Répétition de de. Lorsque plusieurs compléments sont coordonnés ou juxtaposés, on doit en principe répéter de devant chacun de ces compléments : Aude est la sœur de Natacha, d'Alice et de Magali ; le ministère de la Jeunesse et des Sports ; il s'agit d'un rappel ou d'une mise au point. Mais la répétition ne s'impose pas dans une expression toute faite, devant plusieurs nombres ou devant un groupe considéré globalement : occupons-nous des tenants et aboutissants ; faire un emprunt de deux ou trois mille euros ; le musée des Arts et Traditions populaires ; il importe de bien comprendre et assimiler ces notions.
De... à... exprimant l'approximation : sur route, la voiture consomme de huit à neuf litres aux cent ; nous attendons de vingt à trente personnes ; cela devrait prendre de dix à quinze jours.
remarque
Dans le registre courant, en particulier à l'oral, de est souvent omis : consommer huit à neuf litres aux cent ; attendre vingt à trente personnes ; prendre dix à quinze jours.
Accord de l'adjectif après deux noms joints par de. C'est le sens qui détermine l'accord de l'adjectif : des chemisiers de cotonnade échancrés (ce sont les chemisiers qui sont échancrés) ; des chemisiers de cotonnade légère (c'est la cotonnade qui est légère).
De partitif. L'association de de et de l'article défini constitue l'article dit « partitif » (du, de la, des) : boire du vin ; fumer du tabac hollandais, des cigarettes anglaises ; lire aussi bien de la poésie que de la prose.
Devant un démonstratif, un possessif (et, d'une manière générale, devant un déterminant autre que l'article défini), de s'emploie seul, avec la valeur partitive : j'ai bu de ce champagne ; servez-nous encore de votre délicieuse terrine.
Avec un adverbe de quantité, l'emploi de de partitif précédant un nom au singulier est normal et correct: j'ai mangé beaucoup, assez, trop de chocolat.
Devant un nom au singulier précédé d'un adjectif, de employé seul avec une valeur partitive est vieux ou littéraire : j'ai de bon tabac. « Faites-nous de bonne politique et je vous ferai de bonnes finances » (baron Louis).
Accord du nom complément après de (des chefs de bureau, des hommes d'affaires). Il y a souvent hésitation dans ce cas sur l'accord en nombre du nom complément. Il n'est pas possible de donner une règle applicable à chaque cas, tout au plus des principes généraux
Le nom complément est au singulier quand il comporte l'idée d'un seul objet ou d'un seul être, ou l'idée de généralité, d'ensemble : des chefs de bureau, des voies de communication, des cours d'eau, des comités d'entreprise, des couvertures de lit, des peaux de mouton, des coups de pied, des tailleurs de pierre, des grains de raisin, etc.
Le nom complément est au pluriel quand il comporte l'idée de plusieurs objets ou de plusieurs êtres, ou quand, avec le sens qu'il a dans l'expression, il est habituellement employé au pluriel : homme d'affaires (on dit : être dans les affaires, faire des affaires), salle d'armes (on dit faire des armes = pratiquer l'escrime), pont de bateaux, état de choses, règlement de comptes, rivière de diamants, ville d'eaux, carnet d'échéances, manque d'égards, corbeille de fruits, divergence de vues, suspension d'hostilités, communauté d'idées, cotte de mailles, boutons de manchettes, chaîne de montagnes, salade d'oranges, temps de troubles, etc. .
De devant un infinitif de narration : « Et grenouilles de se plaindre » (La Fontaine). « Le géant de s'effrayer et de doubler le pas » (V. Hugo). Ce tour n'est plus employé que dans la langue littéraire.
De devant un adjectif ou un participe passé dans l'expression d'une quantité (encore un carreau de cassé). Cet emploi, naguère critiqué, est aujourd'hui admis : il y eut sept hommes de tués dans l'engagement. L'emploi de de reste néanmoins facultatif : il me reste une matinée libre (ou une matinée de libre).
Avec en remplaçant un nom, de est obligatoire : il y en a cinq de prêts ; je vous ferais bien cadeau des cinq, mais il n'y en a que trois de bons.
De / par devant le complément d'agent d'un verbe au passif (être admiré de ses collègues / par ses collègues). Dans le registre courant, c'est en général par qui introduit le complément d'agent d'un verbe au passif : nous avons été contrôlés par la douane ; elle a été engagée par le directeur. Mais de est souvent employé avec les verbes exprimant un sentiment ou un mouvement, en particulier dans le registre soutenu : il est admiré de ses collègues ; elle est très aimée de ses étudiants ; il est entré précédé d'un huissier. Dans de nombreux cas, les deux prépositions sont interchangeables : il n'est connu de personne ou par personne.
recommandation :
1. Dans le doute, on peut toujours employer par. 2.Par doit être employé avec la plupart des verbes d'action : il a été pris par l'ennemi (et non *de l'ennemi) ; les trois coureurs de tête ont été rejoints par le peloton (et non *du peloton).
Que / que de. Devant un infinitif et après c'est que, mieux que, plutôt que, on peut exprimer ou non la préposition de c'est un honneur que d'être choisi pour cette mission (ou : c'est un honneur qu'être choisi...) ; il vaut mieux entendre cela que d'être sourd (ou : qu'être sourd) ; j'ai préféré m'éclipser plutôt que d'avoir à lui serrer la main (ou : plutôt qu'avoir à lui serrer la main). Que de est néanmoins plus fréquent.
Ne faire que / ne faire que de. Ne pas confondre ces deux expressions de construction proche mais de sens distinct.
Ne faire que = ne pas cesser de. Il ne fait qu'entrer et sortir.
Je ne fais que vous le répéter.
Ne faire que de = venir tout juste de. Je ne fais que d'arriver (= je viens d'arriver).
Registre soutenu.
De ce que. Tour à éviter quand on peut employer que seulement : je m'étonne qu'il n'ait pas réussi (de préférence à : je m'étonne de ce qu'il n'ait pas réussi) ; il a profité qu'elle ne faisait pas attention (de préférence à : il a profité de ce qu'elle ne faisait pas attention).
De reprenant un pronom devant un nom : dis-m'en une, de fable ; je te passerai le mien, de couteau. Cette construction, très utilisée à l'oral comme forme d'insistance, est aujourd'hui admise dans le registre courant.
recommandation :
Dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, préférer la construction simple : dis-moi une fable ; je te passerai mon couteau.
De, du, particule onomastique (dite abusivement « nobiliaire »).
La particule de est en général omise devant un nom comptant plusieurs syllabes, sauf s'il commence par une voyelle ou un h muet : elle a lu La Rochefoucauld ; Diderot a travaillé avec d'Alembert ; voici d'Harcourt. - Si le nom ne compte qu'une seule syllabe (ou, s'il en compte deux, que la seconde est muette), la particule de n'est jamais omise : dès 1940, il rejoint de Gaulle à Londres ; il appréciait beaucoup de Mun. - Si la particule de est précédée par la préposition de, elle prend la majuscule : le débarquement de De Lattre à Saint-Tropez.
Du, des ne sont jamais omis.
L'article contracté prend la majuscule après une préposition : la poésie de Du Bellay ; le dictionnaire de Du Cange ; l'aventure de Des Grieux.
Lorsque la particule fait partie du nom (cas fréquent dans les noms d'origine flamande, où de est en fait un article), elle prend la majuscule : M.
Aristide De Waere, Charles Du Bos.
De possessif. → à
De /en pour indiquer la matière (une statue de marbre, une pipe en bois). → en
C'est ma faute / c'est de ma faute. → faute
C'est à vous de / c'est à vous à. → à
Si j'étais que de vous. → vous
De par. → par
Des plus. → plus
De le contracté en du dans un titre.