Avec 27 000 emplois et un chiffre d'affaires de 16 milliards de francs, la filière bois est une des premières industries d'Aquitaine, mais la crise économique, les dévaluations des monnaies suédoise, finlandaise, italienne et espagnole, et les importations en provenance des pays d'Europe de l'Est pratiquant des prix de dumping la font plonger dans le rouge. Cri d'alarme des forestiers qui demandent l'application de quotas pour limiter les importations.
Le Château-Latour est redevenu français. Pour 690 millions de francs, François Pinault a racheté au groupe britannique Allied Lyons ce vignoble, un des plus prestigieux du Médoc, qui produit en moyenne 350 000 bouteilles sur 60 hectares.
Auvergne
Certaines petites communes auvergnates se prennent à rêver d'un retour aux sources. Le marché national de l'eau minérale est estimé à cinq milliards de litres par an. À côté des « poids lourds », comme Volvic ou Vittel, des dizaines de marques font leur percée, ou leur retour sur le marché français. La source de Renlaigue, à Saint-Diéry (Puy-de-Dôme), est à nouveau exploitée. Les eaux de Reissières-les-Bouliès (Cantal) et de Sainte-Marguerite (Puy-de-Dôme) sont exportées aux États-Unis...
Chez Michelin, le cinquième plan social (le cinquième en dix ans) a été mis en place en 1992. Il a coûté près de 960 millions de francs. Le sixième plan social a été annoncé au comité central d'établissement le 7 mai 1993 et prévoit la suppression de 2 950 employés d'ici la fin de 1994. À Clermont-Ferrand, c'est 1 550 emplois qui disparaîtront, portant l'effectif à 15 000 salariés. Et Roger Guillot, maire (PS) de la ville, de rappeler qu'en avril 1991 François Michelin « s'était engagé à maintenir 18 000 employés sur Clermont. Force est de constater que l'on s'éloigne de cet objectif... »
Pour sa huitième édition, le Festival de poésie du Haut-Ailier a élu domicile à l'abbaye de Lavandieu, au prieuré de Lavoûte-Chilhac et à l'abbaye de Pébrac. Des textes forts, à la mesure des lieux : le public, nombreux, ne s'y est pas trompé.
Bourgogne
L'« affaire Hoover », qui secoue la Bourgogne depuis le mois de janvier 1993, montre à quel point la construction de l'Europe est difficile à réaliser. Le fabricant d'aspirateurs Hoover, filiale de l'américain Maytag, annonce en effet la fermeture de son usine de Longvic, près de Dijon (Côte-d'Or), pour le courant 1993, et son transfert à Cambuslang, près de Glasgow (Écosse). L'opération se solde par la suppression de 628 emplois sur les 704 que comptait l'usine. Des coûts salariaux 37 % inférieurs à ceux pratiqués en Bourgogne, une productivité supérieure de 25 % et diverses autres conditions imposées aux salariés écossais expliquent la décision de transfert. Si on dénonce en France ce « dumping social », les milieux travaillistes britanniques accusent leur gouvernement de faire du Royaume-Uni « l'usine à sueur de l'Europe ».
En fait, cette affaire manifeste les profondes faiblesses d'une Région de plus en plus touchée par les suppressions d'emplois. Après la restructuration annoncée par la SEITA, Philips-éclairage et le groupe Thomson, en 1985, c'est Vallourec à Montbard (Côte-d'Or) qui annonçait, quelques jours après l'affaire Hoover, la suppression de 150 à 250 postes, sans compter de nombreuses PME. Au total, c'est plus de 1 500 emplois directs qui ont été supprimés ou vont disparaître en Côte-d'Or.
Bretagne
Les nuages semblent se dissiper lentement de l'horizon brestois. Le port de commerce reprend goût à la mer. La chambre de commerce et d'industrie locale investit pour conforter le port de Brest dans sa spécialité : l'importation et le stockage de produits pour l'alimentation du bétail. Certes, le trafic global se trouve encore sous la barre des deux millions de tonnes par an, mais il progresse au détriment de Montoir et de Lorient. Les 6 000 salariés de l'arsenal militaire sont – pour l'instant – épargnés par les restructurations.
Le marasme qui touche la pêche française frappe de plein fouet l'activité de Keroman, le port de pêche de Lorient (Morbihan). Les prises sont tombées de 72 000 tonnes en 1985 à 38 000 tonnes, et Jego Quéré, le premier armement privé pour la pêche fraîche (40 % du poisson débarqué à Lorient) est menacé de dépôt de bilan. « À Saint-Malo, la compagnie Comapêche s'apprête à tirer un trait sur cinq ou six siècles de pêche à la morue.