Ce nouveau coup de force ne met cependant pas un terme à ses difficultés. En insistant essentiellement sur le maintien de l'ordre, le général Costa e Silva isole encore son gouvernement d'une partie de la bourgeoisie et des masses déshéritées. Un de ses collaborateurs devait d'ailleurs condamner au mois de janvier 1969 cette priorité donnée à la répression : il s'agit du général Alfonso de Albuquerque Lima, ministre de l'Intérieur, qui donne sa démission pour protester contre la stagnation économique et sociale. Trois juges à la Cour suprême préfèrent également démissionner plutôt que de cautionner le coup de force de Costa e Silva.
Chili
9 351 000. 12. 2,1 %.
Économie. PNB (66) 588. Production (66) : A 11 % + I 45 % + S 44 %. Consomm. énergie (*66) : 1 113 kg e.c.
Transports. (*66) : 2 096 M pass./km, 2 758 M t/km. (*66) : 108 200 + 96 900. : 279 000 tjb. (*66) : 1 376 978 000 pass./km.
Information. (64) : 46 quotidiens ; tirage : 1 006 000 sur 43 quotidiens. (62) : *1,5 M. (66) : *55 000. (65) : 265 500 fauteuils ; fréquentation : 61,4 M. (66) : 269 516.
Santé (65). 4 094 . Mté inf. (65) : 107,1.
Éducation (65). Prim. : 1 524 979. Sec. et techn. : 350 545. Sup. : 43 608.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1925. Président et chef de l'exécutif : Eduardo Frei Montalva, élu en 1964 ; succède à Jorge Alessandri Rodriguez.
La démocratie chrétienne en crise
Les élections législatives du 2 mars 1969 confirment les difficultés que rencontre le président Eduardo Frei pour mener à bien sa « révolution dans la liberté ». La consultation se solde par un recul sensible du parti démocrate-chrétien : une perte de 27 sièges qui prive le parti au pouvoir de la majorité absolue dont il jouissait depuis 1965.
Le réformisme affiché par Frei inquiète de plus en plus la droite traditionnelle, qui lui reproche de faire le jeu des communistes. D'où les succès du parti national qui, par rapport à 1965, passe de 13 % à 22 % des voix. Les timidités du gouvernement continuent d'autre part à lui aliéner certaines voix progressistes dont il avait bénéficié auparavant. Cette défection d'un certain nombre d'électeurs qui avaient soutenu l'expérience chilienne à ses débuts explique la progression des partis communiste (de 12 % à 14 %) et socialiste (de 10 % à 12 %).
Le président Frei est de plus en plus critiqué à l'intérieur de son propre parti, par ceux qu'on appelle les rebelles, c'est-à-dire les éléments jeunes, qui voudraient voir l'expérience chilienne se radicaliser et qui prônent une alliance tactique avec les communistes aux élections de 1970.
Deux événements font éclater au grand jour cette crise interne de la démocratie chrétienne : la démission du responsable du programme de réforme agraire. Choncholl — un progressiste qui affirme que la réforme est inutilement freinée par le gouvernement —, et le « massacre de Puerto Montt », ville du Sud où la police tue, en mars 1969, 9 mallogés qui avaient occupé un terrain inutilisé.
Difficultés économiques
Une scission est finalement évitée, plusieurs suspensions du parti sont prononcées, mais l'affrontement promet de rebondir lors de la désignation du candidat du parti à l'élection présidentielle. En vertu de la Constitution, Eduardo Frei ne peut pas solliciter un second mandat.
Sur le plan économique, les difficultés s'accumulent pour les démocrates-chrétiens. L'inflation ne cesse de gagner du terrain en dépit d'une nette récession due à une sécheresse qui a décimé le bétail, arrêté les centrales hydro-électriques, donc les usines et les mines de cuivre. Un accord est conclu, fin juin, avec la compagnie nord-américaine Anaconda, propriétaire des mines de cuivre. Il implique la nationalisation des mines dans l'avenir.
Colombie
19 825 000. 16. 3,2 %.
Économie. PNB (66) 336. Production (65) : A 32 % + I 26 % + S 42 %. Consomm. énergie (*66) : 534 kg e.c.
Transports. (*66) : 491 M pass./km, 1 114 M t/km. (*66) : 135 300 + 115 800. : 196 000 tjb. (*66) : 1 376 978 000 pass./km.
Information. (63) : 26 quotidiens ; tirage global : 781 000. (66) : *2,2 M. (66) : *400 000. (65) : 461 200 fauteuils ; fréquentation : 80,1 M. (66) : 500 000.
Santé (65). 7 305 .
Éducation. Prim. (65) : 2 274 014. Sec. et techn. (65) : 420 744. Sup. (64) : 37 462.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1886. Président et chef de l'exécutif : Carlos Lleras Restrepo, élu le 1er mai 1966 ; succède à Guillermo León Valencia. Mouvements de guérilla. Paul VI en visite officielle à Bogota. Violentes manifestations étudiantes en mars 1969, puis en mai, lors de la tournée Rockefeller.
Costa Rica
1 640 000. 29. 3,4 %.
Économie. PNB (66) 426. Production (64) : A 31 % + I 19 % + S 51 %. Consomm. énergie (*66) : 312 kg e.c.
Transports. (*66) : 67 M pass./km, 28 M t/km. (*66) : 27 200 + 14 300. (*66) : 95 128 000 pass./km.
Information. (64) : 6 quotidiens ; tirage : 107 000 sur 5 quotidiens. (65) : *130 030. (66) : *65 000. (60) : *73 600 fauteuils. * (66) : 23 935.
Santé (67). 1 270 . Mté inf. (66) : 69,9.
Éducation (65). Prim. : 283 210. Sec. et techn. : 50 711. Sup. : 7 229.
Institutions. République présidentielle. Constitution de 1871. Président et chef de l'exécutif : Jose Joachim Trejos Fernandez, élu le 6 février 1966 ; succède à Francisco Orlich Bolmarich.
Cuba
(67) 7 937 000. 68. 2,7 %.
Économie. Consomm. énergie (*66) : 977 kg e.c.
Transports. (65) : 162 000 + 103 700. : 235 000 tjb. : 290 431 000 pass./km.
Information. (61) : 10 quotidiens ; tirage global : 611 000. (64) : *1 345 000. (66) : *555 000. (61) : 330 000 fauteuils ; fréquentation : 49,9 M. (66) : 234 456.
Santé (63). 6 124 .
Éducation (65). Prim. : 1 321 768. Sec. et techn. : 220 172. Sup. : 30 536.
Institutions. République démocratique socialiste, proclamée le 1er mai 1961. Président : Osvaldo Dorticos. Premier secrétaire du parti et Premier ministre : Fidel Castro. Parti unique : Parti communiste. Après la révolution qui renversa Batista en 1959, le pouvoir législatif est exercé par le Conseil des ministres. Constitution socialiste en préparation.
Révolution « an 10 »
En janvier 1969, le régime cubain célèbre son dixième anniversaire dans une discrétion relative.