Pourtant, pour la première fois la RFA s'est aventurée, encore timidement il est vrai, sur la voie du contrôle des changes. Dès la fin de juin 1972, à la suite de la décision de Londres de laisser flotter la livre et d'un afflux massif de dollars, Bonn prend une série de mesures visant à réduire les liquidités monétaires et à réglementer la circulation des capitaux. En désaccord avec ses collègues, Karl Schiller, ministre de l'Économie, démissionne du gouvernement le 7 juillet et, peu après, quitte les rangs du SPD.
Le répit espéré n'ayant pas été obtenu, le nouveau responsable de l'économie et des finances, Helmut Schmidt, annonce, fin octobre, un plan de stabilité en quinze points. Pour l'essentiel, ce programme prévoit des restrictions budgétaires et une limitation du crédit. Mais, bien qu'en janvier 1973 le taux d'escompte soit porté à 5 %, le succès du plan est compromis par l'entrée massive de dollars en RFA dans les mois qui suivent. Au cours du premier trimestre de l'année, la spéculation sur le mark prend des proportions alarmantes : dans la seule journée du 9 février, la Bundesbank doit racheter 2 milliards de dollars.
Pour faire face à la situation, Bonn se résout à instituer un véritable contrôle des changes : les placements étrangers en RFA sont soumis à autorisation, de même que les emprunts allemands à l'étranger. Après la dévaluation du dollar, le 13 février, le gouvernement fédéral lance, le 17, un plan contre l'inflation prévoyant diverses taxes, une majoration de l'impôt sur les revenus élevés et l'émission d'un grand emprunt de 4 milliards de marks.
Si ces mesures parviennent à éponger une partie des liquidités monétaires, elles sont en revanche tout à fait inopérantes pour briser le cycle infernal de la spéculation. Le dollar continuant de fléchir, les pays de la Communauté, à l'exception de la Grande-Bretagne et de l'Italie, se résignent en mars à un flottement concerté de leurs monnaies vis-à-vis de la devise américaine. En même temps, le deutsche Mark est réévalué de 3 %.
Le thème de la lutte contre l'inflation n'en reste pas moins d'actualité : en mai, le gouvernement élargit les mesures fiscales décidées en février, impose une taxe de 11 % sur les nouveaux investissements et pratique des coupes sombres dans les dépenses publiques.
Mais la crise monétaire compromet une fois de plus la politique anti-inflationniste du gouvernement allemand. Pour éviter de sortir du serpent communautaire, Bonn se voit forcé, le 29 juin 1973, de réévaluer le DM de 5,5 %. C'est la quatrième fois en quatre ans.
Ostpolitik
La ratification, au printemps, des traités de Moscou et de Varsovie lève l'hypothèque qui pesait sur les pourparlers avec la RDA en vue de la conclusion d'un traité réglementant les relations entre les deux États allemands. Des négociations officielles s'engagent en août. Elles s'achèvent quelques jours avant les élections de novembre. Le traité, signé le 21 décembre à Berlin-Est, organise des relations de bon voisinage entre la RFA et la RDA, et prévoit l'échange de représentants permanents entre les deux États, qui vont désormais pouvoir présenter leur candidature aux Nations-unies.
Poursuivant sa politique de normalisation des relations avec les pays de l'Europe de l'Est, Bonn s'efforce de parvenir avec Prague à un accord proclamant la nullité de l'accord de Munich de 1938. Malgré un assouplissement de la position tchécoslovaque, les conversations piétinent pendant plusieurs mois et les négociations officielles ne s'ouvrent que le 7 mai, quelques jours avant l'arrivée à Bonn de L. Brejnev. Elles se terminent le 30 mai sur un succès, et le traité est paraphé le 19 juin, à Bonn.
Le traité contient une condamnation morale des accords de Munich, affirme que le Diktat de 1938 est nul et sans effet sur les rapports à venir et exclut toute conséquence juridique pouvant découler de son existence.
La visite de L. Brejnev – la première depuis la guerre d'un haut dirigeant soviétique – consacre le bon climat des relations entre l'Allemagne de l'Ouest et l'URSS. Les deux pays posent les bases d'une coopération économique à long terme et affirment, dans une déclaration commune, la nécessité de « respecter strictement et d'appliquer pleinement » l'accord sur Berlin. Les bonnes relations entretenues avec Moscou n'ont pas empêché Bonn d'établir des relations diplomatiques avec Pékin, en octobre 1972.
CEE
En même temps, le gouvernement de W. Brandt cherche à rééquilibrer sa diplomatie en participant plus activement qu'au cours des trois années précédentes aux efforts en vue de la construction européenne. À la conférence au sommet des Neuf à Paris, en octobre, le chancelier soumet un mémorandum pour une Europe sociale. Tout en insistant sur la nécessité d'un dialogue « constructif » avec les États-Unis, Bonn commence à adopter un langage plus gaullien à l'égard de Washington. Le plan Kissinger d'une nouvelle charte de l'Atlantique est accueilli avec réserve.
Andorre
Andorre. 20 000. 44. 4,1 %.
Information. (69) : *6 000. (69) : *1 700. (69) : 2 900 fauteuils ; fréquentation : 0,3 M.
Éducation. (69). Prim. : 1 850. Sec. et techn. : 804.
Institutions. Coprincipauté indépendante. Statut réglé par les paréages de 1278. Coprinces : Georges Pompidou, président de la République française, et Mgr Ramon Malla Cal, évêque de Lerida (par intérim). Julia Reig (tendance nationaliste) est élu, le 28 décembre 1972, syndic du Conseil général des Vallées.
Autriche
Vienne. 7 460 000. 89. 0,4 %.
Économie. PNB (70) 1 937. Production : G (69) 131 + A (*70) 100 + I (70) 153. Énerg. (*70) : 3 419. C.E. (70) : 20 %.
Transports. (*70) : 6 479 M pass./km, 10 012 M t/km. (*70) : 1 196 600 + 408 300. (*70) : 451 856 000 pass./km.
Information. (69) : 33 quotidiens ; tirage global : 1 977 000. (70) : 2 026 000. (70) : 1 426 000. (70) : 276 500 fauteuils ; fréquentation : 32,9 M. (70) : 1 427 000.
Santé. (70) : 13 682. Mté inf. (70) : 26.
Éducation. (69). Prim. : 886 990. Sec. et techn. : 377 990. Sup. : 56 290.
Institutions. République fédérale indépendante le 27 juillet 1955. Constitution de 1920 remise en vigueur le 14 mai 1945. Président de la République : Franz Jonas, réélu le 25 avril 1971. Chancelier : Bruno Kreisky.
Belgique
Bruxelles. 9 730 000. 319. 0,6 %.
Économie. PNB (70) 2 633. Production : G (69) 131 + A (*70) 117 + I (70) 139. Énerg. (*70) : 5 929. C.E. (70) : 44 % avec le Luxembourg.
Transports. (*70) : 8 260 M pass./km, 7 816 M t/km. (*70) : 2 059 600 + 375 800. : 1 183 000 tjb. (*70) : 2 446 773 000 pass./km.
Information. (68) : 33 quotidiens ; tirage global : 2 500 000. (70) : 3 604 000. (70) : 2 087 000. (69) : *400 000 fauteuils ; fréquentation : 31,5 M. (70) : 2 036 000.
Santé. (69) : 14 991. Mté inf. (70) : 20.
Éducation. (68). Prim. : 1 018 334. Sec. et techn. : 847 605. Sup. : 64 779.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1830. Monarchie constitutionnelle. État communautaire et régional instauré le 18 décembre 1970 par l'amendement de la Constitution de 1831. Souverain : Baudouin Ier ; succède à Léopold III, après son abdication en 1951. Premier ministre : Edmond Leburton.
Un gouvernement d'union nationale
Les conditions de révision du Pacte scolaire de 1958, la réalisation de la régionalisation, les crédits à l'expansion économique, le statut de la radiotélévision et l'éternelle question des Fourons continuent de mettre en difficulté le gouvernement Eyskens-Cools au début du mois de juillet 1972. Le Premier ministre choisit un jour de chance, le vendredi 13 octobre, pour tenter d'éviter l'impasse, et les deux partis de la majorité se mettent d'accord pour traiter globalement les problèmes litigieux.