Parmi les adjudications les plus remarquables, deux tableaux ont curieusement atteint le même jour (28 mars 1979) exactement le même montant : 1 700 000 F, pour des œuvres pourtant bien différentes : un Massacre des innocents de Pierre Bruegel (ou son fils ?) et un aimable libertinage de Fragonard : Le lever.
– École italienne du XVIIe, Christ aux outrages : 4 000 F, Lyon, 10-IV-79.
– Carel von Falens, Château : 40 000 F, palais d'Orsay, 24-IV-79.
– David de Heem, Fleurs et fruits : 190 000 F, palais d'Orsay, 28-III-79.
– Hubert Robert, Le Colisée : 160 000 F, Drouot, 25-IV-79.
– Mignard, Fête de Flore et Bacchanale, 2 toiles : 125 000 F, Drouot, 27-IV-79.
– Oudry, Chien assis, 1728 : 330 000 F, palais d'Orsay, 28-III-79.
– Greuze, Portrait du graveur J.-G. Wille : 105 000 F, palais d'Orsay, 23-III-79.
– Van der Helst, Homme au chapeau : 40 000 F, Drouot, 3-IV-79.
– Van der Meulen, Le siège de Vienne : 26 000 F, Versailles, 18-II-79.
– Van Es, Nature morte au plat de fraises : 175 000 F, Orléans, 13-V-79.
– Van Kessel, Nature morte, cuivre : 190 000 F, Drouot, 19-II-79.
– Watteau de Lille, Divertissement dans un parc : 108 000 F, Drouot, 25-IV-79.
– Boucher, Dessin à la pierre noire : 16 000 F, Versailles, 17-XII-78.
– Saint-Aubin, Jeune femme en bonnet : 72 000 F, Drouot, 3-IV-79.
– Ingres, Portrait à la mine de plomb : 220 000 F, Drouot, 3-IV-79.
– Van Goyen, Dessin à la pierre noire : 39 000 F, Drouot, 3-IV-79.
Estampes, gravures et lithos
– Bellmer, Incendie de Marseille, pointe sèche : 1 300 F, Cannes, 20-IV-79.
– Braque, Eau-forte 1958 : 7 100 F, Enghien, 18-II-79.
– Carzou, Le jardin d'église, litho couleurs : 1 050 F, Cannes, 20-IV-79.
– Chagall, Vision de Paris, litho : 2 300 F, Lyon, 10-IV-79.
– Dali, Le cheval, pointe sèche et litho : 1 750 F, Drouot, 9-II-79.
– Demarteau, d'après Boucher, in-4 : 5 500 F, Drouot, 9-XII-78.
– Dunoyer de Segonzac, eau-forte : 20 000 F, Enghien, 18-II-79.
– Laboureur, Tir forain 1920 : 6 000 F, Drouot, 9-II-79.
– Renoir, Le chapeau épinglé, eau-forte in-12 : 2 550 F, La Flèche, 1-IV-79.
– Steinlen, À la Bodinière, affiche litho 1894 : 4 200 F, Drouot, 23-IV-79.
– Toulouse-Lautrec, Le divan japonais, affiche litho : 21 500 F, Enghien, 18-II-79.
– Villon, Odalisque, aquatinte : 3 800 F, Fécamp, 10-XII-78.
Tableaux et dessins modernes
Un renouveau d'activité s'est manifesté en début d'année sur le marché de la peinture moderne. Le dégel s'est amorcé à Londres avec les grandes ventes du printemps 1979 où les impressionnistes ont fait une remontée. impressionnante, ainsi que des vedettes de la peinture contemporaine telles qu'Yves Klein, Karel Appel, Christo, Fontana, Foujita, Manessier, Poliakoff qui ont retrouvé ou dépassé leur cote d'« avant la crise ».
Autre signe favorable, le nombre des tableaux ravalés, c'est-à-dire restitués aux vendeurs faute d'enchères suffisantes, est en très nette diminution : 20 % seulement de rachats contre 50 % en 1977. Malgré ce renouveau d'intérêt, il ne faut pas oublier que, compte tenu de l'érosion monétaire, de nombreux peintres tels que Kisling, Marquet, Utrillo ou Pissarro n'ont pas retrouvé les hauts niveaux qu'ils avaient atteints en 1974, en pleine période de spéculation. Un des effets salutaires de la crise est d'avoir assaini et assagi le marché de la peinture moderne, en ramenant certaines oeuvres surpayées à des niveaux plus raisonnables. Les acheteurs s'attachent désormais davantage aux qualités réelles des œuvres qu'aux seules signatures de leurs auteurs.
– Delpy, La charrette : 5 800 F, Drouot, 20-IV-79.
– Derain, Tête de femme : 10 500 F, Drouot, 9-IV-79.
– Raoul Dufy, L'orchestre : 120 000 F, Drouot, 15-III-79.
– Dupré, Le troupeau à la mare : 21 000 F, palais d'Orsay, 13-XII-78.
– Foujita, Portrait d'Anna de Noailles : 360 000 F, Drouot, 6-IV-79.
– Jongking, Retour de pêche : 39 000 F, palais d'Orsay, 8-XII-78.