I.S.R.
sigle de Internationale syndicale rouge ou, en russe, Profintern
Organisation proche de la IIIe Internationale fondée à Moscou en juillet 1921 par les syndicalistes communistes et leurs alliés anarcho-syndicalistes.
L'Internationale syndicale rouge a l'ambition de regrouper les syndicats révolutionnaires de tous les pays. Déjà présent à l'intérieur des syndicats de la Fédération syndicale internationale (F.S.I.), ce courant syndical révolutionnaire s'était exprimé lors des conférences internationales pour la paix de Zimmerwald (1915) et de Kienthal (1916) et avait reçu une formidable impulsion de la révolution russe d'Octobre 1917. Toutefois, les syndicalistes communistes auraient souhaité demeurer au sein de la F.S.I. qui rassemblait la majorité des forces syndicales pour en faire la conquête de l'intérieur. C'est parce que cette stratégie est mise en échec que naît l'I.S.R.
Dès sa constitution, l'I.S.R. s'engage dans une politique d'action sur le terrain économique (revendications, grèves) et politique (manifestations de solidarité, journées contre la guerre, contre le colonialisme). En 1926, l'I.S.R. a vraisemblablement 7 millions d'adhérents dont 5 en U.R.S.S. Dans les pays d'économie libérale, bien que largement exposés à la répression gouvernementale et patronale du fait de leur activisme, les syndicats de l'I.S.R. imposent leur marque sur le mouvement ouvrier de nombreux pays et font émerger des militants aguerris. Mais la soumission de l'I.S.R. aux fluctuations de la politique de l'Internationale communiste et de l'État soviétique réduit son influence. Après une période de forte hostilité à l'encontre de la F.S.I. (1928-1934), l'I.S.R. se rapproche de celle-ci en raison de la montée du nazisme qui la conduit à cesser peu à peu ses activités en 1935, à prononcer sa dissolution à la fin de 1937, et, finalement, à engager ses syndicats adhérents à rejoindre la F.S.I.