Pendant tout le mois de mai, le Théâtre de la danse d'Alvin Nikolais fait unanimement la joie des véritables amateurs et les fidèles amis du Théâtre de la Ville peuvent s'initier ou parfaire leur connaissance de la danse moderne.

Toute la responsabilité de la production repose sur l'animateur de la compagnie, Alvin Nikolais, l'un des plus passionnés chercheurs de nouvelles formes mouvantes. Chaque ballet, pour lequel il compose musique, chorégraphie, éclairage, costumes, mise en scène, transporte le spectateur dans un univers de féerie sans cesse animé par les mouvements constants des formes et des expressions corporelles de chaque participant.

Un magicien

Chaque danseur contribue intimement et anonymement à la naissance d'un flux perpétuel d'actions qui coïncident avec le son et la lumière. Nikolais est un magicien, un amoureux des couleurs et des formes ; celles-ci trouvent nécessairement leur prolongement chez le spectateur attentif qui ressent avec bonheur les émotions familières qui l'habitent.

Ses ballets sont amusants, comme Divertissement, Somniloquy, Tower ; inattendus, comme Structures ; plus sérieux, comme Écho et surtout l'admirable et émouvant chef-d'œuvre Tent.

Les représentations de la troupe du Dance Theatre of Alwin Nikolais se classent en tête des spectacles les plus passionnants et les plus captivants de l'année, qui se termine ainsi sur une note d'optimisme.

Malaise

De jeunes danseurs français de talent, qui ressentent le malaise dans lequel se trouve la danse en France, se sont rendus aux États-Unis pour assister aux cours d'été pratiqués dans les universités. La durée de leur stage a été trop brève pour leur permettre d'acquérir des techniques nouvelles, mais ils ont pris conscience que de sérieuses réformes de l'enseignement de la danse s'imposent. Il devient nécessaire de doter notre pays d'une véritable université des arts qui serait un lieu d'étude, d'échange et de confrontation de toutes les disciplines. Plus que pour tout autre artiste, la formation du danseur doit être éclectique, la qualité de son œuvre dépendant étroitement de ses connaissances.

Au cours des dix dernières années, seul Béjart a mis la danse au niveau du public en l'intéressant avec des spectacles populaires ; s'il convient de louer son entreprise, il faut cependant admettre qu'elle ne peut demeurer unique. Il est temps d'agir si on veut sauver l'art de la danse en France.

Chansons

Les vétérans restent des valeurs sûres

Le disque traditionnel continue à se vendre très bien et les firmes annoncent des chiffres en hausse sur 1969. On note, en particulier, une nette progression dans la vente des 30 cm au cours du second semestre 1970.

Signalons pourtant quelques déboires : disparition en tant que firme indépendante de Festival, repris au début par Musidisc, qui devient une maison très importante, ayant déjà le catalogue Bel-Air depuis quelques années et un solide fonds de jazz et de pop'music (America) allant de John Lee Hooker au Creedence Clearwater Revival, en passant par Mingus, Ellington, Basie et le free jazz (Art Ensemble of Chicago).

À la fin de l'été, des bruits pessimistes courent sur le sort des productions Barclay ; Eddie Barclay remonte la situation en quelques mois et reste indépendant. Dans les premiers mois de 1971, nous voyons ses poulains revenir en tête des hit-parades : la chorale enfantine des Poppys avec Non, non, rien n'a changé, Mireille Mathieu avec Une histoire d'amour (Love Story), et Charles Aznavour avec Non, je n'ai rien oublié. Aznavour a renouvelé son contrat avec Barclay et Jacques Brel a consenti à lui signer un contrat à vie.

Situation prospère pour Philips, pour le groupe Pathé-Marconi, qui represse de très nombreux titres de ses catalogues.

Succès internationaux

La France ouvre généreusement (et sans contrepartie) son marché aux œuvres étrangères. Dans le domaine des variétés, la vente des disques anglo-saxons reste très forte. Au moment où se tenait le MIDEM à Cannes, en janvier, le Journal du show Business publiait un tableau des 50 champions du Hit-parade : la pop' music d'importation occupe la moitié du palmarès.