- 1. Déterminant indéfini d'un groupe nominal dont il indique le genre et le nombre : Un homme passe dans la rue.
- 2. Indique l'intensité de quelque chose : C'est d'un drôle !
pronom indéfini
PRONONCIATION
Devant une voyelle ou un h muet, un se prononce nasalisé, [œ̃], comme dans brun, mais en faisant la liaison avec n : un [n] écolier ; un [n] homme.On ne fait pas d'élision ni de liaison devant un dans les cas suivants.
Quand un, n.m., désigne le chiffre ou le numéro 1 : elle habite rue du Débarcadère, au un ; j'ai le dossard numéro deux, tu as le un ; j'ai confondu le sept et le un.
Quand un, adjectif numéral, est le premier terme d'une énumération : compter de un à vingt.
Quand un est adjectif numéral et qu'on veut souligner sa valeur numérique : des intervalles de un centimètre ; une pièce de un euro ; il est près de une heure.
ORTHOGRAPHE
On écrit vingt et un, trente et un, quarante et un, etc., sans trait d'union.
On écrit : chapitre un, acte un, tome un, etc., mais on écrit généralement en toutes lettres, en tête d'un chapitre, d'un acte, etc. : Chapitre premier, Acte premier, etc.
Employé au sens de « premier » et placé après un nom, un est normalement invariable : page un ; ligne vingt et un.
recommandation :
Se conformer à cet usage dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, bien qu'on entende fréquemment dans l'expression orale familière page une, ligne vingt et une.
Comme nom masculin, un est invariable : il fait les sept comme des un.
recommandation :
Dans cet emploi, on écrit plutôt en chiffres : il fait les 7 comme des 1.
EMPLOI
D'un, suivi d'un adjectif, s'emploie dans la langue familière comme forme d'insistance (= très) : les murs sont d'un sale ! ; elle est d'un vulgaire !
Un / l'un pron.
Un ne s'emploie plus guère comme pronom que devant seul, après pas, ou avec le complément en : un seul a répondu ; pas un n'a répondu ; il en manque un.
Un qui, un que au sens de « quelqu'un qui, quelqu'un que » est aujourd'hui familier : une qui a de la chance, c'est Martine ! ; un que je ne suis pas près d'oublier, c'est bien lui !
remarque
Cet emploi était courant au xviie s. : « Un qui n'avait jamais sorti de Corinthe commençait ainsi son histoire... » (Racine). Voir aussi ci-dessous Construction.
L'un s'emploie sans complément quand on fait référence à deux choses seulement : j'ai acheté deux livres, l'un coûte vingt francs (mais : j'ai acheté plusieurs livres, l'un d'eux coûte vingt francs).
Un de / l'un de. On emploie indifféremment un de(un des, une de, une des) ou l'un de(l'un des, l'une de, l'une des) : c'est un de mes films préférés ou l'un de mes films préférés ; ce cinéaste est un des plus doués ou l'un des plus doués de sa génération.
Toutefois, avec nous, vous, eux comme complément, on emploie plus souvent l'un de : l'une de vous viendra-t-elle avec moi ? Si le complément est placé avant, dans un contexte où il n'est question que de deux choses, on emploie toujours l'un ou l'une : de deux choses l'une.
remarque
La règle qui voulait que l'on emploie un de en parlant de deux, et l'un de en parlant de plus de deux, n'est plus en usage.
L'un employé avec l'autre.
L'un de l'autre / les uns des autres. L'un (l'une)de l'autre se dit en parlant de deux choses ou de deux êtres, alors que les uns(les unes) des autres se dit de préférence en parlant de plusieurs : deux arbres espacés de trois mètres l'un de l'autre ; des arbres espacés de trois mètres les uns des autres (plutôt que l'un de l'autre, néanmoins correct).
L'un l'autre, l'un à l'autre (= mutuellement) s'emploient pour renforcer ou préciser la réciprocité : aimez-vous les uns les autres ; ils se mentent les uns aux autres (ou, avec omission de la préposition : ils se mentent les uns les autres).
recommandation :
Éviter d'employer l'un l'autre ou l'un et l'autre avec des verbes pronominaux de sens réciproque, avec lesquels ils forment pléonasme : ils se saluent (et non *ils se saluent l'un l'autre).
L'un dans l'autre (= le bon compensant le mauvais, tout compte fait) est une locution figée, toujours au singulier : ces achats ne m'ont pas coûté grand-chose l'un dans l'autre (et non *les uns dans les autres).
L'un, l'autre peuvent se joindre par et, ou, ni, à, comme, etc. : je verrai l'un et l'autre ; vous pouvez choisir l'un ou l'autre ; il ne désire ni l'un ni l'autre ; il possède l'une et l'autre maison ; il n'acceptera ni l'une ni l'autre solution. (V. aussi ci-dessous, Accord.) - Quand ces expressions sont précédées d'une préposition, celle-ci est habituellement répétée devant autre : il a parlé à l'un et à l'autre témoin ; je ne compteni sur l'un ni sur l'autre.
Toutefois, si l'on considère globalement les êtres ou les choses désignés par l'expression, on ne répète pas la préposition : dans l'un et l'autre cas, il refusera (= quel que soit le cas). - La préposition entre n'est jamais répétée : choisir entre l'un et l'autre.
L'un ou l'autre employé pronominalement ou adjectivement exprime habituellement le choix, l'alternative : il vous faut choisir entre l'une ou l'autre solution ; le gagnant sera l'un ou l'autre.
Mais l'un ou l'autre s'emploie aussi au sens indéterminé de « tel ou tel » : tu pourrais rencontrer l'un ou l'autre de tes amis ; il est souvent invité dans l'une ou l'autre famille du quartier.
V. aussi ci-dessous, Accord.
Un est employé adjectivement dans la République est une et indivisible.
CONSTRUCTION
Un, employé comme pronom avec un adjectif ou un participe attribut, se construit avec la particule de : il y en a un de cassé ; pas un seul de libre.
Pas un se construit avec ne : pas un ne sortit.
Pas un qui se construit avec le subjonctif mais n'est pas suivi de ne, sauf si le verbe de la subordonnée est pris négativement : pas un qui se soit dévoué ; il n'y a pas une maison sur dix qui ait le téléphone (= au moins neuf sont sans téléphone) ; il n'y a pas une maison sur dix qui n'ait le téléphone (= au moins neuf ont le téléphone).
ACCORD
Accord de un.
Comme adjectif numéral, un fait une au féminin : vingt et une heures ; quatre-vingt-une pages mais vingt et un mille lignes (car un se rapporte ici à mille et non à lignes).
Avec un nombre terminé par un (vingt et un, trente et un, etc.), le nom qui suit se met au pluriel : trente et un jours.
remarque
Jusqu'au XVIIe s., on l'écrivait au singulier.
Un ne se met au pluriel qu'en tant que pronom : les uns partiront, les autres resteront ; quelques-uns viendront.
L'un dans les expressions formées avec l'un, l'autre. Lorsque l'expression renvoie à deux noms féminins, l'un se met généralement au féminin : « Avez-vous rencontré ses sœurs ? - Ni l'une ni l'autre. » Si l'un des noms est au masculin, l'un reste au masculin : « Avez-vous vu son père et sa mère ? - Ni l'un ni l'autre. »
remarque
On peut toutefois trouver l'une représentant le nom féminin : ils étaient partis avec une boussole et un couteau, je n'avais ni l'une ni l'autre. Si l'expression renvoie à des adjectifs, l'un reste invariable : « Sont-ils bleus ou blancs ? – Ni l'un ni l'autre, ils sont rouges. »
Accord du verbe.
Après un des... qui. Le verbe qui suit se met généralement au pluriel : c'est un des hommes qui comptent le plus en matière de littérature ; elle est l'une des actricesfrançaises qui ont fait carrière à l'étranger.
Toutefois, le verbe peut être au singulier si l'on veut insister sur l'individualité, un ou une ayant alors la valeur de celui ou de celle : c'est une des choses qui me donne le plus de joie.
Après un de ces. Le verbe se met au pluriel : c'est un de ces hommes qui ont toujours une idée à vous proposer. - Cet exemple est à distinguer d'une phrase comme : il a observé un de ces phénomènes, qu'il a d'ailleurs décrit dans son dernier ouvrage, dans laquelle la virgule (à l'oral, une courte pause) montre que le pronom relatif a pour antécédent un et non pas phénomènes.
Après un de ceux... qui, le verbe se met au pluriel : tu es une de celles qui m'ont le plus aidé.
Mais après un de ceux-là, le verbe se met le plus souvent au singulier : c'est un de ceux-là qui m'a le plus aidé.
L'un et l'autre. Avec l'un (l'une) et l'autre (adjectif), suivi d'un nom au singulier, le verbe se met normalement au singulier : l'une et l'autre robe lui ira ; il se rendra dans l'une et l'autre ville.
On trouve toutefois le pluriel quand l'idée de conjonction, de réunion l'emporte : l'un et l'autre livre lui plairont.
Il arrive aussi que l'on trouve l'un et l'autre suivi d'un nom au pluriel ; dans ce cas, le verbe se met au pluriel : l'un et l'autre véhicules sont chenillés. - Avec l'un (l'une) et l'autre employé comme pronom, l'accord est facultatif, mais se fait le plus souvent au pluriel : l'une et l'autre ont protesté ; l'un et l'autre se dit ou se disent.
Mais le pluriel est de règle si le verbe précède : ils sont partis l'un et l'autre.
L'un ou l'autre. Avec l'un ou l'autre suivi d'un nom ou employé comme pronom, le verbe se met au singulier : l'une ou l'autre solution est envisageable ; l'un ou l'autre viendra. L'un ou l'autre est quelquefois pris dans un sens indéterminé marquant la conjonction, la réunion ; le verbe se met alors au pluriel : l'une ou l'autre de ces mauvaises habitudes finiront par te nuire.
Ni l'un ni l'autre. Ni l'un ni l'autre demande le plus souvent le verbe au singulier, mais le pluriel est possible, en particulier si l'expression est prise dans un sens collectif : ni l'un ni l'autre n'est resté ; ni l'un ni l'autre n'accepta ou n'acceptèrent ; ni l'une ni l'autre proposition ne me convient ou ne me conviennent ; ni l'un ni l'autre n'étaient français.
Ni l'un ni l'autre est toujours suivi d'un verbe au singulier quand l'un des sujets exclut manifestement l'autre : ni l'un ni l'autre ne sera élu.
Si le verbe précède, le pluriel est de règle : ils n'ont parlé ni l'un ni l'autre.
Plus d'un. → plus.
Accord du nom. Un de ces, employé familièrement au sens de « un... peu commun », « un... remarquable », est normalement suivi d'un nom au pluriel : j'ai une de ces soifs ! Toutefois, cette expression tend à perdre sa valeur partitive au profit d'une valeur intensive et emphatique et le nom qui suit se met de plus en plus souvent au singulier : il a un de ces travail ! ; Idéal du Haras, c'est un de ces cheval ! ; j'ai un de ces mal de tête ! C'est notamment le cas quand le nom a une forme du pluriel différente, pour l'oreille, de la forme du singulier, comme dans les trois exemples précédents (travail / travaux, cheval / chevaux, mal / maux).
À DÉCOUVRIR DANS L'ENCYCLOPÉDIE
Lequel de ces adverbes doit s'écrire « emment » (avec un « e ») ?