Au reste, plus généralement, c'est l'évolution des échanges avec l'extérieur qui a pesé sur l'essor de la production. La raison ? La croissance très forte des achats à l'étranger. Leur montant total (33,60 milliards de F) s'est accru de + 30,5 % ; les ventes à l'étranger (44 milliards de F) ont maintenu un rythme très satisfaisant de croissance : 16 %.

Le taux de couverture des ventes par rapport aux achats est de 130 %. L'excédent dégagé (10 milliards de F) est à rapprocher du déficit commercial total en France (20 milliards de F). Autre remarque : la mécanique a vendu à l'étranger 44 % de sa production (42 % en 1975 et 21 % en 1966). Elle est sur le bon chemin.

Débouchés

La redistribution des courants des échanges internationaux, déjà notée depuis trois ou quatre ans, s'est confirmée : la mécanique (comme nombre d'autres industries) a accru ses débouchés vers les pays producteurs de pétrole et de matières premières et vers ceux du bloc sino-soviétique. En revanche, ses ventes traditionnelles aux pays d'un niveau industriel comparable au sien ont un moindre poids.

La progression des exportations est particulièrement forte pour : les matériels sidérurgiques et de fonderie (+ 93 %) ; les machines et turbines thermiques (+ 66 %) ; les compresseurs (+ 62 %) ; les moteurs thermiques (+ 55 %) ; les tracteurs agricoles (+ 33 %).

On note une dégradation des ventes à l'étranger pour le machinisme agricole (sauf les tracteurs), – 7 % ; le matériel de soudage, – 7 % ; le matériel pour les industries textiles, – 6 %, la machine-outil, – 5 %.

Machine-outil

La situation de l'industrie de la machine-outil a de nouveau été examinée, le 12 janvier 1977, par le Comité interministériel de politique économique et sociale. Un an auparavant (Journal de l'année 1975-76), les pouvoirs publics avaient présenté un plan machine-outil, afin que ce secteur parvienne, à terme, à équilibrer les achats et les ventes. Les résultats sont restés insuffisants.

Les préoccupations des pouvoirs publics étaient, cette fois, plus conjoncturelles ; « la machine-outil craque », disait-on au début de l'hiver de 1976. De nombreuses entreprises (les effectifs ont diminué de 15 % en 3 ans et l'endettement est pratiquement égal au chiffre d'affaires) ont vu leurs difficultés s'aggraver considérablement au cours des derniers mois de 1976, en raison de la stagnation des investissements.

Afin d'éviter une nouvelle dégradation, l'État a décidé de porter à 90 % le taux de sa prise en charge de l'indemnisation du chômage partiel, pour une période de trois mois, renouvelable une fois.

L'idée de constituer de grands groupes autour des entreprises les plus importantes a été abandonnée. Les entreprises moyennes occupant des créneaux sont mieux placées pour réussir que les grandes entreprises polyvalentes. Les pouvoirs publics faciliteront la mise en place de structures souples, qui, en permettant une collaboration entre plusieurs constructeurs, conduiront à une meilleure pénétration des marchés étrangers. Les projets allant dans ce sens devraient être présentés avant le début de l'été 1977 ; ils devraient donner lieu à des contrats de croissance entre l'État et les entreprises concernées.

Illustration des difficultés du secteur : le 22 mars 1977, le groupe américain Case Tenneco entre dans la firme française Poclain, premier producteur européen de pelles hydrauliques, en prenant une participation de 40 % du capital, le reste étant réparti entre un consortium (Renault, Peugeot, le Crédit Lyonnais et le Crédit du Nord, notamment) et des membres de la famille Bataille, fondatrice de la firme.

Automobile

Encore une année faste

Paradoxes : au moment même où le président Carter, relançant le spectre de la crise de l'énergie, annonce la fin de la « belle Américaine » et de l'âge d'or de l'automobile, tous les grands constructeurs, dans le monde entier, pavoisent. En augmentant de 5 600 000 unités en 1976, la production mondiale dépasse les 38 millions de voitures particulières, soit un accroissement de 16,3 %.