sécrétion sont soit naturelles, soit obtenues par synthèse chimique ou par génie génétique.

• Le déficit en insuline, hormone dont la déficience entraîne un diabète sucré, est le plus fréquent. Il se traduit par un trouble du métabolisme des sucres. L'injection sous-cutanée d'insuline, obtenue par génie génétique, corrige ce trouble. Il s'agit d'un traitement substitutif vital.

• Le déficit en hormone thyroïdienne entraîne une hypothyroïdie marquée par une fatigue, une faiblesse musculaire, une perte des cheveux, une sécheresse de la peau et une bouffissure du visage. Chez l'enfant, il provoque des troubles de la croissance. L'administration orale de thyroxine, obtenue par synthèse, corrige ces troubles. Il s'agit d'un traitement substitutif vital.

• Le déficit en hormones surrénaliennes provoque une asthénie et une hypotension artérielle. L'hormonothérapie, en apportant les hormones manquantes (hydrocortisone et 9-alpha-fluorohydrocortisone), corrige les manifestations de cette insuffisance. Il s'agit d'un traitement substitutif vital.

• Le déficit testiculaire, qui entraîne chez l'homme une absence de puberté, une ostéoporose, un manque d'appétit sexuel et une absence de masculinisation de l'apparence physique, est corrigé par l'administration d'hormone mâle, la testostérone. Les injections de gonadotrophines stimulent la spermatogenèse si l’origine du déficit est hypophysaire.

• Le déficit ovarien, physiologique après la ménopause mais responsable chez la jeune fille et la femme en période d'activité génitale d’une aménorrhée avec stérilité, d’un déficit de féminisation et d’appétit sexuel, peut être dû à une insuffisance de développement des ovaires ou à une défaillance de la stimulation hypophysaire. Dans le premier cas, la prise d'œstrogènes et de progestérone remplace la sécrétion ovarienne et, dans le second, la prise de gonadotrophines la déclenche.

• Le déficit en hormone de croissance entraîne une petite taille mais la morphologie reste harmonieuse (nanisme harmonieux) chez l’enfant, et des troubles métaboliques chez l’adulte. Il est corrigé par l’administration d’hormone de croissance recombinante obtenue par génie génétique.

2. Modification d'une fonction de l'organisme

• Dans le cadre d'une contraception, la pilule (association d'œstrogènes et de progestérone) ou les progestatifs inhibent l'ovulation.

• Dans le traitement de la stérilité, les méthodes d'induction de l'ovulation et de la spermatogenèse font appel aux gonadotrophines hypophysaires.

• En cas de maladie hormonodépendante, on utilise des antagonistes de la stimulation hypophysaire, des œstrogènes ou des androgènes, seuls ou en association pour bloquer l’effet ou la sécrétion des hormones.

• Dans le traitement de la ménopause, l'hormonothérapie de substitution, qui consiste à remplacer la sécrétion ovarienne, réduit certains troubles causés par le déficit en œstrogènes (bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, ostéoporose), mais doit être limitée dans sa durée en raison d'effets indésirables possibles.

• Lors d'un déficit androgénique lié à l’âge (DALA), appelé parfois andropause, le traitement substitutif par administration de testostérone ou de ses équivalents (DHEA par exemple) n’est proposé que lorsque les troubles sexuels ou généraux perturbent la vie courante. Le cancer de la prostate est une contre-indication absolue. Les bénéfices sont inconstants, y compris sur la libido, alors que les effets secondaires ne sont pas négligeables.

• Dans le cadre d’une perte osseuse ou d’une ostéoporose avec hypercalcémie et hyperphosphorémie, l’injection de calcitonine (hormone sécrétée par des cellules de la thyroïde qui agit sur le métabolisme du calcium et du phosphore) peut abaisser les taux sanguins anormaux de calcium et de phosphore et diminuer la résorption osseuse.

3. Traitements anti-hormonaux

Les produits anti-hormonaux sont utilisés comme traitement adjuvant, complémentaire, dans la prise en charge de cancers hormonodépendants.

• Les antiœstrogènes, dont le prototype est le tamoxifène, bloquent la sécrétion ovarienne d’œstrogènes. Ils sont prescrits dans les cancers du sein métastasés ou récidivants, essentiellement chez les femmes qui ne sont pas encore ménopausées.

• Les inhibiteurs de l’aromatase, dont le prototype est le lestrozole, freinent la transformation de l’androstènedione en œstradiol. Ils sont prescrits en prévention des rechutes ou en accompagnement des cancers du sein chez la femme en général ménopausée.

• Les anti-androgènes, dont les prototypes sont le cyprotérone et la famille du flutamide, bloquent l’action des hormones mâles sur les cellules réceptrices. Ils sont utilisés pour freiner l’évolution d’un cancer de la prostate.

Les anti-androgènes sont également utilisés dans le traitement abusivement appelé « castration chimique », proposé aux auteurs récidivants d’agressions sexuelles ou aux malades victimes de pulsions sexuelles incontrôlables.

Tous les anti-hormonaux présentent des effets secondaires, variables, que le médecin explique au patient qu’il traite (→ éthique médicale).

Pour en savoir plus, voir l'article hormonothérapie anticancéreuse.