Du nord au sud se succéderont, depuis le pointe de Grave, les unités touristiques du Verdon, de Hourtin, de Lacanau ; autour du bassin d'Arcachon, les unités du cap Ferret, d'Andernos et d'Arcachon, et, enfin, celles de Biscarrosse, de Mimizan et du Vieux-Boucau.
Les espaces intercalaires doivent être sauvegardés : « seuls seront tolérés les haltes nautiques sur le canal, les camps de naturistes, une infrastructure de visite ponctuée de parkings permettant une fréquentation à la journée de la plage et de la forêt ».
Freinage de la multiplication des campings et des résidences secondaires, développement des installations collectives et des hôtels, tels sont les autres éléments du schéma ratifié par le gouvernement en décembre 1970. Dès sa publication, pour enrayer la spéculation, 150 000 ha de terrains étaient placés sous le régime des zones d'aménagement différé (ZAD), qui permet à l'Administration d'exercer son droit de préemption.
Auvergne
Vichy, reine des villes d'eaux, connaît de sérieuses difficultés : le charme suranné de ses installations vieillottes ne suffit plus à dissimuler la baisse des opérations thermales, qui ont accusé une chute de 15 % en trois ans, et une réduction de 100 000 nuitées en 1970 par rapport à l'année précédente. Les négociations pour le renouvellement de la convention liant l'État à la Compagnie fermière de l'établissement thermal ont duré plusieurs mois.
Le domaine de Vichy appartient, en effet, à l'État, qui l'a affermé depuis 1853, et la dernière des conventions venait à expiration le 31 décembre 1970.
Pour tenter de remédier à un déficit devenu chronique, le concessionnaire s'engage à entreprendre dans un délai de cinq ans des travaux d'un montant de 26 millions de francs : ils permettront la rénovation de l'établissement thermal de première classe, l'aménagement du hall des sources et la reconstruction d'une partie du casino.
Par ailleurs, un hôtel thermal de luxe et un home d'enfants seront créés. Tandis que les prix des soins thermaux et de l'eau embouteillée seront relevés.
Corse
« Retard colossal de l'équipement collectif. » Tel est le diagnostic établi par la délégation de la commission de la production de l'Assemblée nationale après sa mission en Corse, en avril 1971. Les principaux efforts doivent être réalisés dans deux secteurs où le retard est le plus grave :
– l'eau, qui fait souvent défaut, qu'il s'agisse de l'eau potable ou du réseau d'irrigation ;
– les transports : « Il est aberrant que des Français soient contraints d'emprunter des lignes maritimes étrangères parce qu'ils ne peuvent trouver place sur des lignes françaises », a déclaré le président de la délégation, Michel Duval ; il est aussi nécessaire d'améliorer le réseau routier (« On roule trop souvent sur de la tôle ondulée ») et d'ouvrir au trafic civil l'aérodrome militaire de Solenzara.
À la fin du mois d'avril, les hôteliers et les personnalités d'Ajaccio manifestaient à leur tour contre « l'incapacité dont témoignent, selon Pascal Rossini, maire d'Ajaccio, les deux sociétés (Air France et la Compagnie générale transatlantique), qui détiennent encore le monopole des liaisons maritimes et aériennes entre la Corse et le continent ».
Bourgogne
De plus en plus assuré par des entreprises régionales, le développement de la main-d'œuvre augmente deux fois plus vite que la moyenne nationale. Ce résultat permet de pallier les difficultés des secteurs en régression, comme l'extraction charbonnière, les cuirs et peaux et la sidérurgie au Creusot. En revanche, entre les deux recensements de 1962 et 1968, les effectifs se sont accrus de 55 % dans la construction électrique, de 40 % dans les industries chimiques, de 72 % dans le papier et carton et de 22 % pour le textile.
Pourtant le manque de main-d'œuvre qualifiée, l'émigration des jeunes diplômés sortant de l'Université et des écoles techniques et la crise du logement constituent des obstacles importants sur la voie de l'industrialisation. Dans les communes rurales, un logement sur vingt seulement a des installations sanitaires convenables. « Dans les petites villes, les chefs-lieux d'arrondissement, le développement des petites et moyennes entreprises est freiné par cette pénurie », constatait, en décembre 1970, Philippe Malaud, secrétaire d'État auprès du Premier ministre et président du conseil général de Saône-et-Loire. « Le faible contingent de logements aidés dont nous disposons va trop vers les grandes villes. C'est le problème clé pour l'industrialisation de la région ».