L'usine Sevelnord inaugurée à Hordain, près de Valenciennes, est la plus grande unité d'automobiles construite en France depuis vingt ans. Usine commune PSA-Fiat, elle produira 130 000 monospaces par an, qui concurrenceront la Renault-Espace sous les marques Peugeot, Citroën, Fiat ou Lancia. Sur les 2 000 salariés que compte l'entreprise, 1 200 sont d'anciens demandeurs d'emplois issus de la région.
Normandie
Basse-Normandie
1944-1994 : les cérémonies du cinquantième anniversaire du débarquement ont placé la Basse-Normandie sous les projecteurs de l'actualité. Il y avait une carte économique à jouer pour faire connaître la région et assurer sa notoriété. Dès 1982, le conseil régional et les trois conseils généraux bas-normands ont créé l'Association débarquement et batailles de Normandie 1944 (ADBN 44) pour collecter les informations sur les manifestations, produire un programme global, accueillir les vétérans et promouvoir la région à l'étranger.
Les trois départements ont réuni leurs sites militaires en un « Espace historique de la Bataille de Normandie » ; ils y ont investi 75 millions répartis au prorata de leur richesse en patrimoine. L'objectif est de passer de l'actuel tourisme de pèlerinage (les vétérans sont de plus en plus vieux et de moins en moins nombreux) à un tourisme historique.
Au cap de la Hague, la Compagnie générale des matières nucléaires (COGEMA) a mis en service une deuxième usine de retraitement de combustibles irradiés. D'une capacité de 800 tonnes par an, elle est entièrement destinée aux combustibles des centrales EDF.
Haute-Normandie
Après six ans et demi de travaux, le pont de Normandie s'ouvre à la circulation (janvier 1995), reliant les deux rives de l'estuaire de la Seine, mais aussi Le Havre et Honfleur, et encore les deux Normandies. C'est le pont des records. Record du monde des ponts à haubans : une travée centrale de 856 mètres entre deux pylônes de 215 mètres de haut. Record du coût de la réalisation aussi : prévue initialement à 1,4 milliard de francs, la facture dépasse finalement 2 milliards. La chambre de commerce et d'industrie du Havre, à qui l'ouvrage a été concédé, fait savoir que les recettes du péage ne suffiront pas à couvrir les annuités des emprunts. Les conseils généraux, donc les contribuables de Seine-Maritime et du Calvados, sont appelés en renfort. Coincé entre l'estuaire et le littoral, Le Havre attend beaucoup de cette ouverture vers la rive gauche de la Seine.
Le conflit larvé qui traînait depuis 1992 entre manutentionnaires et dockers du Havre quant à la réforme du statut et du travail de ces derniers semble réglé. La « paix sociale durable » conclue le 12 juillet permet au port autonome du Havre de retrouver progressivement le trafic qui lui échappait au profit d'Anvers ou de Rotterdam.
Le trafic du port fluvial de Rouen a été divisé par trois depuis le milieu de la décennie 70, au profit de la route ou du rail. Dans les ports du Benelux, plus de la moitié des marchandises en transit arrivent ou repartent par la voie d'eau ; à Rouen, 10 %. Sont mis en accusation le système de tour de rôle, condamné par Maastricht au nom de la concurrence, mais aussi les difficultés rencontrées par les mariniers pour s'adapter aux exigences nouvelles de la profession, et surtout l'incohérence du réseau fluvial français. Et la profession de réclamer une liaison « Seine-Est ».
Le contrat du plan 1994-1998 propose au vote du conseil régional (janvier 1994) ne prend pas en compte les dossiers importants : modernisation du réseau ferroviaire Le Havre-Paris, liaison fluviale Seine-Est...
Pays de La Loire
Nantes et Saint-Nazaire décident de construire ensemble leur avenir. La charte d'objectifs signée en mars 1994 par l'État et les collectivités locales jette les bases d'une véritable métropole de 700 000 habitants, à l'échelle européenne (une « eurocité »). Des choix stratégiques ont été faits pour les quinze ans à venir : renforcer les trois domaines d'excellence que sont le génie naval, la mécanique et l'agro-alimentaire, faire du port une porte de l'Europe sur la façade atlantique, établir un schéma d'aménagement de l'estuaire, mettre en place une liaison du type RER entre les deux villes, etc. Il ne s'agit pour l'instant que de fiançailles, mais la dynamique unitaire devant aboutir à la création d'une grande métropole océane semble désormais irréversible.