Automobile
L'électronique fait une entrée remarquée au 65e Salon de Paris
Le succès exceptionnel du 65e Salon de l'auto (5-15 octobre 1978), le maintien d'une prospérité industrielle qui semble défier les difficultés conjoncturelles et la permanence d'une vive concurrence technique riche de progrès pratiques caractérisent un climat automobile particulièrement encourageant.
Innovations
Le Salon n'ayant plus lieu désormais que tous les deux ans ne pouvait que rassembler un nombre important de véritables nouveautés. Aussi a-t-on trouvé celles-ci aussi bien sur les stands des constructeurs français que sur ceux des grands importateurs.
L'innovation technique majeure aura été l'utilisation de l'électron que pour le fonctionnement de modèles de grande diffusion. Par exemple, les nouvelles voitures Citroën Visa Spécial et Visa Club sont dotées de l'allumage électronique intégral. Il s'agit d'un système à calculateur électronique d'avance qui fonctionne sans liaison mécanique avec le moteur. Il a l'avantage d'éviter toute perte d'énergie, résultat particulièrement appréciable sur un groupe propulseur de petite cylindrée. Le calculateur électronique, informé par les capteurs, détermine le moment où l'étincelle doit se produire en fonction des données instantanées de la vitesse de rotation-moteur et de la dépression dans la tubulure d'admission. Il assure simultanément à la bobine le courant primaire nécessaire pour produire au secondaire une haute énergie constante distribuée aux bougies.
Le moteur de la Citroën Visa Spécial et de la Visa Club est un deux-cylindres à plat opposés, en alliage d'aluminium, refroidis par air. Sa consommation est de 5 litres au 100 km avec conduite économique et 7 litres en conduite sportive sur route sinueuse.
Dans ce cas, l'allumage électronique est à la base d'un véritable progrès, dans la mesure où il permet de tirer le maximum d'énergie d'un moteur donné.
Ordinateur
Sur la Simca Horizon SX, modèle supplémentaire de la gamme Horizon chez Chrysler-Simca (qui portera le nom de Talbot), apparaissent l'ordinateur de bord à base d'électronique et le programmateur de vitesses.
Cet ordinateur de bord, placé devant les yeux du conducteur, peut restituer à ce dernier, lorsqu'il appuie sur le bouton adéquat, soit le temps écoulé depuis le départ, soit le kilométrage parcouru, la moyenne horaire générale, la consommation globale, la consommation moyenne pour 100 km.
Il constitue donc une aide à la conduite, indépendante du fonctionnement du véhicule. Quant au programmateur de vitesses qui équipe le modèle Horizon SX et la nouvelle Simca-Chrysler 1309 SX, il permet de maintenir automatiquement la vitesse constante sélectionnée par le conducteur. Exemple : 125 km/h sur autoroute. Après un freinage ou une accélération, la voiture reprend automatiquement la vitesse sélectionnée figurant en mémoire. Ce système utilisé sur de longs parcours libère l'automobiliste de la surveillance de son indicateur de vitesse.
Les applications pratiques de l'électronique sur les équipements automobiles — et, notamment, la carburation, la lutte contre la pollution par les gaz d'échappement, l'économie d'énergie et la sécurité — vont permettre une utilisation encore plus fiable, à défaut des vitesses élevées prohibées.
Chez Peugeot, où les affaires sont bonnes et où l'absorption successive, au niveau stratégique, de Citroën et de Chrysler-Simca Europe exigeait une grande maîtrise de coordination, aucun modèle vraiment nouveau au Salon de Paris. La nouvelle 104 S comporte un moteur de coupé ZS (XW 3S de 6 CV fiscaux et 66 CV DIN), dans une carrosserie de berline 104 GL enjolivée intérieurement et extérieurement. Mais Peugeot devait présenter, en février 1979, au Salon de Genève son modèle 604 Diesel Turbo. Il utilise non plus le moteur six cylindres habituel, mais le moteur quatre cylindres de la 504 Diesel, de 2 304 cm3, auquel l'adjonction d'un turbo compresseur Garett entraîné par les gaz d'échappement procure une puissance de 80 CV DIN et une vitesse de pointe de 157 km/h, avec une boîte à cinq vitesses (8 CV fiscaux seulement).
Sécurité
Quant à Renault, si l'on excepte la R5 Turbo, destinée uniquement à une utilisation future en rallye et dont le moteur était absent au Salon, la nouveauté était constituée par le modèle R 30 TX, qui a reçu le Grand Prix de la sécurité de la part de l'Association française de la presse de l'automobile. Le six-cylindres habituel de 2 664 cm3 est alimenté par une injection mécanique Bosch qui lui permet de développer 142 CV DIN au lieu de 128 pour la R 30 TS. La vitesse de pointe dépasse 185 km/h. Et l'agrément de ce modèle sur le réseau français est sa réserve de puissance, son confort et sa tenue de route.