biome
Vaste région biogéographique s’étendant sous un même climat, comme la toundra, la forêt tropicale humide, la savane ou encore le récif corallien. Syn. : macroécosystème.
On peut distinguer dans la biosphère, à la surface des divers continents, des écosystèmes très étendus, dénommés biomes ou macro-écosystèmes. Chaque biome est associé à un type de climat particulier, et caractérisé par un type donné de végétation et de faune. Ainsi, les forêts pluvieuses tropicales, les forêts méditerranéennes ou encore les steppes tempérées correspondent à autant de biomes distincts. Bien que ce terme ne soit pas usuellement utilisé en écologie marine, il est aussi possible de distinguer un certain nombre de biomes en milieu océanique.
Il n’existe pas de méthode consensuelle pour délimiter et classer les biomes, raison pour laquelle leur nombre est très variable selon les auteurs (d’une dizaine à une centaine).
1. Les principaux biomes
1.1. Les biomes terrestres
Les forêts tropicales
À l'équateur, la douceur régulière du climat et les fortes pluies ont permis le développement d'une bande presque continue, à l'échelle du globe terrestre, de forêts humides (forêts ombrophiles) très denses et riches en espèces végétales et animales. Certaines de ces forêts équatoriales, comme la forêt amazonienne au Brésil, s'étendent jusqu'aux tropiques, c'est pourquoi on les appelle aussi « forêts tropicales ».
Dans les régions tropicales à saison sèche, on observe un autre type de forêt, la forêt tropophile.
La savane
Dans les zones des tropiques, à cause d'une saison sèche plus ou moins longue, les forêts sont souvent remplacées par de vastes formations herbeuses, les savanes. C'est en Afrique que ces paysages d'herbes (principalement des graminées) sont le mieux représentés, mais il existe également des savanes en Asie, en Amérique du Sud et en Australie. Les arbres (acacias, baobabs, eucalyptus…) sont soit pratiquement absents (savanes herbeuses), soit dispersés ou regroupés en bosquets (savanes arborées). Aux savanes font progressivement suite les déserts vers les plus hautes latitudes.
La mangrove
Sous climat tropical, des forêts littorales se développent dans la zone de balancement des marées ou à l’embouchure des fleuves : ce sont les mangroves. Baignées d’eau saumâtre pauvre en oxygène, elles sont principalement peuplées de palétuviers.
Les forêts tempérées
On distingue différents types de forêts tempérées :
– sous climat tempéré froid et humide, on trouve la forêt tempérée de conifères ;
– sous climat tempéré humide, la forêt tempérée caducifoliée mixte, formées de chênes, de hêtres, d'érables et d'autres arbres qui perdent leurs feuilles en hiver) ;
– sous climat tempéré chaud (étés chauds et secs, hivers doux), la forêt méditerranéenne ou forêt sclérophylle.
Au-dessus du tropique du Cancer, au niveau de la Méditerranée, les forêts abritent ainsi une végétation à feuilles petites et coriaces, bien adaptée à un environnement chaud, où les précipitations font défaut pendant une partie de l'année. Des formations du même type se rencontrent en Amérique du Nord (sur le littoral de la Californie), au Chili, en Afrique du Sud (dans la région du Cap) et dans le sud de l'Australie.
Les prairies tempérées
Dans certaines régions, de grandes prairies ont remplacé les forêts tempérées, comme dans le centre de l'Amérique du Nord (États-Unis, sud du Canada), ainsi qu'en Europe et en Asie (de l'Ukraine à la Sibérie).
En effet, loin des côtes et de l'effet adoucissant et humidifiant de l'océan, règne un climat tempéré de type continental, plus rude. En outre, de grandes zones de plaine sont parcourues en hiver par de l'air provenant des régions polaires et, en été, par de l'air chaud venu du sud, à l'effet desséchant. Ces conditions limitent la croissance des forêts et favorisent celle de l'herbe des prairies.
La prairie voit aussi son extension favorisée par l'action de l'homme, qui détruit la forêt pour transformer son terrain en pâturage (→ déforestation). Après l'Europe, puis l'Amérique du Nord, ce type de prairie gagne actuellement sur la forêt en Amérique du Sud. De plus, beaucoup de prairies naturelles ont été mises en culture.
Les prairies tempérées incluent les formations appelées steppes et pampa.
La forêt boréale
La taïga, immense forêt boréale, couvre sans discontinuité l'ensemble des zones subarctiques de l'Amérique et de l'Eurosibérie. Elle correspond à des climats rudes, froids et enneigés. Elle comprend surtout des conifères (pins, mélèzes, épicéas), avec quelques arbres feuillus en marge (bouleaux). Cette forêt forme un vaste anneau transcontinental, autour du pôle Nord.
La toundra
À la limite nord de la taïga, le froid et le gel permanent du sol en profondeur (pergélisol ou permafrost) empêchent la croissance des arbres : on entre dans le domaine de la toundra, formée d'herbes basses, d'arbrisseaux (bouleau nain), de mousses et de lichens. La toundra s'étend au nord du Canada, de la Russie, de la Scandinavie et, dans l'hémisphère Sud, en Terre de Feu.
1.2. Les biomes aquatiques
On distingue notamment, dans les mers et les océans, les récifs coralliens propres à certaines zones littorales des mers chaudes, les herbiers marins des zones côtières tempérées et tropicales et les zones de remontée des eaux (upwelling).
2. La distribution des biomes
La distribution des biomes n'est pas aléatoire. Elle présente une régularité, tant en altitude qu'en latitude. Les biomes se succèdent dans une zonation en altitude, depuis le fond des abysses océaniques jusqu'à la limite supérieure en altitude où la vie est possible.
On peut diviser les eaux marines en deux grandes zones ayant chacune leurs macro-écosystèmes propres : la zone profonde, dite « aphotique », où la lumière est absente en permanence, et la zone superficielle, dite « euphotique », traversée par le rayonnement solaire ; celle-ci est la seule où peuvent vivre les organismes océaniques effectuant la photosynthèse : algues marines et phytoplancton (.
En milieu terrestre, la limite extrême des forêts se situe sur les montagnes équatoriales vers 4 000 m, celle des cultures vers 4 500 m et celle des plantes vers 6 000 m dans les situations les plus favorables. L'altitude maximale atteinte par les divers biomes terrestres décroît régulièrement de l'équateur vers les pôles ; ainsi, aux moyennes latitudes de l'hémisphère Nord, celle des forêts s'abaisse vers 2 500 m.
Si les grands types de biomes présentent une zonation en latitude assez régulière de l'équateur jusqu'aux zones polaires, les surfaces couvertes varient d'un hémisphère à l'autre par suite de l'extension variable des continents et des océans.
Ainsi, les forêts tropicales sont régulièrement disposées de part et d'autre de l'équateur avec un maximum de surface dans une zone comprise entre ± 10° de latitude. Les déserts forment une ceinture continue sur les terres émergées autour du globe, à cheval sur les tropiques.
Les écosystèmes méditerranéens, présents sur les cinq continents, se rencontrent entre 30° et 45° de latitude. Les forêts caducifoliées se rencontrent aux moyennes latitudes tempérées ; elles sont quasi absentes des régions australes, où les terres émergées font défaut au-delà des 45° sud. Il en est de même de la taïga et de la toundra, qui sont des biomes propres au seul hémisphère boréal.
Il existe de façon très apparente une homologie, en altitude et en latitude, dans la répartition des biomes. Par exemple, un déplacement en altitude du bord de la Méditerranée jusqu'à un sommet du parc national du Mercantour équivaut à un déplacement, en latitude, sur plusieurs milliers de kilomètres vers le nord de l'Europe.