Mode
Toutes les couleurs, toutes les folies, le vêtement prend toutes les libertés
De la carrure, des effets de manche, du noir et du blanc, des décolletés et des berthes de dentelle, des pantalons corsaires et des jupes fendues, des minirobes et des transparences, des talons aiguilles et des chapeaux de paille, des gants et des bijoux... l'actualité du vêtement suffit à créer un instant de la mode. L'impulsion bouscule la réflexion, l'invention remplace l'imitation ; entre la fringue américaine et les souvenirs des années 50 sortis du placard, les femmes affranchies et sûres d'elles se fabriquent, selon l'heure, l'humeur, le bonheur, une personnalité ou un personnage.
L'or au sommet
Le diamant en vedette, avec ses biographes et sa légende, les pierres fabuleuses, les métaux précieux... La fantaisie préfère les perles, en sautoirs ou en clips, le métal doré (taillé en feuilles, ciselé en pétales, découpé en écailles pour simuler un serpent enroulé au col ou à la taille), la galalithe, l'ambrolithe en bracelets, la plume en panache (Anneaux d'or avec diamants et rubis, Jourdan)
Artifices
L'asymétrie est un jeu de coquette ; à droite une épaule nue, à gauche une manche pudique ; à droite un genou expressif, à gauche une jupe sage... En diagonale, les couleurs font basculer les formes. Cardin est le maître de cette science exacte et difficile, qui inspire aussi Anne-Marie Beretta. Issey Miyaké. Karl Lagerfeld. Angelo Tarlazzi. (Robe jersey noir, bandes tricolores, Deville ; Ph. Campocasso)
Espagnolades
Ampleur dansante, volants superposés, franges éparpillées à l'espagnole ou à la mexicaine, les robes-bustiers déploient leur corolle, soutenue de jupons, dans des cotons et des soies aux tons exubérants. Corselet lacé, dentelles et mantilles, bijoux cascadeurs font valoir la peau bronzée, l'épaule aguichante, la gorge pigeonnante. Au pied de la mode d'été, des sandales hautes, découpées, ou bien les petites chinoises à bride, en coton, en noir et en couleur, plus populaires encore que les ballerines et présentes dans toutes les vitrines. (Robe et jupon en calicot, Salvet ; Ph. Fessi)
En résumé
La combinaison-short f remplace la chemisette froncée en bermuda. Il suffit de changer les accessoires pour l'adapter à des emplois nouveaux ; un chapeau de brousse, des bottes, une caméra au poing, elle est prête pour le safari avec un chapeau de paille et un filet, elle va à la chasse au papillon. Toujours en coton, rayée, quadrillée, dans des coloris neutres ou acidulés. (Trois-Suisses)
Longue durée
Depuis cinq ans la combinaison a fait du chemin. Universelle, unisexe, mais revue et corrigée par les stylistes, elle s'est assouplie et multipliée du même coup. En jersey de coton, en crêpe, en mousseline, en lin, en popeline, fermée au col ou dénudant les épaules sous de minces bretelles, elle figure dans tous les catalogues. Un spécialiste français du vêtement de travail en vend de toutes les couleurs aux États-Unis (Trois-Suisses)
Pluie d'été
L'imperméable est le vêlement le plus porté au nord de la Loire. On lui demande d'être léger (coton glacé ou Nylon plume taffetas), avec une fermeture pratique (des boutons-pression géants), une taille coulissée et des poignets froncés, dans des coloris aimables. En vinyle, il bénéficie de couleurs changeantes, de reflets irisés, d'une coupe plus audacieuse, d'une ornementation inattendue ; Jean-Claude de Luca a dessiné un crocodile sur le dos d'un manteau de pluie transparent. Les accessoires : chapeau, sac ou parapluie, ne sont jamais étrangers à son attrait (Imperméable bleu sur jupe bleue, Jaunet).
La robe en question
La minirobe, le bustier et la jupe, la combinaison même, autant de concurrents de la robe-robe qui dans les enquêtes sur le vêtement, tient peu de place. Pour se démarquer, lui faut de l'originalité, de l'humour ou bien du caractère : ainsi les robes chemisiers d'Yves Saint-Laurent, en soie imprimée et jupe plissée, manches longues et col cravate, qui jouent depuis longtemps les classiques avec le même succès. (Robe d'été à manches courtes, Jaunet)
La vie en rose
En piqué, en seersucker, en gabardine, en toile, le tailleur d'été tout coton est léger, bien tempéré, frais à voir et à porter. Il a ses grands noms ; Dior, Laroche, Cerruti, Cacharel, Georges Rech et ses petits prix dans les grands magasins, et partout une palette riche en nuances. jaune safran, ou paille, ou soufre ; rose layette, vert d'eau, ivoire, améthyste, aigue-marine. À l'italienne, l'ocre, l'orange, le vert pomme lui donnent un autre accent ; le blanc est sans rival. (Ensemble rose et gris, Jaunet)
En forme
Le footing au Bois, c'était hier, ou avant-hier... Aujourd'hui, pour le jogging sur les quais, pour le roller skate au Trocadéro. il faut des trainings, des sweatshirts, des shorts, des baskets. Plus vigoureux que jamais, le franglais règne au rayon des tenues de sport. Le survêtement était austère, le training est entraînant, coupé dans le molleton de coton, le jersey bouclette et l'éponge velours, couleur de mer ou couleur de verdure. (Ensembles en éponge. Tricots Alain Manoukian)
À la hauteur
Liberté des ourlets : sous le genou ou au-dessous, sous le mollet ? Limite fluctuante que les maîtres n'ont pas tranchée : court chez Courrèges et Cardin, plus long chez Philippe Venet, variable chez Saint-Laurent et Dior. Il n'y a pas de règle : simplement, entre le tissu et la forme, une concordance. Dans la rue les jupes balayeuses sont en étamine de laine ou en satinette, les minijupes en jersey, en drap, en jean. (Tailleur de voyage en flanelle. Daniel Le Bret ; Ph. Pascal Danot)
Plein soleil
Le bustier reparaît, sous le à soleil ou sous les projecteurs, soutenu par des rubans ou une bretelle en collier, accommodé à tous les goûts, avec un short, un pantalon ou une jupe. Il apparaît sous un chemisier et se glisse aussi sous un blazer. Il y a parfois là-dessous un secret de corsetière : la guêpière qui porte haut les seins et qui amenuise la taille. (Combinaison-bustier en percale imprimée, jupe froncée plongeant à l'arrière. G Laroche ; Ph. Hispard).
Un air marin
De la Baltique a soufflé un air marin sur les créations de Marc Bohan pour Dior : tailleurs en flanelle blanche rayée de marine, manteaux sans col, blazers à écusson, vareuses et pantalons, chemises à col blanc. Des bérets plats, des nattes courtes attachées d'un ruban pour faire coiffure nette ; des imprimés sur fond de vague, des rayures qui ondulent, du rouge, du bleu, du blanc, le tricolore des croisières et de la plaisance. Les collants opaques marine et les escarpins à petit talon créent le total look, en formant un socle à cette silhouette sans concession. (Dior)
Noir sur blanc
L'opposition des rayures, accentuée par la coupe en diagonale, le fourreau en jersey, ajusté et court ; la taille étroite et ceinturée sous le spencer agile en gabardine, une savante et exigeante harmonie poussée jusqu'aux détails : le canotier en paille noire et les gants en chevreau glace ; les bas blanc cassé et les sandales vernies bien cambrées, bordées d'un liséré blanc ; les clips d'oreilles or et noir, le collier-collerette en billes noires et blanches (Givenchy)
Dans le bain
Au soleil de Saint-Tropez, un slip suffit pour se baigner et pour bronzer. Plus au nord, il faut des modèles qui habillent, choisis souvent dans des tissus sophistiqués : soie dorée, jersey plissé, ottoman. Et d'autres formes : maillot drapé sur l'épaule et sur la hanche ; décolleté asymétrique, brassière à manches courtes et jupette plissée, ou plus simplement maillot de débardeur en jersey rayé et slip assorti. (Maillot noir et long manteau blanc. Emmanuelle Khanh ; Ph. Institut international du coton)
Le coton
Pantalon corsaire gainant la cuisse et le genou, pantalon flottant léger comme un sarouel, ou serré aux chevilles dans une patte boutonnée ou une boucle, cent formules ont leurs fidèles. Seul le vrai jean garde sa sobriété, ses surpiqûres, ses poches rivetées Mais la façon de le porter a changé ; aux mocassins, aux sabots succèdent les talons hauts, qui donnent à la hanche un autre galbe. (Pantalon rayé et sweatshirt, René May ; Ph. Institut international du coton)
Évolution
Éléments de base de la garde-robe, le pantalon et les tricots subissent avec lenteur des variations saisonnières Le pantalon à pinces a causé en son temps une petite révolution : s'il fait la taille fine, serrée parfois dans une ceinture corselet, il arrondit aussi les hanches. En crêpe, en fin lainage, il s'accorde pour la couleur à des tricots mousseux et tendres, à base de mohair ou de fils acryliques, tissés de mailles brillantes. (Pantalon à revers et tricots pastel, Muriel Grateau)