IRA
sigle de Irish Republican Army, Armée républicaine irlandaise
Organisation paramilitaire nationaliste formée à partir de volontaires irlandais, lors de la proclamation de la république en janvier 1919.
L'IRA mène une guérilla contre les forces policières britanniques jusqu'en 1921. Elle se scinde après le traité de Londres (1921), une partie entrant dans la nouvelle armée de l'État libre d'Irlande, le reste manifestant son opposition à l'abandon de l'unité et de l'indépendance complète en menant une véritable guerre civile jusqu'en 1923.
Malgré la politique antianglaise de De Valera, à partir de 1932, l'IRA ne désarme pas, et elle est déclarée illégale en 1939. Plusieurs de ses leaders sont exécutés pour leur action antibritannique pendant la Seconde Guerre mondiale. À partir de 1948, l'IRA concentre de plus en plus son action sur le problème de l'Irlande du Nord.
IRA officielle et IRA provisoire
En 1969, elle se scinde en deux branches : l'IRA « officielle », condamnant le terrorisme, est dominante dans l'Éire, où elle est dirigée par Cathal Goulding ; l'IRA provisoire (provisionnal), dirigée par Sean Mac Stiofain et constituée de militants catholiques et nationalistes de l'Ulster pratique le terrorisme de manière systématique. Elle reçoit l'aide du Sinn Féin, sa branche politique. C'est elle qui anime la lutte contre l'armée britannique et organise des attentats spectaculaires aussi bien en Irlande du Nord qu'en Angleterre.
Ainsi en 1984, Margaret Thatcher échappe de justesse à un attentat, de même que son successeur, John Major, en 1991. Grâce au soutien populaire dans certains quartiers catholiques de Belfast et dans les régions rurales près de la frontière, mais aussi à l'argent du racket, aux armes et aux fonds provenant des États-Unis ainsi que de la Libye, l'IRA provisoire poursuit son action visant à forcer les Britanniques à quitter le territoire irlandais.
Renoncement à la lutte armée
Pourtant, peu à peu, la logique de la négociation semble prévaloir. S'accélérant à partir de 1993, elle amène l'IRA à proclamer un cessez-le-feu en 1994. Relancé pour quelques mois, le processus de paix marque bientôt le pas. Faute d'avancée concrète, l'IRA provisoire, qui a refusé de désarmer ses troupes, reprend sa campagne d'attentats à partir de 1996. Sous la pression du Sinn Féin et du nouveau gouvernement de Tony Blair, la plupart de ses dirigeants soutiennent l'accord de paix de Stormont (10 avril 1998) signé par Londres, Dublin ainsi que par les principaux partis d'Irlande du Nord (UUP, SDLP, Sinn Féin) à l'exception du Democratic Unionist Party (DUP) du révérend Ian Paisley. L'accord prévoit la fin du conflit et la création d'un exécutif nord-irlandais.
L'IRA provisoire procède alors au démantèlement progressif de ses arsenaux (octobre 2001, avril 2002, octobre 2003) tout en refusant d'en fournir la preuve. Alors que plusieurs crimes et délits dans lesquels elle est imputée, mettent en exergue ses activités mafieuses, l'IRA annonce, le 28 juillet 2005, son renoncement à la lutte armée.