Clifford HARDIN, secrétaire à l'Agriculture, 54 ans. Universitaire spécialisé dans les questions agricoles, il est professeur à l'université du Nebraska.

George SHULTZ, secrétaire au Travail, 49 ans. C'est un universitaire spécialisé dans les questions du travail. Ancien professeur de l'université de Chicago.

Walter HICKEL, secrétaire à l'Intérieur, 49 ans. Sa nomination a été critiquée par le Congrès ; arrivé démuni en Alaska il y a plusieurs années, il fit fortune dans l'immobilier et devint gouverneur de l'État. Il est chargé de la conservation des ressources naturelles.

La convention démocrate de Chicago

Les pacifistes ont décidé d'organiser de grandes manifestations à l'occasion de la venue des délégués démocrates dans la capitale du Middle West. Sans leur laisser le temps de se rassembler, la police de la ville (dont le maire, Richard Daley, est un des derniers grands bosses démocrates) les disperse avec une brutalité extrême, faisant des centaines de blessés.

Hubert Humphrey n'a pas trop de mal à l'emporter grâce au soutien de tous les professionnels du parti et au refus d'Edward Kennedy, sénateur du Massachusetts — le dernier survivant du clan —, d'entrer dans la course à la Maison-Blanche.

Après la convention de Chicago, tous les personnages de la campagne électorale sont en place. H. Humphrey a fait désigner comme colistier le sénateur du Maine, Edmund Muskie. Il ne reste plus qu'à George Wallace à choisir son second. Le candidat du parti Indépendant ne le fera qu'au mois d'octobre 1968.

Lorsque, à la veille des élections, intervient l'arrêt total des bombardements sur le Viêt-nam du Nord, Richard Nixon n'est plus donné comme le gagnant certain. On croit à un blocage des institutions, une impasse dans laquelle aucun candidat n'aurait la majorité des grands électeurs.

C'est finalement Nixon qui l'emportera d'une courte tête, grâce au plein de voix qu'il fait dans le Middle West et dans l'Ouest. Il n'empêche que son électorat est avant tout rural et blanc, et qu'il appartient aux classes moyennes. Il reste alors au nouveau président à se faire accepter par les populations des grands centres, par les Noirs en particulier, dont il n'a jamais cherché les suffrages.

Argentine

23 617 000. 8. 1,5 %.
Économie. PNB (66) 826. Production (66) : A 15 % + I 41 % + S 44 %. Consomm. énergie (*66) : 1 378 kg e.c.
Transports. (*66) : 14 089 M pass./km, 13 459 M t/km. (65) : 925 300 + 590 000.  : 1 240 000 tjb. (*66) : 1 140 788 000 pass./km.
Information. (*65) : 171 quotidiens ; tirage : *3 312 000 sur 143 quotidiens. (*66) : *7 M. 1 850 000. * (66) : 1 526 767.
Santé (62). 31 831 .
Éducation (65). Prim. : 3 124 870. Sec. et techn. : 795 477. Sup. : 243 303.
Institutions. République fédérale. Président provisoire : général Juan Carlos Ongania, depuis le coup d'État du 28 juin 1966 qui a renversé le président Arturo Umberto Illia. Partis politiques interdits. Constitution de 1853, amendée par le Statut de la Révolution (29 juin 1966). Le président provisoire assume tous les pouvoirs.

Les oppositions demeurent désorganisées face à Ongania

Chef unique d'un régime autoritaire, violemment anticommuniste et puritain, le général Ongania se maintient au pouvoir tout en cherchant à gagner de nouveaux alliés à sa cause. Il y parvient très difficilement.

– Sa politique d'austérité et de lutte contre l'inflation continue à indisposer fortement les masses populaires, qui ont toujours la nostalgie du péronisme. Une augmentation des salaires de 8 % accordée en janvier 1969 — la première depuis avril 1967 — ne désarme pas l'opposition des syndicalistes, dont les troupes ont supporté pour la seule année 1968 une hausse de 10 % du coût de la vie. La Confédération générale du travail (péroniste) est cependant divisée sur l'attitude à adopter à l'égard du régime. Une partie de la centrale, sous la direction d'Augusto Vandor et, semble-t-il, avec l'accord de Peron (toujours réfugié à Madrid), amorce un rapprochement avec le régime ; l'autre fraction — dite « rebelle » — entre dans l'opposition totale aux côtés des chrétiens révolutionnaires, du parti communiste et de certains groupes trotskistes et castristes.