sadisme-masochisme
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».
En allemand : Sadismus-Masochismus ; termes dus à Krafft-Ebing, par référence aux écrivains qui ont décrit les conduites correspondantes : le marquis de Sade et Sacher Masoch.
Psychanalyse
Composantes fondamentales de la vie pulsionnelle dont la condition essentielle est la liaison du plaisir sexuel à la souffrance, physique ou morale, d'autrui ou de soi-même.
Versants actif et passif d'une organisation sexuelle infantile, les motions pulsionnelles sadique et masochiste peuvent donner lieu à une perversion, mais dépassent ce seul plan. Ce sont des composantes universelles du psychisme, nécessaires à la constitution du moi, et à l'œuvre dans toute formation psychique – attitudes morales (sadisme du surmoi, masochisme du moi), réactions à la cure (réaction thérapeutique négative), organisations de la sexualité, etc. Le sadisme est d'abord conçu comme étayage de la pulsion sexuelle sur les activités musculaire et sphinctérienne volontaires(1), et le masochisme comme son retournement contre la personne propre(2). Plus tard, Freud évoque un masochisme primaire érogène(3), liaison de la pulsion de mort par l'excitation sexuelle, dont les masochismes féminin et moral ainsi que le sadisme seraient des avatars.
La relation intrinsèque du sadisme et du masochisme, analysée par Freud et exploitée par Lagache, fut contestée par Bataille et Deleuze, au nom d'une autonomie du masochisme. Lacan et Laplanche semblent s'être inspirés de ces thèses pour forger leurs concepts respectifs de jouissance, et d'avènement de la sexualité par intrusion passive et traumatique.
Mauricio Fernandez
Notes bibliographiques
→ ambivalence, fantasme, liaison, narcissisme, objet, pulsion, sexualité, surmoi