Pour familiariser les enfants avec les mathématiques, on ajoute aux apprentissages traditionnels (nombres) des activités concrètes (allant jusqu'à des exercices manuels ou corporels).

Deux innovations prudentes sont confirmées : la création de comités de parents dans les écoles (mais dont le rôle se limiterait pour l'essentiel aux activités parascolaires) et une concertation entre les maîtres, et entre ceux-ci et les parents, le psychologue scolaire et les rééducateurs, pour examiner le cas des élèves en difficulté.

Collèges

Les trois filières dans le premier cycle secondaire seraient supprimées. Tous les élèves suivront pendant quatre ans les mêmes disciplines (français, langue étrangère, mathématiques, sciences humaines et économiques, sciences physiques et naturelles, éducation physique, artistique, manuelle et technique). Les deux dernières années, ils devront choisir au moins une option qui pourra être de caractère professionnel). Mais les classes des collèges ne seront pas formées en fonction des options.

Des aménagements pourront être apportés au système par les enseignants et les chefs d'établissement, après consultation des familles : allégements de programme, activités le soutien par matière en plus de l'horaire normal pour les élèves en difficulté, enseignement d'approfondissement pour les autres. Les classes pourront être regroupées ou au contraire divisées en groupes plus restreints.

Ces dispositions vont dans le sens d'une individualisation de l'enseignement. D'autres, toutefois, risquent d'aboutir au maintien des filières que le projet prétend abolir : après la fin de la classe de cinquième, certains élèves pourront être orientés vers des classes préparatoires à l'enseignement technique et rattachées aux futurs lycées d'enseignement professionnel. Ainsi, si tous les enfants doivent normalement achever les quatre années de premier cycle, tous ne le feront pas dans les mêmes conditions.

Lycées

L'organisation des deux voies offertes aux élèves commence à se préciser :
– dans les lycées d'enseignement professionnel (les actuels collèges d'enseignement technique), les études durent deux ans et aboutissent soit à un certificat d'aptitude professionnelle (CAP), soit à un brevet d'études professionnelles (BEP) ;
– pour les lycées d'enseignement général et technique (actuels lycées), les transformations sont plus importantes. Pendant deux ans (cycle de détermination), les élèves suivront un tronc commun (français, une langue vivante, mathématiques, sciences humaines et économiques, sciences physiques et naturelles, éducation physique) et des options librement choisies : en seconde, elles porteront sur d'autres matières que celles du tronc commun. S'y ajouteront, en première, les mathématiques et les sciences physiques.

En terminale, seules la philosophie et l'éducation physique sont obligatoires. Toutes les autres matières sont optionnelles. Cela doit contribuer à donner plus de liberté de choix aux élèves ; ceux-ci doivent aussi être mieux tenus au courant de leurs résultats et de leurs progrès, afin de faire une sorte d'autoévaluation.

Pour obtenir le baccalauréat, les élèves doivent subir deux contrôles : l'un à la fin de la première (nécessaire pour être admis en terminale), l'autre à la fin de la terminale. Le baccalauréat de technicien est supprimé : le baccalauréat peut comporter une mention professionnelle en fonction des options suivies par l'élève.

Ces précisions ne désarment pas les oppositions : le Syndicat national des enseignants du second degré, qui réunit la majorité des professeurs, et le syndicat CGT des collèges techniques organisent des grèves de protestation le 7 mai. En fait, le conflit n'est que remis.

Maternelles : classes surchargées et manque d'enseignants

La rentrée scolaire commence par un conflit : une grève d'un type assez nouveau. Le puissant Syndicat national des instituteurs (SNI) menace, le 10 septembre 1975, de demander à ses adhérents de ne pas accepter dans les écoles maternelles plus de 35 enfants par classe, les derniers arrivés étant inscrits sur une liste d'attente. Cela risque de toucher beaucoup de parents, les trois quarts environ des classes maternelles comptant plus de 35 inscrits. Le SNI évalue à 8 500 le nombre de postes d'instituteurs qu'il faut créer pour ramener à 35 l'effectif maximal des classes, mais se dit prêt à discuter un calendrier.