Les Japonais ont vendu au total 49 861 voitures en France, soit un peu moins que l'année précédente (51 061). Ainsi ne peut-on pas parler de véritable menace, au stade présent, sur le marché français, qui reste très largement orienté vers les modèles offrant de très bonnes qualités de tenue de route et de confort.

La situation financière des constructeurs français s'est améliorée. Ainsi le groupe Peugeot-Citroën a-t-il pu rembourser à l'État le prêt d'un milliard qui lui avait été consenti au moment des graves difficultés enregistrées par Citroën (Journal de l'année 1974-75), dont les chiffres de production et de vente sont considérés en 1978 comme excellents.

Le nombre et les qualités des nouveaux modèles présentés à la fin de l'année 1977 et au cours du premier semestre 1978 : Simca Horizon, Peugeot 305, Renault 5 automatique, Renault 18, CX 2 500, etc., attestent d'ailleurs la vitalité de l'industrie automobile. Sans doute les constructeurs français ont-ils conscience qu'une activité consacrée pour 52 % à l'exportation peut présenter un certain caractère de fragilité, souvent indépendant de nos actions propres Mais, dans un marché de libre concurrence comme le marché intérieur français, il demeure symptomatique que le taux de pénétration des marques étrangères reste stable, avec même une légère régression (22,17 % au lieu de 25,28 % en 1976).

Le rapport qualité-prix des voitures françaises est particulièrement compétitif.

Commerce extérieur

Le secteur automobile a battu en 1977 ses précédents records, tant pour l'exportation que pour le solde du commerce extérieur. D'une année à l'autre, les exportations ont progressé de près de 22 %, dépassant la cote des 42 milliards de francs. Dans le même temps, les importations n'ont augmenté que de 13,5 % pour atteindre 21,4 milliards, soit sensiblement la moitié du chiffre des exportations.

Le solde du commerce extérieur s'est donc amélioré, passant de 15,8 milliards en 1976 à 20,8 milliards en 1977 (+ 31,6 %). Les sorties nettes de devises pour l'achat de pétrole s'étant élevées en 1977 à environ 10 milliards de F au titre de la consommation-auto, il reste encore au bénéfice de l'automobile un solde positif de 10,8 milliards de F. Sans cette contribution, le déficit global de la balance du commerce extérieur aurait presque doublé. En 1977, la contribution des exportations du secteur automobile à l'ensemble des exportations françaises atteint un nouveau record : 13,6 % du total (contre 12,9 % en 1976 et 8,9 % en 1967).

En sept ans, les exportations, les importations et le solde export-import du secteur automobile, exprimés en monnaie constante, ont sensiblement doublé, ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de 10 % environ, alors que le PIB augmentait en moyenne, dans le même temps, de moins de 5 % l'an. Les exportations du secteur automobile ont donc servi de locomotive à la croissance économique générale depuis le début de la présente décennie.

Aérospatiale

Percée mondiale de l'Airbus et ventes militaires records

La percée de l'Airbus aux États-Unis est l'événement le plus spectaculaire des six premiers mois de 1978, avec la perspective du lancement de principe, envisagé en juillet, d'une nouvelle version raccourcie, allégée et améliorée de l'avion européen : l'A 300 B10.

Commandes

Après quatre mois (décembre 1977 à mars 1978) d'essais intensifs, effectués avec quatre Airbus A 300 B4 mis à la disposition d'Eastern Airlines, le président de cette très importante compagnie intérieure US, l'ancien astronaute Frank Borman, obtient, le 21 mars, de son conseil d'administration l'autorisation d'acheter ferme 19 Airbus de même type, d'acquérir à terme les 4 avions en essais, et de prendre option sur 9 autres appareils de même type, plus 25 A 300 B10. Soit au total 57 appareils. La seule commande des 23 premiers Airbus A 300 B4 s'élève, rechanges comprises, à 778 millions de dollars (3,6 milliards de F) et s'étend sur cinq années, 3 avions étant livrables en 1978, et 4 par an ensuite.

Du même coup, le carnet de commandes d'Airbus Industrie bondit à 138 appareils (dont 97 commandés ferme) de type A 300 B2/B4 plus les 25 options B10. En un an, le groupement européen aura vendu ferme une soixantaine d'avions et placé 45 nouve les options ; mais on s'attend au lancement par Boeing d'un avion concurrent de l'A 300 B10, le B 767, légèrement plus petit (de 180 à 200 places contre 200 à 220) et au choix de cet appareil par plusieurs grandes compagnies ; Airbus Industrie est cependant assuré déjà d'obtenir l'appui de plusieurs compagnies européennes (dont la Lufthansa).