Le 15 avril, à l'occasion du deuxième anniversaire de la prise de Phnom Penh, le chef de l'État, Khieu Samphan, a affirmé que, d'ici cinq ou dix ans, le Cambodge atteindra un développement économique, technique et militaire « mille fois supérieur ». Selon les autorités, le pays pourrait exporter cette année environ 250 000 t de riz.

Chine (Rép. populaire de)

Pékin. 840 000 000. 89. 1,8 %.
Économie. Énerg. (74) : 632.
Transports. (71) : *301 000 M t/km.  : 2 828 000 tjb.
Information. (72) : 12 000 000. (73) : *500 000.
Institutions. République populaire proclamée le 1er octobre 1949. Constitution de 1954, amendée en janvier 1975 (le parti devient l'organe suprême du pouvoir d'État). Président du parti et Premier ministre : Hua Kuo-feng, qui succède à Chou En-lai et Mao Tsé-toung, décédés.

Les modérés et Hua Kuo-feng s'imposent

Le tremblement de terre de Tang-Chan (sans doute un million de victimes) ; six semaines plus tard, la mort de Mao. Deux chocs pour la Chine dont il est difficile de dire lequel laissera le plus de blessures. Deux événements curieusement associés dans l'imagination superstitieuse d'un peuple : la légende ne dit-elle pas que le ciel annonce par certains signes qu'il s'apprête à retirer son mandat au prince régnant ?

Séisme

C'est à 3 h 42 (heure locale) dans la nuit du 27 au 28 juillet que la terre tremble. Le séisme le plus grave depuis quatre cents ans, reconnaîtront plus tard les Chinois. En quelques secondes, la ville de Tang-Chan, dans la province de Ho-pei, grand centre minier de 1 million d'habitants, est anéantie ; celle de Tien-Tsin (4 millions d'habitants) gravement atteinte. À plus de 150 km de l'épicentre du séisme, Pékin est ébranlé. Quelques rares témoins étrangers (l'ancien Premier ministre australien Edward Gough Whitlam, un groupe de touristes français, des hommes d'affaires japonais) diront l'horreur de la catastrophe. Les autorités chinoises ne publieront que des communiqués laconiques : « le tremblement de terre a provoqué de lourdes pertes en vies humaines et causé d'importants dégâts matériels », se bornent-ils à dire. Aucun bilan chiffré ne sera annoncé. Aucun étranger ne sera admis à se rendre sur les lieux jusqu'en juin 1977. Aucune aide extérieure même ne sera acceptée. Les chiffres les plus divers circuleront. Mais, selon les estimations américaines les plus sérieuses, le nombre des victimes aurait atteint un million, dont plusieurs centaines de milliers de morts. Quant aux dégâts matériels, ils auraient été d'autant plus lourds que la région de Tang-Chan et de Tien-Tsin était fortement industrialisée.

La Chine fait donc seule face à la catastrophe. Des mesures draconiennes sont imposées. Pour assurer les secours. Pour prévenir le danger de nouvelles secousses. À Pékin, la population (y compris quelques milliers de diplomates étrangers) est invitée à déserter les maisons et les immeubles et à camper dans les rues. Huit millions de Chinois vivront ainsi, pendant trois semaines, sous la tente. Résignés et disciplinés.

Deuil

À la fin du mois d'août, la vie semble reprendre son cours normal dans la capitale. Pour peu de temps. Le 9 septembre 1976 au soir, la nouvelle tombe. Attendue depuis des mois et pourtant accablante pour un peuple : Mao Tsé-toung est mort. « En raison de l'aggravation de sa maladie et en dépit de tous les traitements et de tous les soins médicaux qui lui ont été prodigués par tous les moyens », dit le texte signé de toutes les instances du parti et de l'État. Mao était atteint depuis longtemps de la maladie de Parkinson. Depuis le 15 juin, il ne recevait plus aucun visiteur étranger. Ses derniers hôtes avaient été frappés par son état de faiblesse. Mais, malgré sa maladie, ses 83 ans, il était encore incontestablement l'arbitre suprême, imposant par sa seule survie une apparence d'unité au parti.

« Certaines morts, disait-il lui-même, ont plus de poids que le mont Taishan. » La sienne, tout le monde le pressent, n'est pas seulement la fin d'une époque légendaire. Elle bouleverse tous les équilibres, toutes les données.