coalition
(anglais coalition, du latin coalescere, s'unir, se lier)
Alliance militaire et politique conclue entre plusieurs nations contre un adversaire commun.
1. Sous Louis XIV
Sous Louis XIV, trois coalitions européennes se formèrent contre la France, réflexes de défense face aux ambitions de Louis XIV qui prétendait à l'hégémonie sur l'Europe.
1.1. Première coalition (1673-1674)
La première coalition se noua en 1673-1674, après l'invasion des provinces néerlandaises par les armées françaises pendant la guerre de Hollande : elle rassembla les Provinces-Unies, l'Empire, l'Espagne, la Lorraine et le Danemark.
1.2. Deuxième coalition (1679-1688)
La deuxième coalition se forma par suite de la politique des réunions et de provocations menée par Louis XIV de 1679 à 1688 : les Provinces-Unies, l'Angleterre, la Savoie s'allièrent en 1689-1690 avec la ligue d'Augsbourg formée en 1686 par l'empereur, des princes allemands, l'Espagne et la Suède (→ guerre de la ligue d'Augsbourg).
1.3. Troisième coalition ou Grande Alliance de La Haye (1701)
La troisième coalition ou Grande Alliance de La Haye (1701) fut provoquée par l'acceptation de Louis XIV du testament de Charles II d'Espagne en faveur du duc d'Anjou qui devint roi d'Espagne sous le nom de Philippe V : elle regroupa les Provinces-Unies, l'Angleterre, l'Empire, le Danemark et les princes allemands (→ guerre de la Succession d'Espagne).
Pour en savoir plus, voir l'article Louis XIV.
2. Révolution et premier Empire
À l'époque de la Révolution et du premier Empire, sept coalitions se formèrent contre la France.
2.1. Première coalition (1793-1797)
La première coalition (1793-1797) était formée par l'Angleterre, la Russie, la Sardaigne, l'Espagne, Naples, la Prusse, l'Autriche, l'Empire, Bade, les deux Hesse, la Toscane et le Hanovre. D'abord vaincue (Neerwinden, 18 mars 1793), la France arrêta l'invasion à Hondschoote (6 et 8 septembre) et reprit l'offensive : Wattignies (16 octobre), Wissembourg (26 décembre), Fleurus (26 juin 1794). La signature des traités de Paris (1795), de Bâle et de La Haye (16 mai), la campagne victorieuse de Bonaparte en Italie et la signature par l'Autriche du traité de Campoformio (18 octobre 1797) disloquèrent la coalition ; seule l'Angleterre resta en lutte.
Pour en savoir plus, voir l'article campagne d'Italie (1796-1797)
2.2. Deuxième coalition (1799-1802)
La deuxième coalition (1799-1802) groupa autour de l'Angleterre, les Deux-Siciles, la Turquie, la Russie et l'Autriche. Les victoires françaises de Zurich (septembre 1799), de Marengo (14 juin 1800) et de Hohenlinden (3 décembre) contraignirent l'Autriche à signer la paix de Lunéville (9 février 1801) et l'Angleterre celle d'Amiens (25 mars 1802).
2.3. Troisième coalition (1805)
La troisième coalition (1805) réunit l'Angleterre, la Russie, la Suède et l'Autriche. Les succès français d'Ulm (20 octobre) et d'Austerlitz (2 décembre) aboutirent à la paix de Presbourg avec l'Autriche (26 décembre).
2.4. Quatrième coalition (1806-1807)
La quatrième coalition (1806-1807) réunissant l'Angleterre, la Russie (battue à Eylau [8 février 1807] puis à Friedland [14 juin]) et la Prusse (vaincue à Iéna et Auerstedt [14 octobre 1806]) s'acheva par le traité de Tilsit (7-9 juillet 1807). L'Angleterre poursuivit la lutte.
2.5. Cinquième coalition (avril-octobre 1809)
La cinquième coalition (avril-octobre 1809) qui allia l'Angleterre à l'Autriche fut disloquée par la défaite des coalisés à Wagram (5-6 juillet) et par la signature de la paix de Vienne (14 octobre).
2.6. Sixième coalition (1813-1814)
La sixième coalition (1813-1814) groupa l'Angleterre, la Russie, la Prusse, l'Autriche et la Suède. La défaite en Allemagne (→ bataille de Leipzig, 16-19 octobre) et en France (1814) contraignit Napoléon Ier à abdiquer (6 avril 1814).
Pour en savoir plus, voir l'article campagne de France.
2.7. Septième coalition (mars 1815)
La septième coalition (mars 1815), prolongement de la précédente, provoquée par le retour de l'île d'Elbe, se termina par la défaite de Waterloo (→ bataille de Waterloo 18 juin) et par le second traité de Paris (20 novembre) qui ramena la France en deçà des frontières de 1789.
Pour en savoir plus, voir l'article Napoléon Ier.