déhydroépiandrostérone (DHEA)
Cet article est extrait de l'ouvrage « Larousse Médical ».
Hormone sécrétée par la glande corticosurrénale à partir du cholestérol.
Cette molécule, connue depuis 1930, est un produit intermédiaire de la synthèse de certaines hormones sexuelles, aussi bien mâles (androgènes) que femelles (œstrogènes) ; on ne lui connaît par ailleurs aucune activité physiologique à part entière. Le taux sanguin de DHEA est très variable d'un individu à un autre (dans un rapport de 1 à 20), et plus important chez l'homme que chez la femme. Il est maximal chez l'adulte jeune, et diminue ensuite progressivement avec l'âge. Ce constat a conduit à s'interroger sur le bénéfice que pourrait apporter une complémentation en DHEA chez le sujet âgé.
Les expérimentations menées à cette fin ont montré que l'administration de DHEA, bien qu'elle entraîne chez la femme une augmentation de la sécrétion de testostérone et d'œstradiol, n'apporte aucun des bénéfices attendus (sur les fonctions cognitives, la sensation de bien-être ou la libido), ni chez la femme ni chez l'homme. La DHEA présente, en revanche, des effets indésirables, qui sont, chez la femme, ceux de toute hormone androgénique (acné, hirsutisme), et, chez les individus des deux sexes, une diminution du HDL cholestérol (entraînant une fragilisation du système cardiovasculaire). Elle favoriserait, en outre, les cancers dits hormonodépendants (prostate, sein).
En l'absence d'un rapport bénéfice/risque favorable démontré, cette molécule n'a à ce jour aucune indication sauf en cas d’insuffisance surrénale, pathologie où elle est en cours d’évaluation.