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La bataille du septième jour
Les journalistes ne prennent pas modèle sur Dieu : alors que le Seigneur, satisfait de sa création, se reposa le septième jour, la presse, il est vrai peu heureuse de ses ventes en semaine, se lance à la conquête du dimanche. Jusqu'à présent, seul le Journal du dimanche occupait ce créneau. Le 16 septembre 1979, le Figaro publie son édition dominicale, le Figaro dimanche, et le Monde dimanche succède au Monde aujourd'hui (mais dans son édition du samedi). Le 14 octobre, c'est au tour de France-Soir d'entrer dans la compétition avec un France-Soir dimanche. Contre-attaque du Journal du dimanche avec un supplément illustré en couleurs intitulé 7e jour. Le Progrès Magazine choisit le supplément encarté, comme Libération dont le supplément de 48 pages porte le titre de Sandwich. L'Équipe Magazine sort le samedi.
Les hommes
René Andrieux, rédacteur en chef de l'Humanité, devient directeur adjoint de même que François Hilsum.
André Audinot, député de la Somme, est nommé P-DG du Figaro et directeur de la publication. Max Clos, directeur de la rédaction du Figaro devient co-directeur. Yann Clerc est nommé directeur délégué.
Alexandre Baloud est nommé directeur de la rédaction de RTL.
Jérôme Bellay, rédacteur en chef de Radio-France, est chargé des journaux quotidiens en liaison avec Michel Tauriac, directeur adjoint de l'information.
André Célarié succède à Christian Bernadac (nommé conseiller technique du P-DG) à la rédaction en chef des journaux de TF 1.
Michèle Cotta quitte le Point pour diriger le service politique de RTL. Denis Jeambar lui succède.
René Domon succède à Pierre Rouanet au poste de rédacteur en chef du Courrier picard.
Roland Faure, ancien directeur de la rédaction de l'Aurore, remplace Jean Lefèvre à la direction de l'information de Radio-France.
Jean-Pierre Gaudard, chef du service économique de l'Humanité, démissionne.
René Guyonnet devient directeur adjoint de Groupe Express.
Jean-Francis Held quitte le Nouvel Observateur et entre à l'Express en qualité de rédacteur en chef adjoint.
Dominique Jamet, chroniqueur à l'Aurore, devient rédacteur en chef du Quotidien de Paris.
Jean-François Kahn devient rédacteur on chef des Nouvelles littéraires.
Richard Liscia est nommé rédacteur en chef de France-Soir.
Georges Mamy est nommé directeur en chef adjoint du Nouvel Observateur. Thierry Pfister quitte le Monde pour le Nouvel Observateur.
Jacques Marchand succède à Hubert Beuve-Mery à la présidence du CFPJ.
Henri Pigeat est nommé président de l'AFP.
Jacques Rigaud, conseiller d'État, est nommé administrateur délégué de la CLT.
Guy Thomas devient rédacteur en chef de la Lettre de l'Expansion.
Bruno Totvanian devient rédacteur en chef du Journal du dimanche, dont Jean Farran prend la direction.
Yvon Toussaint, ancien chef des services parisiens du Soir, est nommé rédacteur en chef.
Claude Julien est élu le 31 mai candidat du la rédaction du Monde à la succession de Jacques Fauvet.
Fébrilité
Toutes ces créations entretiennent dans les rédactions un climat de fébrilité qui marque tout le second semestre de l'année 1979. L'expérience se révèle catastrophique pour les titres qui ont choisi de paraître le dimanche ; elle semble largement positive pour ceux qui étoffent leur édition du samedi.
Le système de vente s'avère mal adapté : la majorité des points de diffusion sont fermés ; pour le marché publicitaire, qui n'est pas indéfiniment extensible, un choix s'impose, et il est dès lors fatal que tous les titres ne puissent pas bénéficier de la manne des annonceurs ; enfin, les lecteurs sont-ils disposés à un achat supplémentaire alors qu'ils sont déjà terriblement sollicités ? Un point final est mis à l'expérience le 3 janvier 1980 pour France-Soir dimanche et le 6 janvier pour le Figaro dimanche.
C'est là un échec sérieux pour le groupe Hersant dont la situation n'a cessé de se dégrader au cours de ces derniers mois. En trois ans, le Figaro a perdu quelque 50 000 lecteurs. Les ventes se sont stabilisées à 300 000 exemplaires : chiffre minimum pour un quotidien de cette importance. France-Soir connaît une descente aux enfers et à l'Aurore la situation est de plus en plus dramatique. Les pertes, pour 1979, s'élèvent à quelque 30 millions de F. La vente n'est plus que de 160 000 exemplaires, chiffre insuffisant pour intéresser les publicitaires.