FSM
sigle de Fédération syndicale mondiale
Organisation syndicale internationale fondée en octobre 1945 au congrès de Paris à l'initiative du Trades Union Congress (TUC) de Grande-Bretagne et des syndicats soviétiques, pour succéder à la Fédération syndicale internationale (FSI) et à l'Internationale syndicale rouge (ISR).
La FSM, dont le siège est à Prague, regroupe la quasi-totalité des syndicats du monde entier à l'exception de l'AFL des États-Unis et des syndicats chrétiens, regroupés dans la Confédération internationale des syndicats chrétiens (CISC). Bien que la majorité soit constituée par l'alliance des syndicats communistes ou communisants et du centre (CIO des États-Unis, CGT française), c'est pourtant un membre de la minorité britannique, Walter Citrine, qui est porté à la présidence, le Français Louis Saillant de la CGT.devenant secrétaire général. Avec 60 millions de syndiqués représentés, la FSM est la plus puissante organisation syndicale internationale. Pourtant, dès 1947, le conflit éclate à propos du plan Marshall condamné par la gauche communiste et une partie du centre avec Louis Saillant mais approuvé par les syndicats britanniques et scandinaves. En 1949, les confédérations de 11 pays dont le TUC de Grande-Bretagne, le CIO des États-Unis, les syndicats des Pays-Bas, de Belgique, d'Australie quittent la FSM. Le départ de son aile droite rend à la FSM une homogénéité qui tient à l'affirmation d'un syndicalisme de classe anticapitaliste dans les pays occidentaux, au soutien apporté aux luttes de libération nationale dans les pays colonisés et à la paix mais aussi et surtout au soutien aux pays du « camp socialiste », c'est-à-dire communiste. C'est pourquoi les crises qui affectent désormais la FSM sont des conséquences directes des affrontements à l'intérieur du « camp socialiste » : exclusion des syndicats yougoslaves en 1950, départ des syndicalistes chinois et albanais en 1966. De même, la condamnation en août 1968 par Louis Saillant de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie traduit l'évolution des forces progressistes d'Europe occidentale. Sous l'influence de la CGT.et de la Confederazione generale italiana del lavoro (CGIL), la FSM tente de se rénover en affirmant son indépendance à l'égard des partis communistes. Mais cette évolution est jugée insuffisante par la CGIL qui, en 1975, sort de la FSM, et par la CGT qui, de 1968 à 1986, prend ses distances avant de quitter la FSM en 1994. Au début des années 1980, la fédération rassemble plus de 206 millions d'adhérents, l'essentiel étant toutefois constitué de membres des syndicats officiels de l'URSS et des pays d'Europe de l'Est. L'effondrement du communisme en Union soviétique et en Europe de l'Est en 1989-1990, et par conséquent l'important recul des syndicats dans cette partie du monde, prive la FSM d'une grande partie de ses forces.
Au cours de la décennie 1990-2000, la FSM prend un nouveau visage : réaffirmant la validité d'un syndicalisme de classe combatif, elle n'a plus guère de confédérations adhérentes en Europe en dehors des syndicats chypriotes et apparaît de plus en plus comme l'organisation syndicale internationale des pays en voie de développement avec les syndicats de Cuba, de Libye ou du Congrès pan indien des syndicats. Mais de nombreux syndicats, bien que non adhérents à la FSM, comme les syndicats chinois, certains syndicats japonais, plusieurs syndicats de la CGT.entretiennent des relations assez étroites avec la FSM, notamment au sein de ses organisations professionnelles.