diamant

(bas latin diamas, -antis, croisé avec adamas, -antis, aimant)

Diamant taillé
Diamant taillé

Pierre précieuse constituée de carbone pur cristallisé, très dur mais cassant, généralement incolore et transparent, utilisé soit en joaillerie, soit dans l'industrie.

Origine

Le diamant, variété cristallisée de carbone pur, s'est formé au cours de l'ère primaire, dans des cheminées volcaniques, sous la double action de pressions très élevées (plus de 100 t/cm2) et de températures supérieures à 5 000 °C. Sa dureté exceptionnelle lui a permis de traverser les siècles, noyé dans les laves bleues de la kimberlite ou enfoui parmi les sables alluviaux d'où on l'extrait aujourd'hui.

Caractéristiques

La valeur et l'identité d'un diamant sont déterminées par quatre caractéristiques : sa masse (exprimée en carats, le carat valant 0,2 g ; la valeur d'un diamant s'exprime « au carat » ; toutefois, plus il est gros, plus son prix au carat est élevé, car les pierres de plus de un carat sont les plus rares), sa couleur (les diamants les plus recherchés sont ceux qui ne possèdent aucune trace de couleur), sa pureté (une pierre est dite pure lorsqu'un œil exercé n'y décèle, à l'examen à l'aide d'une loupe grossissant 10 fois, aucune inclusion ni aucune particularité de cristallisation) et sa taille.

Le brillant, l'éclat, le jeu de lumière d'un diamant dépendent de la finesse de sa taille. Le diamant taillé fournit de très beaux effets de lumière (feux) en raison des valeurs élevées de son indice de réfraction (2,42 contre 1,76 pour le saphir ou 1,57 pour l'émeraude) et de son pouvoir dispersif. On le taille en rose (depuis le xvie s.), en brillant (depuis le xviie s.), en poire, en marquise, en ovale, etc. De nos jours, la plupart des tailles sont de 57 facettes, parfois à degrés (taille en émeraude, en baguette…).

Certains diamants sont célèbres. Le Régent (musée du Louvre), qui fut acheté en 1717 par le duc d'Orléans, est considéré comme le plus pur d'entre eux ; sa masse est de 137 carats (27,4 g). Le Cullinan (Tour de Londres), qui fut trouvé en 1905 au Transvaal, est le plus gros du monde ; sa masse brute, avant la taille, était de 3 106 carats (621,2 g).

Utilisations

Outre son utilisation dans la joaillerie et la bijouterie, le diamant trouve de plus en plus d'applications dans l'industrie, depuis que la fabrication de pierres de synthèse (inaugurée aux États-Unis en 1953) rend ce matériau moins coûteux.

Apprécié depuis longtemps pour sa dureté, le diamant sert notamment à fabriquer des outils de coupe (miroiterie, usinage) ou des têtes de forage (industries pétrolière et minière). Il est aussi recherché aujourd'hui pour ses autres qualités (résistance à l'échauffement, très bonne conduction de la chaleur, transparence). Ainsi, dans le secteur de l'armement, le diamant sert à fabriquer des coiffes de missiles : il résiste bien à l'échauffement de la tête du missile dans l'air tout en restant transparent à l'infrarouge, à l'ultraviolet et, dans une moindre mesure, aux rayons X et aux hyperfréquences.

Sa très bonne conductibilité thermique fait aussi du diamant un outil de choix pour les machines de découpe par laser. Quant à sa résistance aux rayonnements, bien supérieure à celle du silicium, elle intéresse tout à la fois l'armée, l'industrie nucléaire, l'astronomie et la médecine nucléaire. Pour l'avenir, l'industrie des composants électroniques fonde de grands espoirs sur l'utilisation du diamant comme semi-conducteur. 

Production

La production mondiale est de l'ordre de 161 millions de carats par an, partagée entre les diamants pour la joaillerie, 90 millions de carats et les diamants industriels 71 millions de carats.

Pour les diamants de joaillerie, le Botswana vient en tête avec 32 millions de carats, devant la Russie 22 millions de carats suivie du Canada 12 millions de carats. L'Afrique du Sud vient au 6éme rang avec une production de 5,2 millions de carats. Anvers, les Émirats arabes unis, l'Inde et Tel Aviv travaillent les diamants bruts tandis que le marché des pierres polies et montées, tenu pour moitié par les États-Unis, voit la part de la Chine s'accroîtreà un rythme soutenu.

La République démocratique du Congo vient en tête pour la production des diamants industriels (22 millions de carats) devant la Russie et l'Australie (respectivement 15 et 14 millions de carats).

La production mondiale de diamants synthétiques est de l'ordre de 4 550 millions de carats par an, la Chine, avec 4 000 millions de carats venant loin devant les États-Unis (261 millions de carats) et la Russie (80 millions de carats).