D'un exercice sur l'autre, la mécanique demeure tributaire pour ses ventes à l'extérieur des mêmes courants commerciaux, à l'exception de celui à destination des pays du bloc sino-soviétique, dont la part dans le total des exportations est tombée de 14,5 % à 9,4 %, c'est-à-dire à son niveau d'avant 1975. En revanche, les relations commerciales avec les pays producteurs de pétrole ont encore progressé : 22 % au total des ventes de la mécanique, contre 20 % en 1976 (elles sont deux fois plus importantes qu'avant 1973). Cette tendance se confirmera-t-elle dans les années à venir, compte tenu de la relative stagnation des prix des hydrocarbures depuis trois ans ?

La machine-outil, secteur clé s'il en est, ne paraît pas devoir de sitôt sortir de l'ornière où elle se trouve. Pour elle, 1977 a encore été une année noire, même si le bilan qu'elle présente est, tout compte fait, moins mauvais que celui des exercices précédents : en France, les ventes de machines-outils ont fléchi d'un tiers. Ce recul a notamment entraîné une forte diminution des importations (– 37 %). Au total, le déficit commercial de ce secteur a été ramené de 360 millions de F à 83 millions de F.

Financement

En 1976, les pouvoirs publics s'étaient — une fois de plus — préoccupés d'aider la machine-outil, afin que ce secteur parvienne, à terme, à équilibrer ses achats et ses ventes à l'extérieur (Journal de l'année 1976-77). Le but de la sollicitude de l'État était de favoriser le rapprochement d'entreprises — sans aller jusqu'à la fusion — afin de leur permettre une pénétration plus grande sur les marchés extérieurs. L'État devait faciliter — par des aides au financement notamment — de telles collaborations connues sous le nom de contrats de croissance. À la fin de 1977, un seul de ces contrats avait été signé (Feutrier et CIT-Alcatel). La constitution de la Sofimo (Société de financement de la machine-outil), dont le financement initial est assuré par des crédits de l'État (20 millions de F) et de l'IDI (20 millions de F), est annoncée en 1977.

Enfin, les mesures prises par la CEE pour protéger la sidérurgie de l'Europe des Neuf inquiètent les fabricants français de machines-outils et plus généralement toutes les firmes de la mécanique.

Automobile

Un secteur en pleine vitalité

Jamais l'industrie automobile française n'avait fabriqué autant de véhicules qu'en 1977, malgré les difficultés portant sur d'autres secteurs économiques : 3 507 881 unités, dont 3092 439 voitures particulières et commerciales et 3 165 autocars et autobus. Plus de la moitié (52 % de cette production) a été exportée, soit 1 621 077 unités. Aux voitures immatriculées en France (1484 472), il s'est ajouté 422 518 voitures neuves étrangères (22,15 %), soit 1 906 990 immatriculations pendant l'année 1977. Outre la fabrication, dans les usines françaises, de 3 507 881 véhicules, la Chambre syndicale des constructeurs a signalé que la production de petites collections atteignait le total de 497 844 véhicules.

Parallèlement, les préfectures ont enregistré la vente et la réimmatriculation de 3977 895 voitures d'occasion. Le courant d'affaires dû à l'automobile est donc plus important que jamais.

Le parc automobile se compose, au 1er janvier 1978, de 19 260 000 véhicules, dont 16 960 350 voitures.

Équipement

Les statistiques de l'INSEE soulignent qu'en 1977 65,3 % des ménages français disposent d'une voiture, c'est-à-dire moins qu'en Italie (68 %) et en Belgique (67,7 %), mais plus qu'en RFA (61 %) et dans tous les autres pays de la CEE.

En outre, plus d'un ménage français sur sept dispose de deux voitures, soit 14,5 % de l'ensemble. Sur 100 voitures vendues (neuves ou d'occasion), 86 représentent un renouvellement lorsque le ménage ne possède qu'une voiture, et 54 quand il s'agit de la seconde voiture.

Le seul infléchissement de la courbe ascendante traduisant le taux d'équipement automobile des ménages a été constaté en 1971, c'est-à-dire avant la crise mondiale du pétrole. Depuis 1971, la progression a repris à un rythme qui n'a pas manqué de surprendre les professionnels eux-mêmes.

Importations

Quant aux marques étrangères vendues en France, le groupe Ford demeure en tête, avec une progression de 23 % sur 1976, devant Fiat qui a régressé de 4,5 %.