traité de Campoformio (1797)
Traité signé le 18 octobre 1797 à Passariano, mais daté du bourg de Campoformio (Vénétie), entre la France et l'Autriche, et qui couronna la campagne victorieuse de Bonaparte en Italie.
Il a pour bases les préliminaires de Leoben. François II reconnaît à la France la possession des Pays-Bas espagnols et, comme empereur, lui promet, dans un article secret, les pays de la rive gauche du Rhin, au sud d'une ligne Andernach sur le Rhin, Venlo sur la Meuse. Un congrès se réunirait à Rastatt pour fixer les compensations à donner aux princes rhénans dépossédés (→ congrès de Rastatt). En Italie, l'Autriche reconnaît l'existence d'une République Cisalpine, constituée par le Milanais (ou Lombardie), que François II lui abandonne, le duché de Modène, la Romagne et les Légations enlevées au pape, les territoires de Mantoue, Crémone, Brescia, Bergame, enlevés à la République de Venise. Celle-ci est supprimée, et la majeure partie de son territoire – soit la Vénétie jusqu'à l'Adige, l'Istrie, la Dalmatie et le Frioul – donnée à l'Autriche, la France s'adjugeant Corfou et les îles Ioniennes.
Négocié et signé par Bonaparte, ratifié par le Directoire, le traité de Campoformio ne s'inspirait ni du respect du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, proclamé au début de la Révolution, ni des principes d'équilibre de la diplomatie française d'Ancien Régime ; il était conforme à la politique des trocs et au système copartageant de Frédéric II et de Joseph II. Enfin, il inaugurait une politique française nouvelle, orientée vers les affaires d'Italie. Sa conclusion valut à Bonaparte une immense popularité : c'était la paix victorieuse avec les puissances du continent. L'Angleterre seule continuait la guerre.
Pour en savoir plus, voir l'article Directoire.